Les jeux qui font peur, à la première personne, appelés plus communément les First Person Survivals, pullulent comme pas possible sur Steam depuis des mois. Daylight emboîte le pas et mise sur son originalité pour se démarquer. Pari réussi?
Derrière Daylight se trouve Zombie Studios, un développeur indépendant américain vieux de 20 ans et dont il est impossible de ressortir un jeu de qualité de leurs créations. Le simple fait de repenser à Special Forces: Team X ou Blacklight Retribution fait froid dans le dos. Autant vous dire qu’à l’annonce de Daylight en mars 2013, peu de gens s’extasiaient. Le principe de Daylight repose sur une très bonne idée: chaque partie est unique puisque la configuration des niveaux est générée aléatoirement à chaque nouvelle partie. On incarne Sarah, qui se réveille sans le moindre souvenir dans un hôpital psychiatrique abandonné avec rien d’autre que son smartphone pour s’orienter et s’éclairer un minimum. La pauvre parle toute seule et tente de ne pas céder à la panique. Elle trouvera des tubes lumineux ou des petites fusées éclairantes pour voir à plus d’un mètre, rendant la progression un peu plus aisée. Mais comme dans tout bon Survival, les items précieux sont denrée rare, il faudra user de parcimonie et de curiosité pour garder un inventaire correct et trouver des objets un peu partout.
Le but pour Sarah est de sortir de cet endroit glauque en vie. Car d’étranges bruits ou la roue d’un fauteuil roulant renversé qui tourne encore ne laissent pas de place au doute: l’endroit est habité. Chaque partie divise la progression en plusieurs zones comportant couloirs, cellules, bureaux à arpenter et contenant des armoires, placards ou tiroirs à fouiller pour retrouver des éléments sur ce qui a pu se passer dans cet endroit terrifiant. L’ouverture à la zone suivante nécessite de trouver les infos importantes, retirant le sceau maléfique bloquant l’ouverture d’une porte, par exemple. De plus, chaque endroit important semble porter une marque mystique, qui apparaît ensuite sur le corps de Sarah. A quoi servent ces symboles? Sarah est-elle touchée en profondeur par cette marque?
Éteins la lumière, et le jeu aussi, tiens
Avant de pouvoir répondre à ces questions, Sarah va devoir survivre, trouver la sortie et éviter les occupants de l’hôpital, moyennement accueillants. Car, comme cité précédemment, Sarah n’a que son smartphone et des petits moyens pour s’éclairer, aucune arme, uniquement ses jambes pour courir. Au fur et à mesure que l’on progresse dans le jeu, ces « ennemis » deviennent plus nombreux, plus présents, plus menaçants, forçant Sarah à fuir pour les semer ou à allumer la lumière pour les faire disparaître. Autrement, c’est la mort assurée. Très sérieusement, on aimerait avoir peur mais rien y fait, hormis quelques sursauts de temps à autre, on ne ressent aucun sentiment d’oppression, de stress ou de flippe. On compte même plusieurs facteurs pour expliquer ça.
Premièrement, ces apparitions demeurent grossières, s’anticipent aisément et ne s’avèrent pas très menaçantes. Ajoutez à cela les graphismes à la limite de l’acceptable, malgré toutes les options Nvidia dernier cri, un level design raté qui fait que, à chaque nouvelle partie et nouveau lieu généré aléatoirement, on ressent tout de même une sensation de répétitivité. Les mécaniques de jeu peu variées offrent une expérience de Daylight terne et que l’on souhaite oublier rapidement. Lors de notre expérience de test, nous étions encore sur une version bêta qui, bien que quasi finale, souffrait de bugs de collision, sans oublier l’impossibilité pure et simple de personnaliser les commandes de jeu, obligeant le néophyte à déplacer son joueur avec W, A, S et D s’il ne sait pas bidouiller un peu les fichiers d’installation ou passer en clavier américain.
Hormis la bonne idée de Daylight de générer aléatoirement l’aire de jeu pour offrir une expérience unique à chaque coup, rien n’arrive à accrocher suffisamment le joueur pour lui donner envie de refaire encore et encore ce niveau, avec des embranchements différents et des ennemis apparaissant à d’autres endroits. Techniquement et graphiquement dépassé, Daylight ne prend pas le joueur aux tripes et ne reste qu’un Amnesia-like raté qu’on oubliera rapidement.