Après avoir terminé le chef d’œuvre qu’est Dark Souls 1, c’est avec beaucoup d’appréhension que j’ai lancé sa suite, en effet, j’avais toujours entendu parler de Dark Souls 2 comme le pire des souls, un jeu bâclé et beaucoup trop difficile qui ne mériterait même pas de posséder son nom légendaire, ce jeu serait une sorte d’affront à son prédécesseur. Je ne me suis pas laissé découragé par cette sinistre réputation et me suis lancé à bras ouvert dans cette nouvelle aventure vidéoludique, et quelle merveilleuse aventure d’ailleurs ! Après avoir terminé Scholar of the First Sin, j’ai décidé d’essayer de comprendre Dark Souls 2 et comment il a bien pu hériter de cette réputation.
Je vais commencer par remettre la boulangerie au milieu du village en parlant du contexte de création de Dark Souls 2 ! Le jeu est donc développé en même temps que Bloodborne, il a donc fallu diviser la charge de travail du studio en deux, une première partie du studio (la plupart si ce ne sont toutes les personnes qui ont travaillé sur Dark Souls 1, dont Hidetaka Miyazaki) va s’occuper de l’exclusivité PlayStation, quant à la deuxième partie du studio (des personnes n’ayant pour certains travailler que sur Armored Chore) va, elle s’occuper de Dark Souls 2. C’est donc cette absence du chef opérateur Hidetaka Miyazaki qui a pour habitude de diriger d’une main de fer tous les aspects de ses jeux et la présence de développeurs qui n’ont que très peu voire pas du tout travailler sur Dark Souls 1 qui explique cette différence de traitement entre ce jeu et son prédécesseur.
C’est cette différence de traitement qui fait que Dark Souls 2 devient un jeu intéressent, il possède une identité propre à lui-même qui ne repose pas que sur son lien avec Dark Souls 1, avec ses choix de Game design très originaux et sa direction artistique plus colorée que celle de son prédécesseur. On pourrait d’ailleurs presque dire que le jeu possède plus une qualité de Souls-Like plutôt souls à part entière.
Ce ne sont pas les qualités qui manquent dans ce jeu, on peut parler évidemment de toutes les armes et différents types d'armes avec l’apparition du dual wielding même si intégré de façon obscure et sans la moindre explication sur son fonctionnement dans le jeu. Nous avons aussi les Bonfire Ascetic qui permettent de passer une zone seulement en new game + afin de pouvoir refaire un boss ou de récupérer de nouveaux des récompenses uniques sans avoir à refaire le jeu entièrement. La téléportation entre les feux de camps disponible dès le début du jeu, un gain de temps considérable dans un jeu aussi long. On peut aussi parler des trois DLC qui vont venir relever le niveau du jeu avec leur boss mémorable et un level design réussi qui viendra presque toucher du bout du doigt le niveau de Dark Souls 1.
Malheureusement le jeu possède aussi beaucoup de point négatif qu’on ne peut pas balayer sous le tapis tant ils crèvent l’écran, il y a évidemment la non-difficulté des boss et leur réutilisation (10 boss réutilisés sur 32 dans le jeu) qui les démystifie et frustre le joueur qui n’arrive pas à trouver le défi qu’il est venu chercher. À côté de ça, il y a des zones complètement incroyables tant elles sont difficiles juste pour être difficiles avec des groupes d’ennemis conséquents et des feux de camp éloignés du boss (Iron Passage, Memory of the old Iron King, Frigid Outskirts), ces zones sont en réalité taillées pour la coopération ce qui est là aussi frustrant pour un joueur voulant finir le jeu seul sans invocation. Un World building complètement aux fraises comparées à Dark Souls 1, la disparition des raccourcis qui permettaient le retour au hub central qui faisaient acte de cohérence et un monde mal construit, mention spéciale à la légendaire transition d’un élévateur dans un moulin qui nous mène vers un château dans un volcan. Même chose pour le Level Design qui n’utilise que très peu la verticalité ce qui donne des niveaux moins intéressants et qui nous font juste aller d’un feu à un autre bêtement au lieu d’utiliser un système de raccourci qui rendait l’exploration plus jouissive. Il n’y a aucune difficulté adaptative (à part avec the pit) ce qui rend encore plus faciles les boss que l’on fait en late game. Les gimmicks et boss n’ont la plupart du temps aucun rapport avec le thème de la zone.
Enfin bref, Dark Souls 2 possède énormément de défauts mais aussi de qualités brillantes que l’on ne reverra malheureusement jamais pour la plupart. C’est un jeu qui aura fait couler beaucoup d’encre et de sang et qui sera parfois injustement critiqué par des personnes n’ayant pourtant jamais mis les pieds à Majula. Conclusion : très bon jeu, pas au niveau de ses frères mais touchant tant il aura fait de son mieux pour y arriver et admirable de par leur tentative de compréhension du genre en si peu de temps.