Paradox a encore une fois réussi son coup : proposer un DLC qui se révèle finalement être un nouveau jeu.
Comme son nom le laisse présupposer, "The Republic" donne la possibilité d'incarner une lignée patricienne, quelque peu à l'écart du système féodal prédominant dans l'Europe médiévale.
Les républiques historiques sont bien-sûr au rendez-vous, et il est possible en 1066 de débuter avec les sérénissimes Gênes, Pise ou Venise, indépendantes, ou le Gotland, placé sous la "protection" (à la fois avantageuse et périlleuse) du royaume de Suède.
Une fois son choix fait, le joueur se retrouve embarqué pour quatre siècles de dynastie, où les mots clés seront comme toujours "compétition" et "survie". Mais si l'enjeu reste le même, la méthode change par contre du tout au tout. Le propos ici n'est pas vraiment le prestige ou la taille du domaine possédé, mais la richesse et la puissance politique de sa famille, en compétition sans merci avec les rivales de la cité incarnée.
Soyons clairs : tout homme d'affaire influent que vous êtes, vous ne serez jamais un noble dans "The Republic". Les calculs de mariages et d'héritages auxquels vous êtiez habitués seront désormais très limités, le mode de succession étant fixé sur la séniorité agnatique : par défaut, le membre mâle le plus âgé de la famille hérite, à moins qu'un autre ait été nommé successeur désigné.
Il faudra désormais veiller au bon développement de son portefeuille en ouvrant les ports de commerce dès qu'une opportunité se présentera. Ces propriétés côtières génèreront énormément de revenus, à tel point qu'on pourrait se demander si l'argent amassé pourra être dépensé. Mais rappelez vous que vous n'êtes pas noble, et que si vous prétendez vouloir disposer des mêmes avantages, y compris un mariage, il faudra payer. Souvent très cher. Cet argent accumulé devra être réinvesti pour élargir (ou solidifier) le domaine républicain, améliorer le palais familial (avec de nombreux bonus à la clé), augmenter les chances d'élection de son successeur, ou se payer les services de mercenaires si un voisin trop gourmand commence à se méler de votre réussite.
Car l'activité républicaine est aussi lucrative qu'elle est périlleuse, et une grande fortune ne peut générer que l'envie et la jalousie de l'extérieur. Il faudra affronter non seulement les tentatives d'embargo et les revendications territoriales, mais aussi les luttes de clans entre familles rivales, où toutes les crasses seront permises. Laisser ou non le poste de Doge aux mains d'une autre famille peut donc parfois être avantageux, à condition d'avoir les reins suffisamment solides pour ne pas se faire dépouiller de son patrimoine à coup de décrets économiques suspects.
Et puis, il y a ce petit détail qui m'a fait connaitre rire et colère et qui est indéniablement un vrai plus de cette extension : la Famille Rivale. Un jour, un autre patricien organisera un grand bal, en "oubliant" de vous inviter. Vous pourrez choisir d'ignorer l'affront et de vous tourner les pouces, ou bien vous ne laisserez pas bafouer votre honneur et vous vous y rendrez tout de même. Ce qui s'y passera alors sera déterminant pour les siècles à venir.
The Republic est un ajout de très grande qualité de la part de Paradox, qui bichonne plus que jamais son titre phare. Et, encore une fois, des insomnies sont à prévoir pour ceux qui s'y risqueront.
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