L’éclosion du maître
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le 14 mars 2024
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J’ai pratiquement commencé et terminé Cocoon en une seule et longue session de 4 heures. Habituellement, je fatigue vite devant ce genre de jeux de réflexion, mais le dernier travail de Jeppe Carlsen (Limbo, Inside) a vraiment cette capacité à vous scotcher. Il y a une science du rythme du jeu qui est absolument maîtrisée. Attention toutefois, on est ici dans un jeu de réflexion/boss fight relativement accessible (on n’est pas du côté d’Obra Dinn ou The Witness), et c’est peut-être cela qui le rend si hypnotisant.
Pourtant, il serait très difficile de décrire ne serait-ce qu’un puzzle de ce jeu tant son univers et ses mécaniques s’inscrivent dans une esthétique très « Lovecraft mais sympa ». C’est à la fois monolithique et organique. Pas un seul mot ne sera prononcé pendant toute l’aventure, et on aurait aussi du mal à comprendre le but de notre mission. On incarne une sorte de personnage insecte qui trimballe des orbes sur son dos. Ces orbes, lorsqu’elles sont bien placées, permettent de rentrer dans des mondes parallèles à plusieurs niveaux. Il y a un côté Inception avec des situations de type « je place une orbe dans un monde, puis cette même orbe dans un autre monde », qui devient particulièrement complexe à saisir. C’est cette partie du jeu qui m’a le plus frustré. À cela s’ajoute l’aspect du déplacement constant des orbes, qui finit par devenir pénible.
Heureusement, le jeu a l’intelligence de toujours proposer de nouvelles mécaniques. J’ai souvent remarqué cette tendance dans les jeux de puzzle où les mécaniques tendent à se cumuler. Je m’explique : le puzzle 1 introduit la mécanique « A », le puzzle 2 introduit la mécanique « B », et le puzzle 3 demande de combiner les mécaniques « A + B ». Cela n’est pas toujours un défaut, mais dans certains jeux, on finit souvent avec un méga-puzzle qui exige de cumuler les mécaniques « A + B + C + D + E + F », etc. Je trouve que cet aspect cumulatif des mécaniques crée parfois artificiellement de la difficulté. Or, Cocoon, dans les trois premiers quarts du jeu, ne cumule justement pas les difficultés et ne cesse d’introduire de nouveaux éléments. Ce n’est que dans la dernière partie que la progression devient plus classique, avec une augmentation graduelle de la difficulté.
Bref, si vous avez envie de faire travailler vos méninges sans trop vous torturer, tout en admirant un petit monde absolument magnifique et protéiforme, tentez Cocoon.
Créée
il y a 4 jours
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