Cold Fear a passé de longs mois à traîner dans ma bibliothèque avant que je me décide à y jouer…. Après de longues heures passées sur Resident Evil 2, j’avais envie de continuer dans la même veine et de trouver un bon survival-horror. C’est là que je me suis rappelé de ce jeu que je n’avais pas encore testé et qui n’attendait que ça. Après quelques recherches d’avis sur internet, je me suis dit qu’il était temps que je lui donne sa chance car, sur le papier, il correspondait parfaitement à mes attentes.
Ça parle de quoi ?
Dans les eaux déchaînées de la mer de Bering, un baleinier russe est à la dérive et ne montre plus aucun signe de vie. Une équipe de garde-côtes est alors envoyée pour vérifier le bateau et découvrir ce qu’il s’est passé. Alors que l’équipe se déploie sur l’ensemble du bateau, Tom Hansen, le personnage que j’incarne, se retrouve seul sur le pont arrière. Pendant l’opération, l’équipe est attaquée… et on entend les affrontements à travers les radios… Preuve qu’il y a encore de la « vie » sur ce bateau…
Une ambiance particulière !
Adieu les manoirs glauques et les villes embrumées auxquelles nous ont habitués certaines grandes licences du genre… Dans Cold Fear, les développeurs ont eu l’audace de proposer un lieu atypique qui n’avait encore jamais été proposé. L’action se passe donc sur un baleinier perdu en mer et ce lieu va devenir une composante importante du jeu, autant pour l’ambiance créée que pour le gameplay. En effet, on se prend rapidement au jeu et, dès les premiers pas sur le pont, on s’imagine sur place, dans l’ambiance humide et venteuse de ce navire en pleine tempête.
Les détails sont importants pour amplifier cette atmosphère où le moindre faux-pas peut conduire à la noyade : les lames de fond ne manquent pas de faire tanguer l’embarcation, la cargaison s’agite, les poulies se balancent, la pluie rend le sol glissant et la caméra aveugle : l’endroit où on se trouve est dangereux et je n’ai encore rencontré personne…
Une simple copie ?
Au-delà de cette grande originalité, j’ai été un peu déçu par un aspect jeu… En fait, il reste très (peut-être trop?) classique sur la forme. Je trouve qu’il respecte à la lettre les mécaniques établies par les grands représentant du genre, notamment sur le backtracking. J’ai donc passé une grande partie de mon aventure à faire des allers retours dans le bateau pour trouver une clef spécifique qui me permettra d’ouvrir une porte précise et ainsi me donner accès à une nouvelle zone et à des raccourcis : à croire que les ingénieurs qui ont imaginé le baleinier sont les mêmes que ceux du Manoir Spencer de Resident Evil.
Mais au-delà de ce manque d’originalité fortement inspirés des premiers opus de Resident Evil, Cold Fear a su aussi en extraire le bon, notamment, le système de caméra à l’épaule instauré dans le quatrième volet de la série de Capcom. Et je peux vous assurer que ce n’est pas un luxe dans la mesure où il m’a fallu exécuter de nombreux tirs dans la tête de mes ex-camarades marins pour extraire chirurgicalement leur parasite. Et la fourberie de ces parasites ne s’arrête pas là : alors que certains de mes anciens compagnons jonchaient le sol et que je les croyais morts, ils faisaient en fait semblant pour mieux m’attaquer par surprise. Alors, plutôt que d’économiser mes munitions, ma paranoïa prenait le dessus et je préférais tirer tous les cadavres par mesure de prévention.
Un vrai armurier !
À ce sujet, comme tous les survival-horror, toutes les ressources sont grandement limitées. Il est donc préférable de garder son sang froid et d’utiliser les divers éléments du décors présents pour économiser les précieuses balles. Ces mécaniques très prévisibles comme les barils explosifs et les caisses en hauteurs sont à disposition mais il y a aussi des éléments plus surprenant comme les disjoncteurs électriques et les vannes de gaz qui m’ont aidé à purger mes ex-camarades du mal qui les touchaient. Pour m’aider dans cette mission d’assainissement, j’avais à ma disposition une grande puissance de feu. Après quelques heures, je n’étais plus en situation de faiblesse et je me retrouve équipé d’armes puissantes telles que mitraillettes, des fusils d’assaut, des lances-grenade…. Toutefois, je n’ai pas perdu d’intérêt pour mon aventure car quelques armes impactent de manière intéressante le gameplay.
Le lance-flammes : même s’il est très efficace et tue mes ennemis très rapidement, il n’est pas si facile à utiliser. Par exemple, en extérieur, je dois prendre en compte la force du vent pour éviter un retour de feu qui pourrait me faire manquer ma cible ou tout simplement m’immoler par le feu.
Le fusil-harpon : il tire des flèches qui répandent un gaz qui attirent mes ennemis, intéressant, surtout avec les mécaniques de décor que j’expliquais précédemment, par exemple, je tire à proximité d’un baril explosif pour attirer mes ennemis puis, je tire sur le baril en lui même pour les exploser ensemble.
Et la technique ?
Autre grand classique des survival-horror, il n’y a pas de Quicksave ! Certains joueurs pesteront sur ce système à l’ancienne mais, pour ma part, j’aime savoir que la mort est réellement punitive. Je trouve que cela ajoute un stress et une tension supplémentaire au jeu. Même en revenant au point de sauvegarde, le développement des combats ne m’a pas paru ennuyeux puisqu’il pouvait être différent selon les choix de mes ennemis. En plus, il me permettait d’avoir plus de temps pour explorer et, ainsi, récolter plus de ressources ou trouver des notes pour avoir plus d’informations sur la situation et donner de l’épaisseur à l’intrigue.
Si Cold Fear emprunte beaucoup aux classiques du genre dans ces mécaniques, ce n’est pas le cas pour ses graphismes. Je trouve que le titre jouit d’un bon graphisme, certes en deçà de Resident Evil 4, mais très respectable pour sa génération. Les décors sont bien détaillé sur les 2 niveaux qui composent Cold Fear. Des effets de gouttes d’eau sur la caméra à la vague de fond qui fonce sur nous, tout témoigne du talent des développeurs. C’est en plus renforcé par une physique des combustions et des liquides que je trouve très bluffante pour l’époque.
Après tous ces éloges, je me dois de mettre en évidence un léger et unique défaut : le combo clavier et souris qui n’est vraiment pas évident lors des phases de combat. Il oblige constamment à anticiper les affrontements, quitte à toujours rester en mode tir car la position combat n’est pas assez réactive. On lui préférera donc une configuration à la manette !
Mon avis
En conclusion, Cold Fear est un jeu efficace et ambitieux dans sa catégorie. Il a suffisamment de contenu original pour les amateurs de survival-horror. Je pense qu’il est tombé dans l’oubli à cause d’un hasard de calendrier, puisqu’il est sorti très peu de temps après Resident Evil 4 qui a pris toute la lumière. Du coup, Cold Fear reste injustement dans son ombre… et c’est bien dommage !