La hype un peu retombée, après quelques parties menée à terme, je me lance dans ma petite diatribe sur mon jeu le plus attendu de l'année.
Pour me situer dans la criticosphère, je suis joueur de Civilization depuis le 2 et c'est à peu près le seul 4X auquel j'ai joué.
Alors le 6 apporte quelques nouveautés bienvenues, les quartiers bien évidemment, les combats théologiques qui ajoutent une petite couche de micro-gestion bien agréable. Il améliore certaines mécaniques du 5 : les armées empilables en fin de partie, les routes commerciales et Ô joie, des ouvriers jetables qui, couplés au système de quartier, empêche la tactique bien connue du 5 du "bourinage de comptoirs commerciaux sur chaque case".
Tout ça enrobé dans une chouette direction artistique qui arrondis les angles et donne un côté moins austère au jeu.
Bon, ça c'est bien, c'était les promesses de la promo pré-sortie. Tout y est, ça renouvelle effectivement le gameplay. Mais pour le reste...
Pour le reste. Bon Dieu c'est un vaste retour en arrière. Et quand je dis retour en arrière, je parle de bond de plusieurs générations de Civilizations.
Parlons de l'éléphant au milieu du salon d'abord : la diplomatie. Déjà il n'y a plus de victoire diplomatique. Exit le conseil des Nations Unies, les âpres négociations pour interdire le sucre à la Russie ou imposer une religion mondiale. Exit le but final de devenir président du monde. Mais ça n'est qu'un détail à côté du désastre qu'est l'IA des adversaires. Civilization n'a jamais brillé pour cela mais ici on attend une abysse de connerie. Entre les IA qui t'alpaguent tous les 2 tours pour donner leur avis sur ta manière de gérer ton empire, les dénonciations tous les 5 tours pendant 2500 ans parce que tu as osé leur voler un ouvrier en -500 (2000 ans de rancune tout de même, on bat des records historiques), les demandes de dons incessantes sans aucune amélioration des relations diplomatiques si on accèpte. Non, rien n'est fait pour donner envie de collaborer avec ses voisins pour arriver à la victoire. Alors on se contente de les ignorer ou de les détruire lorsqu'ils sont dans notre chemin. Et pourquoi aller chercher un Casius Belli puisque de toute façon le monde entier nous dénonce dès qu'on dépasse une frontière d'un orteil.
D'ailleurs, à propos de guerre. C'est devenu absurde. Faire la guerre est tellement facile désormais que ça devient le moyen le plus simple d'arriver à la victoire. Civ6 a supprimé le système de bonheur (dans les précédents, lorsqu'une guerre s'éternisait ou qu'on prenait une ville ennemie, le bonheur chutait jusqu'à mener à la paralysie d'un état ou des révoltes), pour le remplacer par les loisirs. Ceux-ci, lié à chaque ville n'ont que peu d'incidence et il faut vraiment le vouloir pour en arriver à une révolte dans ses villes. C'est bien simple, j'ai fait une partie où j'étais en guerre du premier et dernier tour, je ne me suis jamais senti ralentis dans mon développement.
Dernière chose qui me hérisse le poil : l'interface. Oui, terminé ici la gestion facile de ses villes dans un tableau qui récapitule toutes les infos utiles. Oh ce tableau existe toujours mais il est devenu impossible de modifier la file (ahah y a plus de file) de production, l'orientation des citoyens, etc. Le panneau militaire a purement et simplement disparu au profit d'une liste déroulante lorsqu'on clique sur le nom d'une unité, sans possibilité de tri ni rien évidemment.
Alors oui, on profite de la jolie map sur laquelle on doit désormais naviguer à la main pour aller chercher la ville ou l'unité qu'on veut gérer mais sur la fin de partie c'est galère.
Civilization 6, dans l'état actuel est criblé de défauts, soit qu'il a ajouté, soit qui n'ont pas été corrigés depuis le 5. Je pourrais ajouter les fins de tours interminables en fin de partie, fin de partie généralement prévisible et ennuyeuse, la carte tactique brouillonne, les informations sur les bonus de quartiers présentes dans le volet scientifiques mais plus au moment de construire le-dit quartier, etc.
Mais bon, ça reste un Civ. C'est le jeu du dimanche après-midi, celui qu'on lance lorsqu'on a un peu la gueule de bois et qu'on a besoin d'un jeu lent et reposant.
Espérons juste que, tout comme le 5, les prochaines extensions corrigent les erreurs afin qu'on puisse enfin vraiment profiter de toutes les nouveautés qu'apporte cet opus.