Bon je ne vais pas passer par 4 chemins, j’ai préféré Dead Space 2 à son prédécesseur. Le premier Dead Space bien qu’efficace, ne parvenait jamais à s’affranchir de ses influences bien trop explicites, ce qui a à mon sens pour effet de le catégoriser comme un sous-alien ou bien encore un sous Doom 3. Dead space 2 ne possède pas ce problème, la franchise prend enfin son indépendance, et s'évertue à se créer une esthétique qui lui est propre. Fini les couloirs métalliques et brute de L'Ishimura, ici place aux cultes impis et à des lieux du quotidien qui prennent une dimension plus importante. La narration prend une place plus importante pour ce 2nd opus, finies les tâches de maintenance pour entretenir l’Ishimura (sur lesquelles le premier se repose bien trop). Ici les enjeux sont décuplés, la narration se prend le luxe de nous perdre face à une menace qui devient de plus en plus incompréhensible au fur et à mesure que l’aventure se déroule, malgré qu’il s’agisse d’une suite, Dead Space 2 démarre en nous mettant dans un contexte inconnu et nous n’avons même pas le temps de poser la moindre question que le chaos fait son apparition.
S'il y a point sur lequel j’ai particulièrement aimé le jeu, c’est sur sa représentation de l’horreur. Je ne sais pas vous mais personnellement je trouve que les jeux ne font rarement peur car j’ai à peu près conscience des mécaniques de jeu et du coup par corollaire j’ai conscience que je peux manœuvrer avec sans trop de difficultés face à des menaces, pour le dire autrement je ne vois pas trop comment en ayant conscience de la manière dont les coulisses fonctionnent, un jeu peut vous faire perdre vos repères et vous mettre en position d'infériorité. Par exemple dans le premier Dead Space, la peur ne provenait jamais des monstres, un nécromorphe seul, peu importe le type, ne représentait jamais une menace sérieuse, du coup la peur provenait surtout de l’environnement claustrophobique, assourdissant de par ses bruits métalliques aux origines inconnus qui nous rappellent sans cesse qui nous n'étions jamais seuls, du fait que les ennemies puissent surgir de n’importe ou. Tout cela pouvait se montrer efficace durant les premières heures de jeu mais devenait banal assez rapidement car on y devenait habitué.
Ce que j’aime beaucoup, c’est que Dead Space 2 lui ne se repose pas sur ça, ce n'est pas un jeu qui cherche à vous faire peur fondamentalement, mais il cherche plus à vous dégouter. Ça donne lieu à un lot de scène mémorable, je peux en citer plusieurs, la séquence dans la salle d’opération où l'on récupère le cutter plasma avec le patient conscient et encore ouvert, l’invasion des nécromorphes on l’on passe du chaos le plus total à un silence de mort en l'espace de quelques instants, ou encore bien évidemment la scène de l’implant dans l’œil qui m’a donné des frissons de dégoût. Ce sentiment n’est pas seulement présent sur des séquences chocs, mais est présent sur l’intégralité du titre avec par exemple le culte omniprésent, l’humain inconscient du danger et qui s'enferme dans sa propre condamnation ou encore le monolithe qui prend une toute autre ampleur dans cet opus. On retrouve en termes de gameplay les mêmes qualités que dans le 1er opus, c’est globalement la même chose avec quelques améliorations comme la gravité ou l’absence de temps de chargement qui aide à améliorer le rythme global de l’aventure.
Les quelques défauts que je fais au jeu viennent de quelques ajouts ayant pour but, je suppose, d’épaissir le gameplay, ça prend la forme de variantes multiple d’une seule et même arme, avec des changements du genre +15% de dégât, +10% de capacité de chargeur…, bref des trucs inutiles comme ça, je ne vois pas l'intérêt de la chose. Même chose pour les armures, perso j’ai juste pris la 1re armure venue et je l’ai juste gardé car elle était classe, je n'ai jamais eu besoin de la changer de toute l’aventure. Donc pas mal d'ajouts inutiles qui compliquent tout pour pas grand chose.
Pour synthétiser, ce Dead Space 2 prend une voie qui me parle plus et que je trouve bien plus honorable que son prédécesseur. Il y a d’autres éléments dont j’aurais aimé parler, des architectures du jeu qui mettent beaucoup en avant la figure du monolithe faisant écho à la condition psychiatrique d'Isaac, des environnements un peu trop recyclés, du passage très réussi où l'on retourne dans L’Ishimura, mais bon on a va abréger. Il reste donc par conséquent Dead Space 3 et vu la réputation qu’il se tape, j’avoue être très TRÈS curieux.