Maigre portion de canard fumé

Commençons tout de suite par ce qui fâche : quel dommage que ce jeu soit si court !
J'ai fini de parcourir les six mondes qui composent ce jeu Daffy Duck développé par Sunsoft en environ une heure...

Et oui ! Quel dommage parce que sinon le jeu se révèle plutôt bon et change un peu de la recette habituelle proposée par Infogrames à cette époque. Le vilain petit Daffy est ici armé de bâtons de dynamite dont il devra gérer le délai de détonation afin de se frayer un chemin dans des niveaux en temps limité type plateforme où différents ennemis n'attendent que de goûter la poudre. Un affrontement a lieu contre ce diable de Bugs Bunny à la fin de chaque monde avec pour récompense un coffre plein d'or.

Le titre est beau, coloré et les animations sont aussi impeccables qu'elles sont hilarantes. L'esprit du cartoon se retrouve à chaque pas de Daffy et la possibilité de se faire taper en boucle (dans la limite de son stock de vie) par des éléments du décor ou par des ennemis conduit à des situations franchement drôles. Les environnements sont variés (désert, forêt, temple, etc.) même si leur architecture est des plus basiques : une route à suivre sans recherche de verticalité.
Le gameplay est simple mais le canard se contrôle parfaitement : rien à dire c'est très plaisant.
La musique fait parfaitement le taf même si vous me direz, en 1h de jeu, elle n'a pas le temps de bien nous saouler.

Pour revenir aux défauts, j'ai trouvé le jeu très simple en plus d'être court. Seul le dernier affrontement contre Bugs Bunny devrait vraiment de vous donner du fil à retordre. Je pense qu'à l'époque, il aurait néanmoins été tout à fait envisageable de relancer occasionnellement la console histoire de se refaire une petite run ! Je n'oublie pas que le jeu s'adresse aux enfants qui étaient déjà traumatisés à l'époque par l'extrême difficulté des jeux à licence d'Infogrames. Un contre-pied de Sunsoft à leur propre jeu Looney Tunes sorti en 1999, titre particulièrement ardu ??
J'ai regretté aussi ce manque d'utilisation de la verticalité dans le titre, si ce n'est dans le monde 2 où vous devrez plonger du haut d'une falaise jusque dans l'eau en prenant garde d'éviter les rebords sur lesquels vous arriverez à mesure de la chute. Une forme de mini-jeu sympa mais qui ne se renouvelle pas durant l'aventure, dommage.
Le jeu manque en général de profondeur, comme si les développeurs s'étaient bridés.

Un jeu bien trop court mais conçu avec un certain soin. Vendre ça en 2000 reste un peu limite même si cette brève aventure se vit avec le sourire. Si j'avais payé la cartouche, moins sûr du constat.