En plus on a des like

Kojima étant un game design que j'adore et MGS V un des meilleurs jeux de la génération grâce à son gameplay encore inégalé et sa mise en scène digne renvoyant 95% de la production vidéoludique à l'école, j'attendais Death Stranding avec impatience. Une attente particulière du fait que j'ignorais à peu près tout du jeu avant de l'acheter (Comme souvent je n'avais pas regardé les derniers trailers et savais seulement qu'on devait faire des livraisons).

Le premier constat qui s'impose est que pour un première jeu sans l'aide de Konami, Kojima a fait un pari risqué. Il suffit de voir les retours et de constater qu'une bonne partie des joueurs (dont certains grands fans de MGS) ont simplement détesté DS. Je ne leur jette pas la pierre, il n'est pas aisé de rentrer dans le jeu. Comme de nombreux films le videur peut vous laisser à la porte et ce ne sera pas de votre faute. Pour ma part je me suis laissé absorbé par le délire et cela faisait longtemps que je ne m'étais pas surpris à jouer quatre heures en une journée (au passage j'ai mis 36h à boucler l'aventure).

Si le jeu souffre d'un problème de répétitivité qui était déjà présent (en pire) dans MGS V, la recette a fonctionné sur moi. Accepter une commande, sélectionner son équipement et répartir le poids sur Sam, définir un trajet, partir en expédition, chercher des solutions pour contourner une montagne ou un camp ennemi, entendre une chanson de Low Roar à mi-chemin (le jeu est remplie de belles chansons, notamment Rolling Over et Almost Nothing) réussir la livraison, être gratifié d'une cinématique ou d'un nouvel élément de gameplay, (je ne vais pas vous les spoiler mais il y a un joli nombre d'équipements/structures vachement intéressants),connecter le relais et bénéficier de l'aide des joueurs, etc... j'ai immédiatement accroché cette routine et le jeu est suffisamment malin pour s'arrêter au bon moment. Avoir à connecter cinq ou dix relais supplémentaires aurait été lourdingue.

Si les fondamentaux du gameplay sont présents, j'aurais quand même aimé que les trajets soient davantage travaillés, que chaque livraison soit un périple unique et propose des problématiques uniques. Là il faut avouer qu'à part surveiller la météo (et encore, les zones de précipitations ne sont pas difficiles à traverser une fois qu'on a le truc), contourner les camps de Mule et les fuir et à la limite prendre l’ex-squelette tout-terrain en cas de zones montagneuses (très réussies au passage). On peut avoir l'impression que Kojima n'a pas pu aller au bout de ses ambitions pour diverses raisons.

J'ai peut-être eu de la chance mais je n'ai quasi jamais eu de bug de collision rageant. J'aime à penser que certains youtuber n'ont pas été victimes d'approximations du gameplay mais plutôt de leur impatience. Forcément quand on sprint avec 80 kilos sur le dos faut pas s'étonner de se ramasser. DS est un jeu qui récompense la patience même s'il incite parfois à se dépêcher.

Le scénario nébuleux et plus particulièrement les dialogues ont également été vivement critiqués. Pour ma part je le trouve plutôt réussi sans être un chef d'oeuvre. Si je n'ai pas plus que ça été passionné par les Grèves, le DS et l'arc général, il faut avouer que la trame de Cliff (Mads Mikkelsen est le meilleur acteur du jeu au passage, il crève l'écran) et la mise en scène générale sont au-dessus du lot. Quand à la direction artistique n'en parlons pas, elle est exceptionnelle.

En fait je n'ai pas de gros reproche envers Death Stranding en dehors de quelques lenteurs (le chapitre 2 et 3 peut-être un peu trop longs) et des phases de TPS franchement médiocres (et pour ce qui est des boss ils sont affreux). Même si elles étaient probablement nécessaires pour introduire Cliff, je me serais parfaitement contenté d'un jeu entièrement constitué de livraisons et dans lequel il ne faut jamais tuer qui que ce soit. Mais bon je pinaille, ces phases doivent peser 2 ou 3h sur 35.

Tel MGS V, Death Stranding est loin d'être un jeu parfait mais il a le mérite de proposer une aventure différente et donc forcément marquante.