Je ne peux pas prétendre faire partie des fans invétérés de Deus Ex premier du nom, mais j’avais quand même passé un très bon moment en compagnie de JC Denton. Le jeu était profond, modulable, intéressant, et certains niveaux étaient immenses et extrêmement plaisants à parcourir.
Et ben Deus Ex 2 c’est tout ça, en moins bien. Parce qu’on sent que les développeurs sont bien moins inspirés et qu’ils doivent en plus composer avec des limites techniques imposées par un développement centré sur la Xbox.
Le début du jeu se passe pas si mal pourtant. L’intro est pompée sur son prédécesseur, mais le fait que les premiers environnements sont des intérieurs plutôt restreints ne dérange pas trop vu qu’on est plus ou moins dans la phase tutoriel. En plus de ça, graphiquement c’est franchement sympa, malgré un HUD beaucoup trop envahissant.
Malheureusement, une fois passée cette introduction, on arrive dans la première ville et là c’est le drame : aucune immersion n’est possible dans ces quartiers de ville composés de trois mini-rues et de deux places riquiquis. C’est juste trop petit, ça ne peut pas fonctionner. Fallait oser proposer des environnements pareils pour succéder à Deus Ex et à ses niveaux immenses… Ajoutez à cela le moteur physique en carton qui finit de détruire l’immersion en envoyant voler des meubles en apparence plutôt lourds au moindre contact du joueur.
L’histoire est assez longue à se lancer, et n’est franchement pas passionnante. En plus, le jeu a droit au syndrome « tous pourris », qui rend toutes les factions auxquelles vous pouvez vous affilier très antipathiques. Rendre une faction perfectible quand c’est bien géré ça peut donner un côté réaliste à un jeu, mais ici ça ôte juste au joueur l’envie d’aider qui que ce soit. Ça donne même envie de tous les considérer comme des ennemis et de procéder à un massacre en règle à chaque mission ! Oh et ne comptez par sur les missions secondaires pour apporter de la variété, on ne vous proposera que de tuer, d’escroquer ou de voler contre rémunération.
Tout comme dans le premier jeu, l’histoire possède plusieurs embranchements et des choix vous seront régulièrement offerts, mais quand au bout de sept heures de jeu on ne sait toujours rien sur rien, l’impossibilité de faire des choix éclairés devient franchement pesante…
On évolue donc dans un univers en carton, pas très bien écrit, pas immersif, à faire des choix entre des options toutes plus nulles les unes que les autres. Du coup on s'ennuie ferme, car on n'a aucune motivation ni implication, et que personne ne donne envie qu'on joigne son bord : on avance juste pour atteindre la fin et pour rayer le jeu de sa liste de jeux à faire…
Objectivement, même si l’IA a des ratés et que les munitions universelles sont une très mauvaise idée, le gameplay n’est pas si mauvais que ça. Certes c’est moins bien que Deus EX 1, mais c’est pas si mal. Mais avec l’histoire et l’écriture qui achèvent de plomber le tout, Deux Ex 2 reste un jeu difficile à conseiller.
12/20