Je bénis la plate-forme GOG qui met à disposition bon nombre de jeux rétros. Pour moi qui ai commencé les jeux vidéos à la fin des années 80/début des années 90, c'est une mine d'or pour pas cher pendant les soldes comme ces jours-ci. Et pas besoin de Dosbox et des bugs qui vont avec.


Derrière Cosmo's Cosmic Adventure se cache le studio Apogee devenu 3D Realms aujourd'hui. Apogee s'était fait une spécialité à l'époque de distribuer leurs jeux sous forme de Shareware. Autrement dit pour Cosmo's Cosmic Adventure seul le premier épisode était gratuit et il en était de même pour les autres jeux de leur catalogue : Bio Menace, Hocus Pocus ou Wolfenstein 3D.


Et ce premier épisode de Cosmo's Cosmic Adventure, c'est peu de dire que je l'ai fait, refait, et rerefait durant mon enfance. J'aurais bien voulu tâter les deux autres épisodes à l'époque. Mais je n'avais aucune idée de la manière dont il fallait se les procurer. Imaginez toute la frustration engendrée jusqu'à aujourd'hui.


Cosmos se présente sous la forme d'un jeu de plate-forme action mâtinée d'exploration et de puzzle. Sa principale source de référence est Mario ou Commander Keen pour parler d'un autre jeu Apogee. On part d'un point A pour aller vers un point B. On saute sur les ennemis pour les tuer. On évite les pièges. Sauf que contrairement à Commander Keen, on ne peut pas sélectionner les niveaux. Enfin je sais que dans Commander Keen 4 The Secret of the Oracle, on pouvait comme dans Keen Dreams, the Lost Episode.


Le souci, c'est qu'il accumule les tares des jeux vidéos de l'époque. Certes, Cosmos a un nombre de vie illimitée. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de checkpoint dans le niveau. Autrement dit, s'il se fait toucher trois fois, retour au début du niveau ! Et encore. Je dis trois fois mais en réalité vous revenez avec le même nombre de point de vie qu'avant de rentrer dans le niveau ! Si ce n'est pas clair, admettons que vous ayez fini le niveau X avec une seule barre de santé restante et que vous la perdez dans le niveau Y, vous repartez avec une seule barre de vie ! Qu'est ce que ça leur aurait coûté à ces bandes de rats de redonner à Cosmos son énergie complète ?


Parce que le pauvre Cosmos, il est pas verni. Son vaisseau se prend une comète qui les force à atterrir sur une planète inconnue. Pendant qu'il va faire un tour, ses parents se font kidnapper par des aliens. Il décide alors de partir à leur recherche alors que visiblement c'est un enfant face à de méchants E.T. Et si ça ne suffisait pas, son périple est rempli d'ennemis en tout genre ! Si les premiers niveaux sont relativement simples à appréhender, la fin de l'épisode un, l'épisode deux et trois deviennent vraiment durs !


Il y a les ennemis de base. Des espèces de chiens ou de loups rouges, des limaces inoffensives mais qui, quand on leur saute dessus par mégarde, lâche du poison sur lequel on a vite fait de marcher dessus. Il y a également des ennemis qui vous tirent dessus, d'autres qui vous poursuivent, d'autres qui sont invisibles, des oiseaux qui bougent tout le temps et contre qui, comme ils sont petits, on a du mal à sauter dessus. Et c'est sans compter les précipices qui tuent en un coup si on tombe dedans, la lave, les piques, la glace dans les niveaux glacés qui font glisser. Dieu, quel enfer ! Donc, ne pas se fier à la tronche du héros enfantine, naïve comme Johnny Dash dans Monster Bash. Et c'était le défaut de beaucoup de jeux à l'époque qui appâtaient les joueurs avec des premiers niveaux simples avant de balancer la sauce ensuite.


Sinon, en soi, le jeu n'est pas mauvais. Cosmos répond bien. Ce qui est la moindre des choses, me direz-vous. On est dans un jeu de plate-forme où la place accordée aux réflexes et au sang-froid est importante. Car oui la gestion des sauts se fait au pixel près.


Graphiquement, le jeu est assez joli. Cosmos s'exprime à l'aide de bulles. Enfin ce sont surtout des onomatopées style "Whoa" ou "Ouch". Mais ça renforce le côté BD du jeu. D'ailleurs le titre "Cosmic" pour "comics", c'est un peu pareil.


Côté durée de vie, tout dépend de l'habileté du joueur. J'ai dû mettre 7h pour faire les trois épisodes dans le niveau de difficulté médium. Mais j'avoue moi-même ne pas être un dieu du pad. M'enfin pour un jeu sorti en 1992 c'est pas mal. Aucune rejouabilité par contre. Pas d'éléments à collecter mais un système de scoring basé sur des items à ramasser dans les niveaux : bouffe, diamants, étoiles permettant d'accéder à des stages bonus.


Un point sur lequel je n'étais pas revenu, c'est la musique. Apogee a toujours eu le chic de concevoir de supers musiques dans ses jeux. Dans Cosmos, elle s'adapte à la configuration des niveaux. Exemple, le premier niveau, très facile, se déroulant aux abords du vaisseau, a une musique guillerette. Entraînante. Dès qu'on commencer à entrer dans la forêt, sous la pluie, elle devient beaucoup plus inquiétante, menaçante.


Si les consoleux avaient chacun Mario ou Sonic suivant s'ils était Nintendo ou Sega, sur PC, on avait des héros moins médiatisés dans des jeux hélas moins complets. Cela dit, je me suis beaucoup amusé avec Cosmos. La prise en main est simple, l'univers est agréable, le héros est mignon, les musiques restent dans la tête et moi j'ai enfin pu découvrir le fin mot de l'histoire. Tout arrive à point à qui sait attendre.

Incertitudes
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le 14 juin 2015

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