un vainqueur est un vaincu qui a persévéré .

Quand le Feu, cet élément mystique, est apparu, tout a changé. Le monde était gris, terne, éternel et immuable, dominé par les anciens dragons immortels. A perte de vue, un paysage brumeux, de rochers et d'arbres sauvages. Mais l'étincelle fut la découverte des âmes primitives, réceptacles de puissance, par les seigneurs. Gwen, le plus sage et le plus puissant, mena la rébellion. Mais le combat était inégal. Les dragons, trop puissants et immortels, ne pouvaient être vaincus. Seath l'écorché, le dragon privé d'écailles, sources d'immortalité, par jalousie envers ses frères, rallia le camps des seigneurs des âmes. Seath, en dévoilant à la race des seigneurs les secrets de la foudre, scella le sort de ses frères, vulnérables aux éclairs canalisés par la magie des seigneurs. Ces derniers exterminèrent la race des dragons.
Ainsi vint l'âge du Feu. Avec lui, la mort, la vie, la lumière, et les ténèbres. Gwen, désormais souverain des royaumes de Lordran, souhaitait voir le Feu perdurer éternellement. Mais toute flamme est vouée à s’essouffler, puis mourir. Les seigneurs avaient puisés leur force de la première Flamme. L'extinction du Feu signifierait donc leur disparition également.
Un seul seigneur, tapi dans l'ombre, avait puisé sa force dans les abysses plutôt que la lumière de la premère flamme: Il fut nommé avec mépris "le seigneur Pygmée". En effet, si Gwen, et l'intégralité de la race des seigneurs le dominaient en taille de plusieurs mètres, il n'en représentait pas moins l'avenir. L'âme sombre, fragment de puissance des abysses, avait permis l'émergence de la race des Hommes, ces petits êtres mortel et fragiles en apparence, mais capables, à force de combats, de gagner en puissance et d'égaler la race des seigneurs. Une menace, et un espoir pour Gwen, qui voyait en eux un formidable combustible pour le Feu. SI un descendant du Pygmée parvenait à accumuler suffisamment de puissance et se sacrifiait ensuite pour raviver la Flamme, alors l'âge du feu continuerait... quelques temps. Il fallait donc affronter les humains, en espérant que l'un deux triomphe et parvienne à raviver la Flamme. Mais nombre de ces humains, rendus immortels par l’affaiblissement de la flamme, source de vie, face aux échecs répétés, perdirent tout espoir. Des légions entières d'entre eux furent mis en pièces, car trop faibles. D'autres abandonnèrent. Dans les deux cas, leur destin fut scellé: Ils perdirent la raison et grossirent les rangs des carcasses, ces corps sans vies, qui ne tiennent debout que pour tuer les prochains humains qu'ils croiseront. Ceci afin d'espérer retirer d'infimes fragments de vie pour maintenir leur pitoyable existence. Gwen n'y croyait plus, et refusait d'attendre plus longtemps qu'un hypothétique humain assez puissant pour le vaincre lui et ses puissantes armées, ne se présente.
Les abysses, qui engendrèrent les hommes, menaçaent également de dévorer le monde et de le corrompre par leur noirceur. Quand la corruption de Manus le sombre finit par atteindre la Nouvelle-Londo, Gwen se décida: son plan consistait à confier la tâche de détruire les abysses de l'intérieur à son plus puissant chevalier: Le légendaire Artorias. Ce dernier, le plus brave, à la volonté implacable, échoua face aux abysses, et finit par succomber à la corruption. Seath, rendu fou, poursuivait de son côté sa propre quête d'immortalité, et ne serait d'aucune aide à Gwen. Le roi refusait toujours de voir son royaume s'éteindre avec l'âge du feu. Il partit alors se faire consumer lui-même au Kiln de la Première Flamme... après avoir incanté un sort d'illusion sur Anor Londo, la cité des seigneurs: Celui qui y pénètrerait, n'y verrait que son aspect majestueux des grandes heures de l'âge du feu. Et non les ténèbres dans lesquelles les abysses approchantes l'ont plongé. Gwen avait choisi le mensonge plutôt que la résignation. Tout valait mieux que de voir son œuvre s'éteindre.

Il ignorait qu'un être échappé de l'asile des humains non-morts allait arpenter le royaume de Lordran bientôt. Sa volonté inébranlable lui permettant d'échapper à la corruption par les abysses et à la transformation en carcasse. Du choix de cet humain dépendrait l'avenir: Allait-il sa sacrifier à la première flamme pour permettre à l'âge du Feu de perdurer encore un peu? Au contraire, allait-il simplement s'asseoir devant le foyer, et observer la fin de l'âge du feu?

Un choix en réalité illusoire, qui n'aura de sens que pour celui qui le fera.

Dark souls est un magistral coup de coeur. Cet univers de Dark Fantasy, peuplé d'être gigantesques, difformes ou encore hybrides regorge de finesse et de surprises.
Difficile d'illustrer plus effiicacement la mince frontière qui existe entre frustration et plaisir que ne le fait ce jeu. On ne triomphe pas innocemment de ce jeu exigeant, qui fait références aux die'n'retry des années 90. Seuls la connaissance et le skill comptent (ok, sauf à Blighttown). Si vous mourrez, c'est votre faute, pas celle du jeu.
On revient avec plaisir à ce titre pour tester des builds, se lancer des défis...

Fortement recommandé à tout bon hardcore gamer qui se respecte. On se lance dans Dark Souls comme on se lance dans Berserk, Hellraiser ou The Witcher. Avec en plus, la possibilité d'être acteur de l'univers. Un acteur qui en prend plein la tronche tant le jeu est difficile et punit de mort la moindre erreur. Mais observer uniquement, c'est chiant n'est-ce-pas?