Death Stranding est avant tout un jeu contemplatif et profondément humain. Un témoignage de notre époque subtilement distillé au travers d'un récit magnifique et interprété avec maestria par des acteurs impliqués à fond. La B.O. est tout simplement monstrueuse et colle parfaitement avec toutes les situations. Quand à la qualité visuelle, c'est carrément bluffant. Rarement vu un jeu aussi détaillé visuellement et aussi soigné. On sent bien que tout a été fait à la main et par des artistes. Par moment on croirait une peinture tant les paysages sont somptueux. Et que dire des animations... C'est un régal pour les yeux à chaque instant.
Oui, j'en fais des caisses mais il faut me comprendre, ce jeu est le seul avec Enslaved : Odyssey to the West a voir réussi à me faire pleurer (3 fois). C'est dire combien l'histoire est prenante et nous demande de nous impliquer émotionnellement. Et rien que pour ça, il doit être joué, ou devrais-je dire, vécu. Pour ma part, après 51 heures de jeu en mode difficile, je n'en suis pas sorti indemne.
Bien sûr, le jeu a des défauts, comme les boss (assez inintéressants) et la physique des véhicules, totalement raté, ce qui m'a parfois frustré, voir même fait rager. Pour les boss, ce sont surtout des sacs à PV, donc longs mais pas très difficiles (possibilité de changer la difficulté en cours de jeu pour éviter d'y passer des heures).
Pour ce qui est des véhicules, ils prennent tout leur sens dès lors qu'on s'investit dans la reconstruction des routes. Cela étant dit, il est évident que ces derniers ne sont pas faits pour parcourir les montagnes et autres terrains accidentés (la faute à des suspensions trop raides et une physique aux fraises). Cela dit, Death Stranding n'est pas un GTA-Like, mais bien un Walking Simulator. Et il me semble cohérent que les véhicules aient été volontairement rendus difficiles à jouer pour pousser le joueur a utiliser ses jambes plutôt que des véhicules.
Enfin, concernant la partie "multijoueur", c'est tout bonnement du génie. Certains ont mentionné le fait qu'il pourrait y avoir un manque de challenge si d'autres joueurs nous facilitait trop la vie durant notre parcours. Sauf que le jeu est très bien pensé : Tant que vous n'avez pas relié les lieux entre-eux, vous ne pouvez pas disposer de ce que les joueurs ont créé. Donc obligatoirement, votre expérience de jeu à l'aller sera toujours vôtre.
C'est seulement une fois les endroits reliés que vous verrez apparaître les créations des autres porteurs. Qui plus est, vous avez la possibilité de démanteler absolument tout. Mais en vrai, ce n'est jamais trop facile, même avec les constructions des autres. En fait, le jeu s'arrange toujours pour avoir le minimum de construction d'affichées, ce qui évite justement d'avoir une surcharge d'éléments à l'écran. Et sur ce point, la maitrise est totale et n’entache en rien l'expérience, bien au contraire !
En définitive, Death Stranding n'est pas un jeu vidéo, mais une expérience humaine profonde et complexe qui nécessite plus que la simple envie de jouer et de s'amuser. Non, Death Stranding n'est que très rarement amusant car ce n'est pas son but. Et c'est là toute la force de cette œuvre : réussir à renouveler le jeu vidéo en proposant une expérience unique et poignante.