Mêêêcréants
Sorte de croisement - du moins en apparence - de the binding of isaac et Animal Crossing, The cult of the Lamb nous est proposé par Massive Monster, dont il s'agit simplement du quatrième jeu...
Par
le 17 août 2022
11 j'aime
Sensation indé de l’été 2022, Cult of the Lamb est un rogue lite croisé avec un simulateur de gestion de sa propre secte. Sur le papier on pourrait penser à l’enfant illégitime de The Binding of Isaac et Stardew Valley. Avec des parents spirituels aussi prestigieux on est forcément curieux de voir le résultat de ce mélange. Le jeu nous met au commande d’un mouton sacrificiel qui sera sauvé in extremis par une entité mystérieuse : « Celui qui attend ». Celle-ci va lui demander de créer un culte en son nom afin de défaire les 4 prélats vous ayant préalablement sacrifiés. Leur anéantissement permettra de libérer cette entité énigmatique.
Premier point qui aguiche l’œil, l’esthétique du jeu dispose d’un cachet certain. Les différents personnages aux designs « choupi » se voient matérialisés tels des figurines acryliques toutes plates et d’un point de vue purement visuel ça fonctionne très bien.
Mais alors comment ça se traduit in game ? Le jeu va vous initier tout doucement à ses différentes mécaniques et notamment à l’alternance gestion / donjon qui constituera toute l’expérience.
Dans les donjons ce sont des combats assez basiques à base de coup léger, coup fort et un pouvoir qui rythme les différentes salles. Vous entrez dans le donjon et vous obtenez aléatoirement une des 6 armes du jeu + un pouvoir. On enchaine les arènes jusqu’à un boss venant clôturer l’étage puis on retourne au bercail. Chaque ennemi défait vous donne un petit loot, chaque salle finie un petit coffre et chaque boss un gros coffre. Durant vos traversées de ces donjons vous pourrez rencontrer la cartomancienne qui vous octroie différents bonus selon les cartes piochées, vous aurez également le PNJ qui vous refile des breloques conférant un pouvoir (à usage unique ou avec cooldown) ou encore le vendeur qui vous proposera de changer d’équipement. Roguelite oblige, vous pourrez améliorer vos chances en débloquant tout un tas d’avantages au fil des parties en vous investissant dans la partie gestion du jeu.
Seulement voilà, être un gourou c’est bien mais il faut des adeptes. Ce n’est pas moi qui le dis c’est Charles Manson. Vos adeptes vous les libérerez durant vos aventures dans les donjons, en vainquant des boss ou en les achetant à un PNJ spécial à un certain stade du jeu. Mais les recruter ne suffit pas, il faut également veiller à leurs besoins. Être un leader charismatique ça ne remplit pas l’estomac. Parmi ces besoins se trouve donc la nécessité primaire et absolue de se nourrir mais également d’avoir un toit. Puis le temps passant ils auront d’autres besoins et requêtes qu’il vous faudra satisfaire au mieux pour maintenir un niveau de croyance élevé (hygiène, activités, prison pour les recrues réfractaires, cimetière pour les adeptes qui décèdent, potager…). La pyramide de Maslow en édition sectaire ni plus ni moins. Ils vivront un nombre de jours plus ou moins long et donc il faudra régulièrement renouveler les troupes. Il vous sera également possible d’effectuer des rituels conférant des pouvoirs limités à vos adeptes. Par exemple un rituel pour tous les nourris d’un coup ou encore pour les faire travailler de jour et nuits pendant 48 heures. Certains rituels demandent même des sacrifices, moment idéal de se débarrasser des plus vieux qui ne peuvent plus rien faire. Oui c’est cruel mais c’est une secte, vous avez déjà vu Midsommar non ?
Leur croyance c’est votre essence. Chaque jour vous pourrez prêcher à l’église afin de réunir vos ouailles qui selon leur niveau de croyance octroieront plus ou moins de points de dévotion. C’est ces points de dévotion qui permettent d’acquérir toujours plus d’avantages pour vos prochaines escapades en donjon. Débloquer des armes, des maléfices, avoir des armes de niveaux élevés dès le début de vos runs…
La foi qu’ils accumuleront en priant vous permet, elle, de débloquer de nouvelles constructions pour le camp. Genre des toilettes pour ne plus passer votre temps à balayer les déjections. Il n’y a pas de sous métier mais j’avais signé pour être le gourou de la secte moi !
Dans l’ensemble est-ce que ça fonctionne tout ça ?
La boucle de gameplay marche plutôt bien mais à mon sens elle s’essouffle assez vite. La faute à un aspect rogue lite minimaliste et un poil imprécis. Ces phases d’explorations n’ont pas de profondeur tactique et on en fait malheureusement bien rapidement le tour. L’aspect plat des modèles 3D des personnages provoque ce côté un peu imprécis des combats dont la philosophie se révèle assez bourrine.
La courbe de progression plutôt libre au niveau des bonus déblocables permet également de casser le jeu relativement rapidement. J’avais abattu seulement deux des quatre boss quand j’ai débloqué les meilleures armes du jeu.
La seule chose qui vous maintient en intérêt c’est le fait de monter des jauges et de débloquer des trucs alors même qu’avec moins de la moitié vous pouvez largement finir le jeu. Seulement si vous vous posez la question ne serait-ce qu’à un moment de « oui mais pourquoi je fais tout ça ? », (ce qui m’est arrivé), vous prenez conscience que le jeu n’a pas grand-chose de substantiel à apporter en tant qu’expérience de joueur. C’est une sorte de jeu mobile (n’y voyez rien de péjoratif, c’est juste que la structure du jeu s’y prêterai extrêmement bien), plutôt joli, mais à l’intérêt assez limité.
En conclusion Cult of the Lamb est un peu déceptif en comparaison de ce qu’on imaginait en voyant les trailers et cette D.A. C’est un concept intéressant mais très scolaire et qui se contente de rester en surface de son sujet. Sa partie roguelite est épurée, brouillonne, minimaliste. Sa partie Gestion tourne très vite en boucle et ne réussit pas forcément à susciter l’envie d’optimiser son petit campement sectaire. Pourtant l’ensemble fonctionne plutôt bien en jouant la carte de l’accessibilité et en soignant sa plastique. On ne passe pas un mauvais moment et c’est un jeu qui peut avoir sa place quand on veut couper entre deux titres demandant plus d’implication (ce qui fut mon cas). Pas malhonnête, pas un indé-spensable mais un sympathique mélange qu’on oubliera malheureusement assez vite.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Avoir une bonne indie-théque sur Switch et Le JJJ (Journal Jeu vidéo de Joo-Hwan)
Créée
le 22 août 2024
Critique lue 159 fois
5 j'aime
D'autres avis sur Cult of the Lamb
Sorte de croisement - du moins en apparence - de the binding of isaac et Animal Crossing, The cult of the Lamb nous est proposé par Massive Monster, dont il s'agit simplement du quatrième jeu...
Par
le 17 août 2022
11 j'aime
Je mets une note volontairement sévère, parce que je le trouve un peu sur-vendu…Je passe outre les bugs et le framerate aux fraises dès que l’action s’accélère un peu, pour me concentrer sur ce qui...
Par
le 18 août 2022
10 j'aime
4
Les + : Visuel incroyablement chatoyant ;Gestion du Culte terriblement efficace, on adorera martyriser nos adeptes ( et + si affinités ) ;Arbres de progression Donjon et Culte ;Notre protagoniste, la...
Par
le 21 août 2022
8 j'aime
Du même critique
Les entendez vous ? Les 7 trompettes de From Software sonnent à l'unisson annonçant avec elles l'arrivée de la mort. Sa faux est aiguisée tel un sabre de grande qualité et ses apotres pullulent aux 4...
Par
le 2 avr. 2019
49 j'aime
37
Il faisait froid, si froid. Déjà de longues heures que nous galopions pour échapper à la mort qui était à nos trousses. Les chevaux enjambaient péniblement les dizaines de centimètres de poudreuse...
Par
le 18 nov. 2018
44 j'aime
9
2017 : La bombe Automata est lâchée sur le monde. La déflagration est totale. En Février 2021 on dénombre 5,5 millions d’unités vendues. Goodies, Fan Art, Cosplay, Albums, Vinyles, Artbook, Guide...
Par
le 30 avr. 2021
34 j'aime
19