Si on oublie souvent les vieilleries et les anciennes gloires, on ne peut pas nier que le passé du jeu vidéo a eu ses grands moments, ses grandes périodes. On ne parle pas forcément de grands jeux, mais plutôt de ce déferlement de STR au début des années 2000, du revival des jeux de baston à partir de 2009, le retour des RPG à l'occidental en vue 3D du dessus à partir de 2015. Tous ces moments ont marqué la créativité dans le jeu vidéo : surfer sur la vague, sublimer le passé ou créer un genre. Et au plus fort de la génération PS3/Xbox 360, est apparue une succession de titres sortis de nulle part, OVNI ludiques, prêts à devenir des blockbusters mais restant profondément créatifs et originaux. Loin des succès à la GTA, ces merveilleuses étoiles filantes ont vécu et ne restent aujourd'hui que des souvenirs désuets dont l'espoir se nourrit d'un possible retour en gloire.
Si Bayonetta reste encore en vie grâce aux exclusivités des consoles de Nintendo, Dead space est décédé et Darksiders vivote dans l'attente d'un troisième épisode prévu pour 2018. Bien qu'il ne fasse plus trop vibrer la corde sensible des amateurs de la première heure, il reste un de ses anciens AA, ces titres au budget moyen et aux ambitions extraordinaires. Car il faut se souvenir de cette licence qui prenait le joueur par la main pour lui susurrer des mots simples à l'oreille, des mots comme "donjons", "inspiration" et pourquoi pas "metroidvania". Et alors que l'industrie avait encore à cœur de chercher des produits originaux, les aventures de Guerre sonnaient comme un rappel aux grandes œuvres du passé tout en y ajoutant quelques petites touches de modernité (loot, compétences et niveaux notamment).
Darksiders nous renvoie à ses grands moments où le réalisme graphique pouvait être supplanté par le côté comics du dessin (Joe Madureira quand même...), où les barrières invisibles restaient une mécanique tolérée et où les QTE n'étaient pas un palliatif grossier à la volonté de faire un film. Tous les écueils faits à l'époque ont traversé les années, et certains pourront lui reprocher sa raideur, son manque de maniabilité et quelques errances d'interface, mais force est de constater qu'il serait trop dommage de conspuer un titre qui a fait son temps et qui reste une valeur sure de la période qui l'a vue naître.