Dans Cook, Serve, Delicious, on incarne un restaurateur qui ambitionne de transformer son bouiboui en établissement étoilé. D'allure casual de prime abord avec ses graphismes simplistes et sa musique jazzy d'ascenseur (avec notamment une sympathique reprise du thème de la cantina de Star Wars), CSD se révèle en fait plus riche qu'il n'y parait. Le jeu se divise en deux phases distinctes.
La première consiste en une phase de gestion pendant laquelle on achète des recettes ou de l'équipement et on organise sa carte. Chaque plat dispose de bonus (aliment toujours apprécié, qui incite à donner un pourboire, etc.) et de malus (génère des déchets et de la vaisselle sale, lasse les clients, attire des rats, ou autres), dont il faut tenir compte pour obtenir un taux de buzz maximal, de façon à attirer le plus de clientèle possible. Ces phases permettent surtout de se reposer les doigts entre deux journées de travail.
Ce sont ces périodes d'ouverture du restaurant qui constituent la seconde phase du jeu. Durant celles-ci, on est placé dans le rôle de serveur/cuisinier. Et c'est là que le jeu trouve tout son intérêt. Chaque client qui arrive au restaurant passe une commande que le joueur doit satisfaire en temps limité. Pour ce faire, il lui faut réaliser la recette demandée en utilisant les touches du clavier, qui sont attribuées à différentes actions selon le plat en cours. Si certains de ces plats sont simples à réaliser comme servir une bière (rester appuyé sur la flèche du bas suffisamment longtemps pour remplir le verre tout en la lâchant à temps pour ne pas déborder), d'autres sont plus compliqués (préparer une lasagne demande de placer dans le bon ordre les différentes couches d'aliments, chacune correspondant à une touche du clavier, sachant qu'il existe différentes variétés de ce plat, à la bolognaise ou végétarien par exemple, demandant donc une succession de touches différentes, et qu'il faut laisser un certain temps de cuisson au plat avant de le servir, mais pas trop long non plus sous peine de laisser brûler la recette). De plus, certaines tâches ménagères doivent également être remplies au cours de la journée de travail, comme nettoyer les toilettes, faire la vaisselle ou jeter les poubelles.
Si le début du jeu est assez simple avec un maximum de commandes simultanées fixé à quatre, ce nombre augmente au fur et à mesure de notre progression vers les sommets étoilés de la gastronomie. Le joueur doit alors littéralement massacrer son clavier pour remplir à temps toutes les commandes en cours, le tout en supportant une pression énorme puisqu'il faut éviter les erreurs pour réaliser des combos et améliorer le standing de son établissement. Et le rythme s'accélère encore plus lors des deux rush hours quotidiens, périodes où les clients s'enchainent encore plus vite, de manière à remplir en permanence le nombre maximal de commandes simultanées.
Ces phases de jeu exigent du joueur à la fois une bonne mémorisation des correspondances entre les touches du clavier et les aliments des différents plats, le joueur n'ayant plus le temps de les lire une fois un certain niveau atteint, et surtout une vitesse d'exécution ultra rapide pour réussir à atteindre un niveau d'APM suffisant pour ne pas manquer de commandes. Pas aussi facile qu'il y parait.
En outre, une certaine variété est assurée par différents événements spéciaux pouvant se dérouler durant la journée de travail comme une inspection du service hygiénique, un rendez-vous galant avec un ou une prétendante qui nous a repéré sur le fameux site de rencontre pour cuisiniers Cook 4 Luv ou un braquage d'une part, et par différentes épreuves spéciales à la Top Chef d'autre part.
Bref, un petit jeu indé qui ne paie pas de mine mais qui pour moins de 10€ (voire même moins cher qu'un grec lors des soldes) pourra occuper sympathiquement pendant quelques heures. Et permettra aux joueurs de Starcraft de travailler leurs APM.