Cursed Mountain ou une semi-faillite sur Wii.
Si le jeu avait été développé sur PS360, on aurait pu peut-être avoir le droit à un jeu très correct, mais les contraintes de développement associées à la console de Nintendo ont fait foirer le jeu.
Il a surement été réalisé courant 2008, temps où le motion gaming était encore au centre des équipes contribuant sur la Gamec ... la Wii. Il fallait apporter quelque chose aux jeux et faire en sorte que le plus de la Wiimote soit un moteur central dans le gameplay. Sauf que la moitié du temps, les jeux tiers ne réussissaient pas à proposer quelque chose d'intuitif avec cette manette. Pour Cursed Mountain, c'est pas vraiment le cas : le perso qu'on incarne, Eric Simmons, se contrôle convenablement. On part à la recherche de notre frère disparu dans les sommets himalayens ; l'histoire va s'articuler autour d'axes classiques aux survivals japonais : fantômes et malédiction. Seul le contexte et l'univers sont originaux : le monde tibétain et son relief montagneux, entouré de ses mythes et légendes, rarement vu dans un jeu.
N'ayant pas fini le jeu, je ne pourrais pas donner de ressenti au niveau du dénouement, mais la narration n'a pas été mise de côté. L'avancement de l'histoire se fait par le biais de courtes cutscenes façon BD mais l'intrigue se suit sans grande folie ... Le plaisir est assez bridé par l'intérêt du jeu en lui-même, l'épouvante, qui se révèle quasi inexistante. Impossible de prendre peur face à des ennemis aussi lents et peu réactifs, et à moins que vous ne soyez cardiaques, vous aurez peu de chance d'avoir des sursauts. La monotonie du gameplay tachera de vous achever devant l'aventure, tant la lourdeur de la Wiimote dans ce jeu vous fera bayer au lieu de vous mettre sur vos gardes. On répète toujours les mêmes mécanismes pour avancer d'un niveau à l'autre : tuer X fantômes, récupérer des notes et objets, des encens (pour nous soigner), hop petite cutscene, hop nouveau pouvoir pour tuer d'autres fantomes ou ouvrir de nouvelles portes, et rebelote.
Dernier point : la bouillie visuelle du titre ne sera pas l'élément rattrapant ce semi-fiasco qualitatif qu'est Cursed Mountain. Je trouvais le début correctement réalisé pour de la Wii (et je joue en YUV en plus), mais en voyant les environnements enneigés vides et creux, j'ai vu qu'il n'était pas à la hauteur du hardware de la console.
Dommage pour ce ratage alors qu'on pouvait avoir quelque chose de passable pour un genre qui perdure difficilement sur cette génération, le survival. L'effet final du jeu pourrait se symboliser avec la jaquette du titre, son héros tentant de s'accrocher au succès, à l'approbation des joueurs mais vite rattrapé par les fantômes d'une conception trop moyenne.