Deus Ex est un peu l'exemple parfait du titre qui peine à se relever après s'être fait mettre au tapis par Chronos.
Car si il conserve ses forces, dans le level design et les différentes possibilités d'approche notamment -et il faut insister sur ce point car on ne se retrouve jamais obligé d'accomplir un objectif d'une manière précise- il ne procure que peu de fun du fait de la raideur de JC, l'ia d'une autre époque ou l’absence de feeling lors de l'utilisation des armes à feux. La méthode infiltration a cependant globalement mieux résisté aux ravages du temps, puisque elle fait appel à plus de lenteur et de recherche dans l'itinéraire. Et puis il faut avouer qu'on prend un certain plaisir à être discret et prudent dans un jeu sortis à une époque ou la vision à travers les murs n'était pas encore un standard.
C'est un peu le même constat côté visuel, car si techniquement le jeu est évidement dépassé, c'est aussi à cause de sa direction artistique trop souvent quelconque, proposant régulièrement des décors froids et impersonnels trop peu représentatifs selon moi de la noirceur d'une éventuelle dystopie futuriste, et souvent très proches de zones urbaines contemporaines. Et je ne pense pas que l'âge soit complètement en cause sur ce point, en atteste la forte personnalité visuelle, encore aujourd'hui, de jeux comme Perfect Dark ou The Nomad Soul. Après je nuancerais en précisant que le chara design, quelques environnements (hong Kong entre autre) et l'aspect crasseux de cette aventure exclusivement nocturne nuance un peu ce constat, mais trop peu. Heureusement deux éléments donnent une atmosphère à l'insipide ruelle que l'on traverse. Tout d'abord la musique, qu'elle donne dans le symphonique dans la cathédrale de Paris, l'exotique à Hong Kong ou l’ambiant électronique dans les couloirs de l'UNATCO, c'est une réussite. Second élément le background, offert au joueur par bribes à travers les pnjs et des journaux ou livres éparpillés ça et là, qui se révèle relativement riche et donne de la densité au monde parcouru.
Enfin, le scénario d'anticipation est extrêmement intéressant et bien traité, scénario porté par un casting réussi (même les "boss", coucou human revolution), de grands enjeux influencés par nos actions, des rebondissements plutôt inattendus et bien entendu des problématiques sur la globalisation de l'information, le contrôle, le progrès, et j'en passe.
Si je devais résumer les deux épisodes auquel j'ai joué, Deus Ex 3 est plus agréable à jouer là où le premier est bien plus intéressant à suivre, espérons que le futur de la série proposera un épisode qui réunira le tout. En attendant, qui sait, la référence Cyberpunk arrivera peut être prochainement de Pologne....