Dead Nation
6.7
Dead Nation

Jeu de Housemarque et Sony Interactive Entertainment (2010PlayStation 3)

Il y a des après-midi où l'on s'ennuie un peu chez un pote et où on se dit qu'on essaierait bien un nouveau jeu. Alors ouais, il a acheté Catherine y'a pas longtemps mais il faut bien avouer que ce jeu est passablement casse-couilles (le héros-loser est à baffer), SF4 a été tellement abusé dans tout les sens qu'on en fait une overdose, et Motorstorm 2 est plié à100%... (notez bien qu'on parle de PS3, le pote en question n'a ni Dreamcast ni Pc-engine à la maison -honte sur lui).
On a une grosse flemme d'aller à la boutique, il y a des points PSN en réserve sur le compte alors on sacrifie l'éthique sur l'autel de notre gros cul et on fouille un peu pour voir si les nouveautés dématérialisées (pas bien) ont quelque chose de ludique à offrir.

On se dit alors qu'on se taperait volontiers JOURNEY, le soft indé poétique super génial qui a trop la hype en poupe, à l’esthétique novatrice et sensible - par le créateur de Flower
mais on déchante vite en voyant qu'il faut payer le service Sony + pour avoir par la suite le droit de l'acheter, assez sympa comme politique consumériste.

En fouillant un peu dans le catalogue accessible aux pauvres, on se dégote un petit jeu à l'air sympathique et au gameplay bien old-school, on installe le truc sans vraiment trop y croire -et cinq heures après, les yeux tout brûlés, on a passé un sacré bon moment sur un jeu d'arcade à l'ancienne qui en termes de fun, écrase sans trop forcer la concurrence (pour seulement 12,99 euros prix d'ami mon frère)

Un jeu vidéo, c'est comme une incursion dans un monde parallèle, un nouvel univers imaginaire aux perspectives quasiment illimitées dans laquelle le joueur / avatar se projettera le temps d'une partie (oui, c'est beau). Commençons donc par parler de l'histoire merveilleuse dans laquelle nous entraîne Dead Nation, des personnages fouillés et justes, la complexité délicate de son intrigue au romantisme échevelé:
A. Le monde, l'épidémie, les zombies. PARTOUT.
B. Vous, des armes qui tuent, les zombies. EXPLOSE LES TOUS.


Je vous entends d'ici, BORDEL encore des putains de zombies!
C'est vrai, ça fait plus de dix ans qu'ils on fait leur retour en force d'entre les morts en envahissant la culture pop et qu'on en bouffe à toute les sauces -au cinéma, en TV et en BD. Zombies infectés et tout speed dans l'armée des morts ou les 28 jours/semaines, zombies wigolos dans Shaun of the dead ou Fido, zombies old-school dans Walking Dead, zombies vendeurs de sacs à dos dans les pubs Eastpack.. Évidemment, puisque bankables, ils pointent leurs petites têtes décomposés dans les jeux vidéos avec les Resident Evil, Dead Rising(s), Plant vs Zombies, Dead Island, Left 4 Dead -on en passe et des meilleures...tapez « Zombie » comme mot-clé dans n'importe quelle base de donnée de site de JV et vous vous retrouvez avec 3 pages de titres.

Bref, contenu dématérialisé, thème réchauffé vu et revu, histoire basique...
Mais qu'est ce que c'est que ce jeu de merde qu'il essaie de nous fourguer là ?

Attendez, ne partez pas ! Le jeu est vachement joli !
Non non, sérieux -une 3D vue de dessus très élégante et lisible, des décors post-apo fins et classes avec effets de lumière à foison, une belle atmosphére nocturne Streets of Ragesque (les néons des bas-fonds de la métropole), des sprites détaillés bien animés et colorés, ça grouille de partout, c'est du fignolé aux petits oignons, ça flatte la rétine. En outre, la charte horreur/gore est plutôt respectée (important pour les amateurs du genre) ça baigne dans le sang et la barbaque, les ennemis perdent des petit morceaux de corps quand on leur tire dessus et les cadavres s'entassent au sol, c'est plutôt cool.
Pas convaincus ? Le son envoie bien du steak (avarié) lui aussi ! Une ambiance sonore dark bien angoissante, des bruitages réussis et une OST discréte mais réussie, rythmée par des montées de basses electro basique à la mode Carpenter pour appuyer les passages stressants...

Niveau ennemis, on retrouve toutes les différentes espèces de contaminés qui ont peuplé les prédécesseurs de Dead Nation: le péon mou et plutôt résistant, l'écorché un peu plus véloce mais qui éclate très bien, le gros bonhomme tout pourri qui explose en entraînant ses compagnons d'infortune avec lui, le petit mec super rapide qui court partout avec ses grandes mains griffues, celui qui a une grande bouche et qui crache de l'acide...

A noter que selon les zones traversées, les morts-vivants présentent des caractéristiques visuelles sympathiques -ainsi, un gang de bikers morts-vivants plus coriaces que la moyenne zonera aux alentours du bar de bikers, un bus de l'équipe de foot américain vomira ses sportifs et ses pom pom girls décharnées, les gros policiers feront régner la loi aux alentours immédiat du commissariat aux coude à coude avec leurs prisonniers en tenue orange etc etc...

Enfin, les niveaux fourmillent de petits détails bien fun à la valeur ajoutée indéniable -attirer des ennemis qui sautent du toit avant de s'écraser au sol tel un étron dans une flaque de tripes, ou faire sonner l'alarme d'une voiture en feu pour voir quinze goules s'agglutiner rageusement avant l'explosion qui projette leurs membres dans les airs, c'est le genre de situations qui donnent son peps au jeu.

Bon, la réalisation d'un jeu, c'est important mais ça ne fait pas tout je vous l'accorde -mais là en l’occurrence, ça permet de retenir suffisamment l'attention pour lui donner sa chance.
Je ne vous sens toujours pas convaincu, alors parlons un peu du principe de jeu pour réchauffer vos petits cœurs de rétrogamers méfiants.
On va faire simple : Berzerk, ça vous parle ?
Ici, on se déplace avec un stick et on utilise le second pour orienter le tir multidirectionnel. Simple comme chou, déjà exploité dans Cannon Spike ou Zero Gunner entre autre (dreamcast représente), le gameplay musclé et efficace a déjà fait ses preuves par le passé et les refait ici.
Bas et haut pour changer les armes, une gâchette pour tirer, une autre pour taper, et un bouton pour dasher et basta !

Au début du jeu, après largage sur le toit d'un quartier infesté de zombies avec sa bite et son couteau (et un petit fusil tout pourri), on galère (le jeu est plutôt dur et les checkpoints bien espacés). Quelques passages bien tendus confinent à la survie pure. Puis on prends le coup de main, on apprends à locker son tir en se déplacant -comme dans Under Defeat par exemple, auquel j'avais joué le soir d'avant -incroyable coïncidence!
Petit à petit, on s'équipe, on a des armes de plus en plus variées (fusil à charge façon laser, mitraillette façon spread etc...) et on apprends à se servir de l'environnement pour enchaîner les combos ; on bascule alors au stade scoring propre aux bons jeux d'arcade.
Ajoutez à cela une petite dimension tactique pour gérer les flux de zombies, que ça soit sur les stratégie de placement autour des obstacles ou la gestion des les éléments du décors (qui explosent ou qui attirent les morts-vivants quand on les active) et on obtient une dynamique de jeu assez variée pour faire oublier la répétitivité des situations (OMG des zombies!>> tuer zombies>> mourir)

La difficulté est bien équilibrée et plutôt costaude -on se casse assez souvent les dents dix fois sur le même niveau, et les checkpoints sont assez espacés pour créer la frustration nécessaire à la recherche de performance -cette même performance génératrice d'autosatisfaction intense. Le système de scoring, basé sur les combos de chaînes d'ennemis abattus est lui aussi dans la veine simple et efficace ; un high-score motivé par le classement mondial des joueurs sur le PSN ( il est également possible de scorer avec un pote assis à coté dans le canapé, c'est plus rétro).
A noter la présence d'un mode multijoueur (local ou online) qui comme sur tout bon jeu arcade, décuple le plaisir et les possibilités tactique de jeu ; non Dead Nation n'est pas ce genre de jeu ingrat à ne proposer de la coopération que par le biais de son réseau (remember Left 4 Dead).

Ultra référencé et mangeant au râtelier de dizaines d'illustres (ou moins illustres) ancêtres tels que Alien Breed, Zero Gunner, Zombie Revenge, Loaded et pleins d'autres, quelque part entre un Run n Gun aux hormones contaminées et un bon vieux Shmup à 360° des familles, Dead Nation est un vrai bon jeu d'arcade en solo ou avec un ami.
Alors certes, c'est un jeu en dématérialisé (pas bien!), c'est sorti en 2010 sur PSN (le diable!), et on peux pas non plus dire qu'il représente le summum de l'originalité...
mais tout a priori mis à part, on y retrouve les caractéristiques d'un jeu à l'ancienne (difficulté casse-dents, gameplay dépouillé/imparable, replay value considérables et scénario super compliqué) dans un emballage tout à fait sexy et fun.


C'est parfois dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes et même si la jolie teen du moment, éthérée et branchouille, a l'air bien tentante, nul doute qu'on peut passer du bon temps décomplexé avec la MILF un peu vulgaire d'à coté, surtout quand elle baigne dans la tripaille.
Alors d'accord, Dead Nation ce n'est pas de la poésie vidéo-ludique sensible à en chialer, ce n'est pas très novateur et ce n'est même pas super fin mais putain qu'est ce qu'on s'y amuse !
Seul ou accompagné, le genre de soft idéal pour se détendre entre deux séances de Heavy Rain ou de Catherine, voire après une journée particulièrement chiante à trier des papiers (par exemple).

(critique écrite en mars 2012)
ParkaBoy
8
Écrit par

Créée

le 6 févr. 2013

Critique lue 432 fois

ParkaBoy

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