What do you think, Zack? I think it's a pretty good game...
Je crois que le moment est venu d'expliquer ce qui m'a plu dans Deadly Premonition...
Je suis pas. Dans la merde.
Procédons de manière méthodique, Zack :
1) ça ne peut pas être à cause des graphismes. Vraiment, ça ne peut pas. Pourtant j'aimais beaucoup la Dreamcast. Mais en 2010, avec un affichage digne des pires heures de l'histoire de la PlayStation 2, forcément, ça passe mal. Bref : c'est moche, c'est gris, ça scintille de partout et dès qu'il pleut, la visibilité — déjà passablement limitée — est réduite à peau de chagrin.
2) ça ne peut pas être à cause de gameplay. C'est peut-être un peu moins catastrophique que ce qu'on a pu en dire, mais le jeu réalise l'exploit d'être mauvais dans tous les domaines auxquels il s'essaie, avec un courage qui force l'admiration. Ha si, le mini-jeu de fléchettes est pas mal. En dehors de ça, entre les phases de shoot lourdingues, la maniabilité tank old-school et l'open world beaucoup trop grand et limité à 3-4 chemins qui nous oblige à piloter une savonnette pendant des plombes au moindre trajet imposé par la quête principale — on ne fait pas ça par « plaisir » à moins d'être complètement maso —, on ne peut pas vraiment dire que Deadly Premonition brille par ses qualités de game design. A tel point qu'on se demande parfois si ça n'est pas fait exprès. Éventualité à ne pas exclure, si on en croit certaines cut-scenes... Notamment celle du premier petit-déjeuner avec la tenancière de l'hôtel, autour d'une table aux dimensions cyclopéennes...
3) et si c'était à cause du scénar' ? Pas si sûr... Soyons francs : l'intrigue de Deadly Premonition sodomise violemment Twin Peaks, lui pique son pitch, ses personnages, parfois à peine remodelés. Saupoudrez d'un soupçon de Forbidden Siren et de Silent Hill et vous obtenez un rip-off qui, paraît-il, a été retravaillé au dernier moment pour atténuer les similitudes avec la série télé de David Lynch. Qu'est-ce que ça devait être avant, je te le demande, Zach ?
Finalement, ce qui sauve Deadly Premonition de son incompétence et de son ambition démesurée au regard de ses — faibles — moyens, ce sont sa folie, son humour (volontaire ?) et son indiscutable talent pour nous manipuler, multiplier les fausses pistes et les indices évident APRÈS-COUP, et nous achever avec un final assez ahurissant. Dans le domaine très usé du whodunit, Deadly Premonition parvient encore à prendre par surprise le joueur un peu blasé par les plot-twists et autres révélations abracadabrantesques...
Rien que pour ça, le jeu mérite que je me reboive un bon café à sa santé, Zack.