J'ai hésité entre 6 et 7 mais je pense que sur la longueur Cyber Shadow va pas rester. C'est un jeu très sage, bien designé et qui propose un challenge serieux. Il a quand même le malheur de passer après des jeux comme The Messenger qui avait quand même 3 ou 4 fois plus d'idées et de contenu, même si on pourra rétorquer que ça n'a rien à voir. Ce sont des jeux déjà joués et on attend que d'une manière ou d'une autre ce genre de jeu, au delà de juste être une itération moderne, amène vraiment quelque chose, un twist, une idée...ou alors il faut vraiment que le jeu aille très très loin dans ce qu'il fait (comme un Celeste), ce qui n'est pas le cas de Cyber Shadow qui se plie finalement assez vite
Le jeu commence vraiment comme un Ninja Gaiden/Megaman ultra classique avec juste un surplus d'action à l'écran mais très statique voir attentiste dans la philosophie de sa plateforme, et puis le jeu se libère progressivement jusqu'au déblocage du sprint qui permet de dash à travers un ennemi en lui mettant un coup horizontal, dash qu'on peut enchainer tant que le momentum n'est pas rompu d'une façon ou d'une autre, accélérant considérablement le rythme dans la seconde partie du jeu (avec en plus le double saut qui arrive juste après). Ce qui est je pense censé être justement l'originalité du jeu pour le développeur (oui car le jeu est développé par une seule personne, ce qui explique le côté plus dépouillé du jeu que d'autres concurrents aussi), ce changement de pacing et de style à mi-parcours, mais qui finalement arrive après d'autres jeux qui ont déjà fait un peu pareil.
Le gameplay est donc progressif ce qui est intéressant mais aussi déconcertant dans le sens ou ce dash a quand même tendance à considérablement faciliter les choses dans un jeu qui se veut par ailleurs exigeant et précis dans son level design sur le type de coup utilisé face à tel ennemi (coup vert le haut, coup piqué vers le bas en l'air, renvoie de projectiles, tout les moves sont vraiment utiles même si on a tendance à en oublier certains parfois, certains peuvent rendre trivial un boss qui nous mettait la misère jusque là). On a ainsi l'impression d'alterner des moments nécessitant une précision absolue et des moments ou on peut juste faire n'importe quoi en enchainant le dash slice.
Globalement le jeu est quand même assez difficile et c'est franchement ce qui m'a fait accrocher suffisamment longtemps pour dépasser un début franchement relou parce que le reste, à part peut être la musique, est pas franchement palpitant. J'ai franchement skip toute la partie histoire alors qu'il y énormément de choses à lire dans le jeu via des espèces de terminaux, les quelques cutscenes avec des sprite sont sympas mais ça ne donne pas plus envie que ça de s'y intéresser (contrairement aux dialogues délicieux de The Messenger).
Je conseille quand même à ceux qui aiment le genre parce que clairement le jeu tient en haleine et le gameplay est quand même assez satisfaisant (limite plus que The Messenger sur la fin du jeu d'ailleurs). C'est un jeu qui a aussi la bonne idée d'avoir une difficulté modulable avec la mécanique des checkpoints ou on peut acheter avec la "monnaie" du jeu des power ups pour passer plus facilement un segment un peu chiant. Ca reste une performance d'avoir accouché de ce jeu seul, mais le manque de moyens se fait ressentir.