Aussi étrange que cela puisse paraître Dark Souls II est l'épisode qui m'a réconcilié avec la série. J'ai bien conscience qu'il demeure l'épisode le plus décrié, le moins aimé de la saga mais il m'a permis de mieux comprendre le premier (que je n'ai jamais terminé) et d'enchaîner avec le millésimé troisième opus. Inutile de se leurrer, il n'y a pas de hasard dans ma reprise de la série des Souls. En effet, la sortie d'Elden Ring le 25 février dernier fut déterminante. La propagande autour du jeu est en grande partie responsable mais ne pouvant jouer au dernier né de From Software pour des raisons techniques (PC trop faible), je me suis rabattu sur la suite directe de Dark Souls premier du nom afin de vibrer comme tous les néophytes découvrant pour la première fois ce qu'est un Souls-like. D'ailleurs, DS 1 m'avait bien marqué à l'époque. Pour mémoire j'avais tenté à deux reprises d'en voir le bout. Ce fut deux échecs nimbés de mauvaise foi. Premier échec en 2013 avec la version Prepare to Die puis second échec trois ans après avec la hype autour de Dark Souls III où j'étais parvenu jusqu'à la cité d'Anor Londo mais battu sèchement par les infâmes Ornstein et Smough. Les humiliations successives contre ce boss et ma large incompréhension du jeu eurent raison une nouvelle fois de moi.
Ne me demandez pas pourquoi après deux tentatives infructueuses, j'ai voulu retenter la saga cette année en recommençant par l'épisode le moins apprécié. Dark Souls II quoiqu'on en dise reste un excellent jeu, les mécaniques sont sensiblement les mêmes que dans tous les DS. Voici néanmoins quelques différences notables : votre barre de vie diminue progressivement à chaque mort jusqu'à atteindre 50% de la totalité puis elle se stabilise ; l'usure des armes est beaucoup plus importante que dans les autres épisodes ; possibilité d'augmenter à la forge le niveau de vos casques, armures, gants, pantalons (absent de DS 3) ; de nombreux items divers pour récupérer de la vie (gemmes etc) en plus des fioles d'Estus traditionnelles ; les mobs tués disparaissent après environ 10/15 morts (procédé qui empêche le farm intensif et facilite le jeu)... Il y'en a d'autres mais voilà selon moi les plus notables. Ces quelques différences énumérées font partie des raisons pour laquelle le titre est le moins apprécié de la série. A cela, ajoutez une ambiance, une atmosphère "différente" des autres épisodes que l'on peine à expliquer clairement même si des réponses sont à esquisser du côte de la direction artistique et du level design moins inspiré (personnages et boss en particulier) ou des niveaux labyrinthiques peu plaisants à explorer.
Qui dit Dark Souls dit difficulté et croyez moi, vous allez être servis. Alors clairement, après avoir joué aux trois, j'affirme sans ambages que la difficulté est décroissante au fur et à mesure des sorties. J'en ai bien plus chier sur DS 2 que sur DS 3. Mais DS 2 m'a semblé plus simple que DS 1. Pourquoi ? Les boss sont plus punitifs que sur DS 3 ; de manière générale le chemin qui sépare le dernier feu du boss est plus long et difficile sur DS 2 ; le gameplay est plus exigeant et la roulade d'esquive moins permissive sur DS 2 ; certains mobs en grande quantité sont éprouvants ; usure prématurée des armes vous obligeant à jouer et augmenter deux armes en permanence ; empoisonnement très punitif sur DS 2 alors que c'est une caresse antillaise dans DS 3... Il faudra donc s'armer de patience et rester méthodique quelque soit la situation afin de ne pas se faire submerger par les ennemis. Fidèle à ses origines, la panique et le bourrinage sont sévèrement punis. Nonobstant les obstacles, j'ai battu la quasi totalité des boss sauf celui de la grotte des morts (constitué de trois PNJ ultra casse-couilles) et le Démon fondeur bleu. Deux boss que l'on retrouvent dans les DLC puisque vous n'êtes pas sans savoir que Dark Souls II se voit étoffer de trois DLC rallongeant considérablement la durée de vie du soft déjà généreuse.
Pour ma part, ce fut une chouette aventure malgré la mélancolie et la tristesse omniprésente que l'on ressent aux travers d'un scénario toujours aussi cryptique. 70 heures plus tard, la quasi totalité des boss terrassés, le cycle infini du feu et des ténèbres relancé, j'affirme avoir passé un très bon moment en compagnie de mon bandit spé dextérité. Je me suis bien fait lavé le cul, on ne va pas se mentir (dédicace à Mytha, La Reine funeste que j'ai battu après 50 essais sans savoir que l'on pouvait retirer l'acide qui rempli la totalité de la surface de l'arène de combat et qui vous perma empoisonne). Dédicace aussi au Chevalier Fumerolle qui m'a fait fulminé ce colossal FDP (frais de port) et à Sire Alonne qui a cru pendant au moins 30 essais éprouvants que mon corps était de la barbaque à découper pour préparer une plancha entre amis. Bref, un très bon jeu, exigeant, éprouvant même, parfois injuste mais très beau visuellement avec des décors dantesques. Malheureusement Dark Souls II souffre de la comparaison avec ses frères en grande partie parce qu'il n'a pas été réalisé par le père de la série : Hidetaka Miyazaki. Qu'importe, je recommande fortement !
P.S. : Critique réalisée sur la version Dark Souls II: Scholar of the First Sin.