Dex n'est pas un très bon jeu.
Les débuts sont bien difficiles à cause de combats mal pensés qui se résument à bloquer des coups en boucle et à taper son adversaire avec la force d'une mouche pour le tuer alors que lui balance des patates de forain qui mettent mid-life, tout en effectuant une roulade de temps en temps pour esquiver un coup puissant.
L'infiltration aussi est mal pensée. Combien de situations ne laissant aucune chance à mon personnage ? Chaque porte traversée est un risque de se retrouver nez à nez avec deux ennemis armés à la fin de (et même pendant) l'écran de chargement, et les ennemis nous repèrent de plus loin qu'on ne peut les voir. Quand on rajoute à ça qu'une rafale de mitraillette fait fondre la barre de vie, on se retrouve bien vite à sauvegarder à chaque progression effectuée.
Le hacking aussi est bien difficile au début, se présentant sous la forme d'un jeux de shoot spatial, on galérera bien.
Mais tout ça, c'était avant de débloquer enfin les premières améliorations, et là ça y'est, pif paf pouf, Dex, l'héroïne, devient une véritable déesse, invincible.
On peut étourdir les ennemis, les hacking devient bien trop facile, on fait des sauts monstrueux permettant de survoler les ennemis, les résistances aux dégâts s'accumulent...
Bref, Dex est un mauvais RPG infiltration/combat/hacking.
Alors qu'est-ce qui est bien dans Dex ? Dex est un beau voyage. Le jeu vous met dans la peau de Dex, jeune femme vivant dans un appartement classique dans un univers cyberpunk au possible. Dès le début, un hacker nous contacte via ce qui semble être de la télépathie (nous apprendrons bien vite que notre personnage est en fait capable de se connecter constamment au cyberspace) pour nous encourager à fuir un groupe de mercenaire en piratant l'ascenseur et en sautant par la fenêtre, pour rejoindre un lieu sûr dans les bas fonds.
En sautant avec Dex par cette fenêtre, j'ai pénétré dans un monde cyberpunk des plus classiques, évoluant des bas-fonds crades bordés par les égouts et dominés par les gang aux buildings riches et sobres de la haute société en passant par les quartiers chinois dédiés aux différents marchés noir et aux néons colorés.
Les améliorations transhumanistes sont bien sûr de mise, ainsi que l'omniprésence du cyberspace, les sectes et les corporations de rigueur.
La première chose qui nous frappe : c'est beau. Les environnements en pixel art son variés, détaillés, on s'arrête pour observer l'envol des pigeons devant l'entrée illuminée du quartier chinois et la foule des passants dont les nombreux modèles foulent le pavé en permanence, on frémit en entrant dans la clinique clandestine tachées de divers fluides corporels où les implantés à la mine sombre viennent se faire soigner. La musique sympathique nous plonge bien dans l'ambiance, bien qu'elle manque de variété et de présence.
Et c'est au fil des quêtes et de la visite de la ville que l'on rencontre les différents personnages qui vont nous fournir en quêtes et dont les vies vont s'entremêler, nous permettant de découvrir leur destin et les implications de nos choix via quelques dialogues biens choisis et une coupure de journal par-ci par-là. Les quêtes représentent chacune une histoire aux différentes possibilités et on sent l'amour des créateurs pour le genre.
Enfin, le scénario en lui-même n'est pas d'une incroyable originalité, abordant les thèmes chers au cyberpunk, mais a le mérite de faire son travail et de se mettre au second plan le temps que l'on puisse explorer totalement cette ville construite avec amour et qui en vaut la peine. Comptez un peu plus d'une dizaine d'heure pour explorer toutes les zones et remplir les quêtes annexes avant des vous frotter à la mission finale.