Malgré la méchante averse de haine qu'il s'est pris à sa sortie, Death Stranding est un jeu unique. Dans une industrie vidéoludique où les jeux AAA sont complétement sclérosé et où même les jeux indépendants finissent par se ressembler, sortir des sentiers battus pour emprunter des chemins vierge n'est pas la "norme". Death Stranding est un chef d’œuvre dans son genre, un genre qu'il a lui même créer.


Facile d'être le premier dans une catégorie dans laquelle on est le seul à concourir.


Concourir ou plutôt marcher comme un con car dans ce "Delivery simulator", l'essentiel de l’expérience passe par le fait de se déplacer d'un point A, à un point B et livrer des colis. Si sur le papier le jeu a tout d'un épouvantail à fun, dans les faits, les équipes de Kojima production ont livré une oeuvre complète qui se tient et dont les qualités évidentes peine malheureusement à camoufler des défauts tout aussi évidents.


Ce jeu signé Hideo Kojima (game designer gentiment mégalomane), n'est pas facile d'accès. Dès l'introduction, l'histoire part dans tout les sens. Aucun effort ne sera fait pour tenter de simplifier les concepts qui nous sont jeter au visage. Les 40h de l'aventure principale ne sauront pas de trop pour saisir les détails de cet univers où le monde des morts est rentré en collision avec celui des vivants après une explosion nommé le "Death Stranding".

Le coté abscon qui se dégage de l’œuvre ne joue franchement pas en sa faveur quand il s'agit de la résumé ou de l'expliquer, si bien qu'il faudra juger manette en main pour savoir si vous allez adhérer ou pas à Death Stranding.


Heureusement, pas besoin de jouer des heures pour le savoir. Presque tout Death Stranding est résumé dans son introduction. Les paysages magnifiques, la chute en moto, la recherche des marchandises via un scanner, l'acheminement de la dite marchandise, la musique éthéré qui accompagne votre randonné virtuel, les cinématiques à rallonge aux dialogues pompeux. La motion capture impeccable mettant en scène des acteurs et actrices reconnu. Assurément, si les premières heures de jeu vous laisse de marbre ou s’avère être un supplice, lâchez l'affaire, à moins d'un miracle il ne saura pas vous récupérer. A l'inverse, si la magie opère, l'aventure risque d'être inoubliable. Pour moi ce fut le cas.


De prime abord, le jeu se démarque déja visuellement . Les graphismes sont sidérant et la production design allie élégance et folie comme aucun autre jeu avant lui. Dans ce patchwork d'influence disparate, Kojima livre un univers à la fois technologique et surnaturel qui fonctionne étonnamment bien malgré son coté foutraque. Les décors désolé inspiré des landes islandaise ( dans un jeu censé se déroule en Amérique) sont terriblement bien retranscrit. L’échelle de ces paysages vous fait sentir minuscule dans un monde où vous serez pour la plupart seul et démuni dans votre combinaison de marche. Une combinaison rappelant celle d'un cosmonaute. Cet imaginaire de science fiction crépusculaire est clairement hérité de film récent comme Oblivion ( de Joseph Kosinski) dont certaine scène ont aussi été tourné en Islande, d'Interstellar (Christopher Nolan) ou encore de Seul sur Mars (Ridley Scott). L'affiliation cinématographique est d'autant plus évidente avec la Director's Cut qui permet de jouer en cinémascope. Le casting composé d'acteur et d'actrice renforce cette impression de jouer à un film interactif. Un film interactif doté d'un vrai gameplay, j'y viendrai.


D'un point de vue formel, rien n'est à jeter. Manette en main, difficile de ne pas être subjuguer devant l'immensité de la Map. C'est sans doute la vrai star du jeu, chaque monceau de terre, chaque caillou donne l'impression d'avoir été placé là amoureusement. Ce soin conceptuel est une chose malheureusement encore trop rare dans les jeux à monde ouvert. Si le design "Macro" est inattaquable, le " Micro" lui n'est pas en reste. Comme Elden Ring, le design à bénéficier d'un soin de tout les instants quel que soit l’échelle. La combinaison du protagoniste principale regorge de détail et tout les objets que vous utiliserez ( ou non ) ont bénéficier d'une modélisation de fou furieux. La modélisation des personnages et leurs animation faciale ont également atteint un niveau indécent, la mise en scène se permettant des zooms révélant des pores de peau plus vrai que nature. Si le jeu possède des défauts ( spoiler: oui il en a ), ce n'est pas sur sa technique ni sur son esthétique que vous les trouverez.


Les défauts du jeu, tout ses détracteurs les ont déjà énoncer en long et en large mais pour moi le plus dommageable c'est sans doute le manque d'efficacité flagrant de sa narration. A commencer par le lexique censé nous immerger dans l'univers. Les terme employé par les protagonistes comme BB, DOOMS, la Grève, Réseau Chiral, et j'en passe sont peu explicité, la mise en scène ne suffit pas à nous les rendre intelligible. Une personne peu investit aura vite fait d'être subjuguer par tant de sollicitation lexical et même en étant très concentré, une bonne partie des infos vous passeront au dessus. Surtout qu'une fois dépecer de tout ses termes ronflants, l'histoire n'est pas bien compliqué, elle est juste tellement alambiqué que la résumer est très difficile. Certains dialogues sont même assez con-con, disons le, ce qui dénote avec le reste. Le jeu est très sophistiqué sur bien des aspects mais parait ridiculement enfantin sur d'autre.


Le but du jeu est de relié l'Est de l’Amérique à son Ouest en connectant des Bunkers de survivant les uns avec les autres avec une sorte de réseau internet surnaturel.

" Tout est connecté"

" Il faut reconnecter l’Amérique"

" Il faut sauver l’Amérique en la reconnectant et nous sauverons le monde!"

Ces phrases niaises vous allez les entendre comme des mantras 40 h durant. Ce n'est que qu'une foi la fin venu que ces phrases révéleront tout leur sens car ce que Death Stranding réussit a moitié au travers des cinématiques, il le réussit complétement manette en main.

Certains aspect du scénario et de l'univers ne sont la que pour appuyer le gameplay. Si certaines choses paraissent obscurs et inutiles, elle prennent une autre ampleur une fois en jeu.


Le gameplay radicale de Death Stranding procurent des émotions variés comme peu de jeu savent le faire. La frustration cohabite avec le soulagement. Une séquence contemplative peut avoir lieu juste après un moment de stress intense. Pour résumer grossièrement, le protagoniste est un simple livreur qui doit acheminer ses marchandises de bunkers en bunkers, a pied ou en véhicule. Vos ennemis sont d'abord le terrain, le simple fait de marcher est une épreuve en soit et mérite une attention de tout les instants là ou cette fonction est automatisé dans les autres jeux. La façon dont vous portez les marchandises et leur poids ont un impact direct sur la façon de vous mouvoir, un tas de gadget que vous débloquerez au fil de l'aventure vous faciliteront la vie et l’entièreté du gameplay passe par le fait d'organiser ses marchandises et sur le choix de votre trajet. Ou comment redéfinir la quête Fedex en lui octroyant un vrai gameplay de livreur Fedex.

Pour vos livraisons, vous faite également équipe avec une sorte de foetus en couveuse qui repère pour vous des "fantômes" qui apparaissent le plus souvent lorsqu'il pleut. La pluie dans l'univers de Death Stranding détruit tout ce qu'elle touche y compris vos marchandises. Les conflits avec les fantômes peuvent être éviter en avançant lentement dans la zone où il se trouvent mais les intempérie détruise vos colis! Cela donne des situation de jeu tendu où vous serez tiraillé entre le fait d'aller vite et prendre le risque d'une confrontation avec les fantômes qui transforme immanquablement la zone en une mare de pétrole cataclysmique difficilement praticable, ou alors vous vous la jouer safe en passant la zone à pas feutré en prenant le risque de voir vos marchandise se détériorer.


Hormis les fantômes, d'autres ennemis viennent vous donner du fil à retordre. Des sortes de terroristes appeler MULE s'amusent à voler vos colis. Les confrontations avec ces bandits sont néanmoins intéressante car le scénario du jeu nous pousse à les épargner. Dans le monde de Death stranding, un cadavre non incinéré qui commence a pourrir se transforme en bombe (oui). Que ce soit la mort du joueur ou d'un PNJ, l'explosion transformera la zone en un cratère impraticable, rajoutant encore un peu de tension dans des échanges qui de prime abord sont assez simple à appréhender. Le terrain étant modifié, la mort des autres devient un malus pour vous là où elle est un bonus dans les autres jeux.

Le jeu s’avère peu difficile une fois que l'on a compris quoi faire et comment le faire. Toutefois, il peut être horriblement dure et frustrant si vous n'arrivez pas à vous mettre dans le rythme de l'aventure. Encore que, la très bonne idée du jeu se trouve dans son multijoueur asynchrone ou tout les autres joueurs de Death Stranding peuvent vous laissez des objets et bâtir des structures qui faciliteront votre périple et vous épargneront de nombreuse crise de nerf. Car oui, le scénario prend une ampleur insoupçonné lorsque au bout de la 20eme occurrences nous appelant à "relier les gens les uns aux autres" on l’expérimente en passant sur un pont bâtit par un autre joueur qui nous évite ainsi de faire un détour lourdingue de 15 minutes.


Ces structures que vous pourrait également poser vont fondamentalement changer l'espace si bien que passez les 40h, la map n'aura plus rien de vierge et les dizaines d'heure que vous aurez passez à relier l'est à l'ouest dans un allé compliqué aura une tout autre saveur lors de votre voyage retour.


Jamais un jeu, pas même Zelda BoTW ou Elden ring ne m'a donner l'impression d'un voyage aussi crédible. On ressent le poids de notre personnage, de nos marchandises, on ressent chaque parcelle du terrain que l'on foule et le sentiment d'accomplissement est réel.

Bon nombre de joueur ont abandonner en cours de route. La plupart n'ont pas été saucé de se prendre des saucés. Ennuyeux, chiant comme la pluie, cryptique, prétentieux, balourd, les qualificatifs négatif ne manque pour qualifier un jeu qui pour moi les mérites sans trop les mériter.


Death Stranding a un propos. Entendez par là qu'il nous fait une proposition ludique originale qui si on y adhère nous fait passer par tout un tas d'émotions. Il sait récompenser le joueur autant qu'il sait le punir. La réalisation de haute volé, le casting, la bande son originale et les musique sous licences sont autant d'arguments qui font déjà de Death Stranding, un objet visuel qui vaut le coup d'oeil. Si vous ajouter à ça un gameplay original qui prend tout son sens avec le scénario alors il a tout d'une oeuvre complete et marquante.


De mon point de vue il est impossible de considérer le jeu comme un ratage. Il est au minimum "bon", mais alors si vous accrocher à ce qu'on vous montre et que vous prenez du plaisir dans les situations de jeu qu'il propose, il y a un sévère risque qu'il fasse partit de vos meilleure expériences video-ludique. Ce fut mon cas et c'est honnêtement tout ce que je vous souhaite! Un deuxieme opus est prévu lorsque j'écris ces lignes, si il gomme les défauts du premier en allant plus a l'essentiel et en allant encore plus loin dans sa proposition de gameplay, on tient peut être là une saga vidéoludique qui fera date. Après Metal Gear Solid, reconnaissons que ce serait un sacré tour de force de Mr. Kojima.

Mika_Voodoo
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le 15 août 2023

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Mika_Voodoo

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