Pour ceux qui en veulent encore plus
Deuxième extension d'importance à Crusader Kings II, Legacy of Rome intègre de nouvelles mécaniques de jeu apportant plus de profondeur et de subtilité encore à un titre qui n'avait pourtant pas grand chose à se reprocher à ce niveau.
Celle-ci a pour but principal (mais pas unique) d'augmenter l'intérêt et la spécificité de la chrétienté orthodoxe, en affinant son système religieux et politique, et en multipliant les possibilités de coups d'état au sein de l'Empire Byzantin (et par la-même sa fragilité).
D'un point de vue religieux, l'aspect polycéphale de l'orthodoxie est mis en place de façon assez intuitive. Tout roi chrétien d'Orient pourra mettre en place son propre Pope, indépendant du patriarche oecuménique de Constantinople. Les questions de foi (et notamment les problèmes d'excommunication) pourront donc être gérées de manière décentralisée. Attention cependant à ce que cet atout n'affaiblisse pas l'Eglise Orthodoxe et son autorité religieuse globale, laissant pousser les hérésies comme de la mauvaise herbe.
Être suzerain sera plus que jamais une tâche ardue, les vassaux ayant désormais la possibilité de mettre en place des factions politiques pour faire valoir leurs intérêts.
Ceux-ci peuvent être particulièrement varié : remise en question du mode de succession, diminution de l'autorité de la couronne, sécession, guerre de légitimité...
Et ce mode d'expression étant tout à fait légal dans le contrat d'obédiance entre comtes, ducs ou souverains, il ne sera pas possible d'envoyer les dissidents au cachot sous prétexte de complot. Il faudra donc veiller tout particulièrement à ce que chacun soit satisfait de sa place et de son rang, et garder un oeil attentif sur le nombre d'hommes à disposition lors d'une guerre, afin de ne pas se retrouver en situation d'infériorité numérique face aux troupes de ses propres vassaux.
De nouvelles mécaniques moins visibles au premier coup d'oeil apportent cependant une nouvelle fluidité au jeu et dynamisent son gameplay : la mobilisation linéaire (le nombre de soldats mobilisés dépend désormais de l'opinion de vos vassaux principaux, les vassaux mineurs n'ont plus la même importance), la qualité des généraux choisis (leurs capacités martiales et leurs traits de caractère ont désormais une influence vitale sur le terrain) ou encore la possibilité de disposer d'armées permanentes.
En résumé, l'extension Legacy of Rome n'est pas aussi indispensable que pouvait l'être Sword of Islam. Elle s'adresse aux joueurs ayant déjà plusieurs parties à leur actif, et souhaitant ajouter une couche de chocolat en plus sur un gâteau déjà savoureux. À ceux-là, je dis d'y aller les yeux fermés, l'équilibre globale frôle un peu plus la perfection, et de nombreuses nuits pourront à nouveau être perdues sans regrets.
Aux joueurs n'ayant pas encore de grande expérience, je conseille de jouer d'abord de manière classique avant de s'attaquer à ce morceau. Il peut sembler inoffensif à première vue, mais il peut étouffer le néophyte ayant eu les yeux plus gros que le ventre, et souhaitant engloutir trop de choses d'un seul coup.
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