Pathetic humans !

Dans une autre galaxie… Des années de conflits contre des races inférieures à grand coup de bombes atomiques ont progressivement réduit les organes génitaux des belliqueux Furons avant de les faire disparaître. Il fallait faire l’amour, pas la guerre. Ce qui pose tout de même un sérieux problème pour la survie de cette espèce si supérieure. Il y a bien le clonage, mais chaque clone amoindrit le patrimoine génétique de l’espère, le résultat est de plus en plus navrant.

En revenant d’une mission d’extermination des martiens (la routine), un vaisseau Furon s’écrase sur la planète Terre, dans l’Amérique des années 1950. Les dernières informations qu’il a pu transmettre révèlent qu’il y a de l’ADN Furon dans chaque humain ! Apparemment, il y a quelques millénaires, des ancêtres furons auraient déposé leur semence dans ces créatures roses. Le tourisme sexuel n’a pas de barrières. Quelle aubaine, il faut récupérer ce bon patrimoine génétique ! Plax, le stratège et Cryptosporidium-137, énième clone pas très évolué mais très pressé d’en découdre sont chargés de cette message. Pas de messages de paix, pas de négociations, un seul objectif pour récupérer tout ce précieux ADN… Destroy All Humans !

Et oui, pour une fois, le joueur ne doit pas défendre la terre contre des Space Invaders mais bien incarner un petit homme gris qui ne va pas faire dans la dentelle. Pandemic Studios, qui s’était fait connaître avec les Star Wars Battlefront ou Mercenaires Playground of Destruction, nous offre un jeu d’action très particulier, sorti en juin 2005.

Crypto, guidé par les conseils peu aimables de Plax, commence ses méfaits dans un petit hameau perdu d’Amérique. De quoi tester l’unique arme alors à disposition ou s’amuser avec les différents pouvoirs psychiques de Crypto. Car le petit homme vert… euh gris, pardon… peut lire dans les esprits. Et les humains de cette époque ne sont pas de grands intellectuels, ce qui entraîne de délicieuses tirades. Et puisque l’ADN Furon se trouve dans leur cerveau qui ne leur sert pas à grand-chose, autant l’extraire ! Ha, regarder courir ces frêles humains avant que leur tête explose pour faire jaillir l’organe tant convoité… Ou bien utiliser la Psychokinèse pour les envoyer dans le décor ou leur prendre l’eau…

Mais certains de ces terriens sont armés. Crypto aussi, dont une arme sonde anale qui a le bon goût d’extraire le cerveau par un certain orifice. Notre anti-héros est équipé d’un jet-pack bien utile pour prendre un peu de repos ou étudier la suite des évènements. Les humains étant assez réfractaires à ce réfugié de l’espace, il faut utiliser toutes les possibilités pour survivre. Heureusement, en cas de mort, un petit clone prend la suite et c’est reparti.

Chaque lieu traversé (une petite ville, un établissement militaire secret dans le désert ou même la capitale américaine!) est construit de manière ouverte. Les différentes missions obligent à suivre plusieurs objectifs, mais la manière de les réaliser est assez libre. Certains demandent un peu plus de discrétion, heureusement Crypto peut prendre l’apparence de n’importe quel humain pendant un certain temps. Généralement les missions se terminent par une bonne grosse dose de destruction massive à bord d’une soucoupe volante. Car oui, quel meilleur moyen de transport pour un extra-terrestre qu’une soucoupe volante ? Sa puissance de feu est suffisante pour raser une ville entière, à condition de ne pas se laisser embêter par ces vilains méchants de l’armée.

Une fois les différents objectifs demandés réalisés, le joueur peut profiter du cadre pour récupérer des sondes furons dispersés dans le niveau ou accomplir différentes missions secondaires, hélas, rarement palpitantes, toujours pour récupérer ce précieux ADN. Ce patrimoine génétique amassé est utilisé pour acheter des améliorations pour les armes, pour les pouvoirs psychiques de Crypto ou la soucoupe. Vous voulez soulever un peu plus que des frêles humains ou de pauvres caisses en bois, vous voulez que votre arme fasse encore plus souffrir ces pathétiques humains ? Un peu de patience, un peu d’ADN Furon, et voilà. Le jeu est un peu avare en améliorations, mais la marge de destruction se sent, pour le plus grand plaisir des amateurs d’apocalypses.

A la fois hommage aux films de science-fiction des années 1950 (on y trouve même un extrait de Plan 9 from Outer Space) et parodie de l’Amérique anti-communiste de cette époque, on rit dans Destroy All Humans mais on se défoule aussi beaucoup. Les possibilités sont nombreuses et, avouons-le, ça fait du bien de nous donner l’occasion d’exterminer notre propre espèce qui, de toute façon, ne mérite que ce sort. Malheureusement, le jeu est à la peine sur sa réalisation, un peu souffretante et propose quelques passages moins amusants. Des défauts qui ne sont peut-être pas dans les nombreuses suites du jeu, mais ceci, est une autre histoire, pathétiques humains…