Un jeu sympa mais qui passe à côté de son potentiel

Deadlight est un jeu au gameplay assez basique mais qui est esthétiquement assez réussi.
L'usage de la 2.5D permet des mouvements de caméra pré-calculés, qui, s'ils rigidifient la présentation, donnent cet aspect cinématographique si prisé par les développeurs modernes. Et ici la mise en scène est plutôt réussié, avec des choix de perspectives intelligents. Techniquement ça se défend plutôt pas mal, et la traversée de la ville dévastée est vraiment sympa à vivre. Bon les cutscenes façon storyboard font pitié, et certains doublages sont un peu moisis, mais on fait avec.


Malheureusement cette immersion est totalement brisée dans le deuxième tiers du jeu, qui coince le joueur dans un labyrinthe sous-terrain totalement pas crédible (ces rouages géants !!!), et qui fait également glisser le gameplay du côté du die-and-retry bête et méchant. On se croirait plus dans un temple d'Indiana Jones que dans du post-apo !


Le troisième tiers est plus sympa, même si on garde le côté die-and-retry moyennement maîtrisé : respawn trop long, contrôle manquant de précision. Du coup certaines séquences deviennent un peu pénibles (l'hélico). On est loin de Super Meat Boy !


Parlons maintenant de l'histoire et du lore du jeu. Le héros ramasse régulièrement des pages de journal (qui sont d'ailleurs très bien écrites, il faut le souligner) qui épaississent un peu le personnage, et ne nous le rend que très moyennement sympathique. Un canadien russophobe, très chasse-pêche-nature et tradition dans l'âme, ainsi que drôlement misanthrope. Puis au fur et à mesure que l'on ramasse de nouvelles pages, des doutes germent dans notre esprit quant à la santé mentale de ce gus.
Malheureusement le scénario élude totalement tout ça, et l'explication à tous ces indices ne vous sera livrée que si vous terminez le jeu en mode nightmare (d'une traite, sans checkpoint). Autant dire que sans youtube je ne l'aurais jamais vue. Et c'est un vrai gâchis que de ne pas avoir fait de cette fin (plutôt rusée) la vraie fin du jeu, car la fin canonique est plate et inintéressante.
Manque de courage des développeurs ? Sans doute...


Si les décors post-apocalyptiques de Deadlight sont particulièrement réussis, son gameplay l'est un peu moins, et son histoire ratée.
Sympa, mais sans plus.


14/20

Jopopoe
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le 27 juin 2016

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