Classicisme à la sauce marine
Cold Fear est un survival/action sorti en Mars 2005, soit au même moment que Resident Evil 4.
Je n'avais pas une grande espérance en entamant ce titre, les critiques qualifiant le jeu de bon survival ne révolutionnant pas pour un sous le genre.
Verdict personnel ?
L'aventure fut plaisante mais pas mémorable. Le jeu se veut comme étant un hybride à la survival, dont il hérite de quelques codes, mais il laisse une part non négligeable à l'action. On se met dans la peau de Tom Hansen, un garde-côte sans histoire qui est envoyé enquêter sur un cargo - un baleinier. Le début de l'histoire demeure classique mais rapidement les péripéties surnaturelles et zombifiantes vont envahir la progression du jeu. Je vous avertis tout de suite : le scénario n'a absolument rien d'authentique, c'est une copie générique de ceux des Resident Evil, avec ces histoires d'expérimentations scientifiques et de mutation génétique d'êtres atteints d'un virus ...
Hormis ce point noir en matière d'histoire, le jeu ne souffre pas d'autres défauts grossiers. L'aventure n'est pas très longue (7 heures en mode Normal) et se place dans la moyenne basse du genre. Quand je pense que j'ai mis 20 heures pour finir Forbidden Siren ... Le rythme n'est pas foncièrement haché, et il laisse un minimum place à de l'exploration : on peut récolter des notes renforçant l'épaisseur du scénario, à la manière des RE. La progression n'est pas linéaire, beaucoup d'aller-retours peu labyrinthiques sont à prévoir : l'essentiel de cette progression est constitué de portes à déverrouiller et de clé ou codes à récupérer. Les ennemis, principalement des zombies déclinés en 3 ou 4 variantes, vous gêneront : les développeurs ont prévu un système de tir en mode caméra à l'épaule, assez réussi. Le héros se manie bien et peut recharger ou tirer en courant. On peut fouiller absolument tous les ennemis du jeu, et récolter des munitions pour le panel d'armes proposé (un panel classique : pistolet, AK, shotgun, lance-flamme, etc). Un point intéressant et qu'on voit rarement dans les jeux : Tom peut se faire des réflexions à lui-même en fonction de ce qu'on fait et où on se dirige. Si par exemple le jeu voit qu'on prend une mauvaise direction, le héros, au niveau de certaines portes, va dire à voix haute : "Ce n'est surement pas par-là qu'il faut aller", et vice-versa quand on est sur la bonne voie.
Je regrette tout de même que la facilité à avoir un stock conséquent en munitions, ainsi que le nombre de medikits, viennent restreindre l'aspect survival du titre. On vivra peu de moments angoissants, et seuls des sursauts pourront nous surprendre. L'ambiance se voit un peu décrépie, mais n'en conserve pas moins un cachet. Ce dernier est notamment raffermi par l'environnement du jeu : un navire, puis plus tard une plateforme pétrolière. Cet univers aquatique est rarement utilisé dans le JV, et Cold Fear est peut-être un clin d’œil à Deep Fear, sorti sur Saturn. L'enrobage du titre - ambiance sonore et visuelle - est convaincante : le jeu se place dans la moyenne graphique des titres 128 bits (plus beau dans sa version PC) et les musiques d'exploration s'entrecroisent avec celles, plus rythmées et orientées rock, qui accompagnent les moments d'action.
Cold Fear ou la victime de Resident Evil 4. Un jeu réalisé par Darkworks, société française qui a vécu, écrasé commercialement par la toute-puissance de Capcom de manière injuste. L'aventure ne vaut peut-être pas celle de RE4, mais elle est à déguster pour tout amateur du genre.