Jeu d'horreur gratuit encensé par les aficionados d'horreur, Cry Of Fear est pour moi ni plus ni moins qu’une version FPS de Silent Hill.
Ce jeu est à 70% du Silent Hill pur et dur. Un peu de Silent Hill 2 mélangé à beaucoup de Silent Hill 1, et quelques ajouts originaux.
Mais attention, ce n'est pas du tout un reproche ! En tant que fan total des deux premiers Silent Hill, j’ai été comblé, mais on navigue clairement au-delà de l’hommage en flirtant dangereusement avec le plagiat. Mais vu comment c’est bien fait, je ne m’en plains pas ^^
Niveaux similaires, monstres ressemblant, bruitages identiques, histoire proche de celle de SH 2, structure du jeu identique (crescendo, pic d’horreur avec boss suivi d’un temps calme avec musique douce). Et ne parlons même pas de la musique, si on mélangeait les Ost de CoF et de SH 1 & 2 on aurait bien du mal à les distinguer. Mais pour moi c’est clairement un bon point d’avoir su approcher de si près la qualité de l’œuvre originale d’Akira Yamaoka, d’autres s’y sont essayé avec bien moins de succès.
Contrairement à ce qui est dit dans une autre critique, CoF n’est pas du tout un jeu à Jumpscares. Il y en a, certes, surtout dans les premières minutes, mais la peur est avant tout basée sur l’ambiance (comme dans… bon ok j’arrête vous avez compris ^^). Bruits stressants, monstres malsains, personnages fragile, inventaire réduit (on y reviendra d’ailleurs), le tout vous plonge dans un état second inconfortable qui devrait facilement faire sauter votre trouillomètre. Il y avait foooooort longtemps qu’un jeu ne m’avait pas fait autant flipper, et je suis fans de Survival !
Le facteur peur est en effet très réussi, jouant à merveille des codes japonais (musique stressante, armes moyennement puissantes, ennemis létaux,…), même s’il existe deux bémols à cela :
-L’aspect FPS : en fonction de votre skill, le jeu vous paraîtra forcément moins dur, notamment grâce aux headshots, qui, s’ils peuvent être durs à placer (ennemis vivaces), sont assez efficace niveau économie de munitions. Il m’est ainsi arrivé d’avoir 10 chargeurs d’avance pour le flingue (en mode normal, le mode difficile n’étant pas envisageable pour une première partie, mais j’y reviendrai).
-L’inventaire : oui, avoir un inventaire restreint participe à l’effet de stress et fait donc peur indirectement, mais ici les développeurs ont tellement abusé niveau restriction de l’inventaire que ça m’a gâché toute la fin du jeu. On se retrouve obligé de faire des allers-retours permanents pour jongler entre objets d’énigme et armes, c’est franchement soûlant.
Puisqu’on commence à parler des défauts, je vais dresser un inventaire de ceux qui m’ont vraiment chagriné :
- les doublages : mod oblige, c‘est très amateurs, je pense qu’il aurait mieux valu s’en tenir à de l’écrit (la voix du docteur est absolument inutile car inaudible).
-Le manque de charisme total du héros : alors certes c’est lié au problème précédent, mais pas seulement : incarner un ado rebelle émo-dark ben j’ai un peu passé l’âge personnellement (si je l’ai jamais eu).
-Le jeu commence par une série de 4/5 ennemis dans un couloir, avec un marteau pour seule arme. Du coup il est pratiquement impossible de jouer en mode difficile, car on ne peut réussir ce passage en difficile sans connaître par cœur les patterns des ennemis, leur hitboxes, la portée de l’arme, la vitesse du héros, etc… C’est bien dommage car en mode normal j’ai eu vraiment beaucoup de munitions d’avance.
-L’aspect chiant du jeu. Un survival, pour moi, c’est un jeu équilibriste : pour effrayer, on a souvent recours à des techniques qui seraient considérées comme chiantes dans d’autres jeux (impossibilité de se battre dans Amnesia, caméra fixes nous occultant l’emplacement des ennemis dans Resident Evil, brouillard omniprésent dans Silent hill, etc…). Comme on l’a vu avec l’inventaire, Cry of Fear aurait tendance à tirer trop fort sur la corde du pénible et tombe parfois dans la caricature. Notamment avec de foutues phases de plate-forme, qui n’ont rien à faire ici. Ok c’est un mod d’Half-Life, mais il ne fallait pas se sentir obligé de rendre hommage aux phases de plate-forme pénibles de celui-ci !
-L’histoire un peu bidon, avec ses rebondissements qui sentent bon la naphtaline. On a vraiment du mal à s’y intéresser…
Ben voilà j’ai fait le tour des défauts, vous remarquerez que je n’y ai pas inclus les graphismes datés, car peu m’importe l’obsolescence des graphismes tant que la direction artistique est bonne, et bonne, elle l'est sacrément ! Du sang, de la rouille, de la maladie et de la souffrance, artistiquement mélangés pour votre plus grand (dé)plaisir !
En gros, si vous êtes un fan de Survival, vous vous devez de jouer à ce jeu. Vous lui trouverez sans doute un goût de réchauffé, mais ma foi, du réchauffé d'un plat aussi bon que les deux premiers Silent Hill moi je ne le refuse pas !