Une bénédiction très bien déguisée, mais une bénédiction quand même.

Eh bien voilà.


Après 33 heures de "jeu" et avoir loupé la plupart des quêtes annexes, je termine Deadly Premonition 2, qui mérite bien son titre : a blessing in disguise.


Le moment est donc idéal pour faire le point sur les différents bugs que j'ai rencontrés en cours de jeu (avec Deadly Premonition, c'est la tradition) :


_ Deux "fatal error" avec crash complet du programme pour avoir eu l'outrecuidance de vouloir sortir du restaurant par la porte. Mais quelle idée, aussi (sauvegardez souvent, les enfants)...


_ Une tendance récurrente chez ma coéquipière : passer à travers les murs, les façades, les palissades et tout ce qui possède un peu de consistance. Mon perso, lui, se contentera de mettre épisodiquement les pieds dans des mottes de terre polygonées.


_ Quelques endroits où le gazon fait un bruit de bitume quand le personnage marche dessus (c'est plus perturbant que ça n'en a l'air).


_ Alors que je me promenais tranquillement dans les rues de Le Carré, la seule voiture du coin fait un tête à queue sans raison et vient se planter dans le trottoir, à deux mètres de moi. Elle reste là, immobile, à la perpendiculaire de la route pendant une trentaine de secondes, le temps que je lui tourne autour deux ou trois fois, perplexe, puis se volatilise sans laisse de trace comme si elle n'avait jamais été là.


_ Les pires effets de clipping jamais vus TOUTES CONSOLES CONFONDUES. On peut par exemple assister à la construction d'un pont sous nos yeux polygone par polygone, ou voir les squelettes d'arbres se parer de leurs textures au fur et à mesure, couche après couche. Sans parler des figurants qui apparaissent et disparaissent à leur guise, ou de la voiture et de son tête à queue dont je parlais plus haut.


_ A un moment, mon personnage a commencé à s'enfoncer dans le sol : il serait passé au travers si je n'avais pas pu déclencher une action contextuelle pour lancer une cutscene.


_ Deux (longs) moment où les voix et les musiques se sont mises à grésiller de fort désagréable manière. J'ai cru que ma télé était fichue, dans la mesure où le bug est allé jusqu'à se répercuter dans le menu de la Switch...


_ Un moment où mon personnage ne pouvait plus ni courir, ni frapper, ni sortir son flingue. Problème : c'était en plein dans un "donjon". ça fait toujours plaisir.


_ Deux moments où quand j'ai chargé ma partie, je me suis heurté à un écran noir. Ce n'est qu'en ouvrant le menu d'option et en le quittant que j'ai pu reprendre ma partie.


_ Un moment où tout à coup, je me suis mis à gagner des récompenses (et l'argent qui allait avec) alors que je ne faisais rien du tout, comme si j'abattais des monstres et remplissais des quêtes annexes à la chaîne. J'étais aussi hilare que ravi ("c'est donc ça, qu'on ressent quand on est au RSA ?") quand tout à coup, bim, je me suis mis à perdre de l'argent sans raison non plus (c'est beaucoup moins rigolo), après quoi le phénomène a cessé.


_ Un monstre, matérialisé hors de son niveau et donc invulnérable (mais capable d'infliger des dégâts, évidemment).


_ L'écran de jeu envahi par des gros rectangles noirs après la mort du boss.


_ Sélectionner une destination, demander à s'y rendre et se retrouver ailleurs. Sélectionner "sauvegarder" et se retrouver dans l'écran de gestion de l'inventaire.


De mémoire, je dirais que c'est à peu près tout - ce qui n'est déjà pas si mal pour un jeu qui ressemble à de la PS3 début de gen', avec de l'herbe plate et du feuillage en deux dimensions.


Pour le reste... le jeu est ludiquement en-dessous du précédent opus (version Director's Cut, ce qui constitue un bien beau contre-exploit) et rappellera aux courageux The Sinking City (en beaucoup plus laid) : les déplacements (qui constituent les 3/4 de l'expérience) sont plats et sans saveur (au moins, dans le 1, il fallait surveiller la jauge d'essence et faire gaffe à ne pas se retrouver sur le toit), l'action réduite à sa plus simple expression (les affrontements sont rares, simplistes et poussifs au possible), le framerate est à se bidonner (parce que finalement, on en rit de bon coeur, de toutes ces imperfections), tout y est incroyablement paresseux, on court d'une quête fedex à une autre quête fedex pour passer d'une cutscene à l'autre et avancer dans l'intrigue...


Mais à côté de ça, une fois de plus, le scénario est exceptionnel, de même que l'écriture des dialogues et des personnages, aussi grandioses et décalés qu'on était en droit de le souhaiter (même si un petit cran en deça de l'épisode originel malgré tout). Et une fois de plus, le dénouement s'inscrit d'office dans le top 3 des fins les plus classieuses de l'histoire du jeu vidéo.


Autant dire qu'un fan ne peut pas passer à côté de cet OVNI dont on se demande s'il n'a pas été sabordé à dessein - et en même temps, il devra se montrer patient et garder l'esprit ouvert.


Pas vrai, Zach ?


En tout cas, dans le générique de fin, je n'ai pas vu de debug team... Coïncidence ? Je ne crois pas.

Créée

le 18 juil. 2020

Critique lue 662 fois

10 j'aime

12 commentaires

Liehd

Écrit par

Critique lue 662 fois

10
12

D'autres avis sur Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise

Du même critique

Black Mirror
Liehd
5

En un miroir explicitement

Avant d'appréhender une oeuvre comme Black Mirror, il convient de se poser la question qui fâche : pourquoi un auteur se pique-t-il de faire de l'anticipation ? Réponse : parce que c'est un genre "à...

le 7 mars 2016

105 j'aime

37

Coherence
Liehd
8

C'est dans la boîte !

Leçon de physique quantique, appliquée au cinéma : L'expérience est simple. Enfermez huit acteurs de seconde zone, cinq nuits d'affilée, dans votre pavillon de banlieue, isolez-les de l'extérieur,...

le 19 mai 2015

104 j'aime

Andor
Liehd
9

Le Syndrome Candy Crush

Puisqu'on est entre nous, j'ai un aveu à vous faire : au départ, je ne voulais pas regarder Andor. Après avoir tourné la page Obi Wan, et usé de toute ma bienveillance partisane à lui trouver des...

le 31 oct. 2022

96 j'aime

26