Après Pullblox, Dillon’s Rolling Western faisait partie de cette vague de petits jeux lancés afin de promouvoir l’eShop en période de famine vidéoludique. Tout comme Pullblox, et même si c’est dans une moindre mesure, le retour de la presse et des joueurs a été globalement bon. Mais comme quelqu’un d'assoiffé boirait sa propre urine, les joueurs ne se sont-ils pas trompés sur Dillon le tatou ? OK, ma comparaison est nulle. Vérifions ça tout de suite.
Dillon’s Rolling Wester (DRW) est un Tower Defense avec un twist. Comme tous les Tower Defense actuels, quoi ! Deux phases s’alternent de manière très classique : préparation puis arrivée des vagues d’ennemis. Lors de la préparation, l’objectif est d’explorer le terrain et de collecter des ressources. Ces dernières ont un double intérêt : acheter de l’équipement pour Dillon le tatou et activer les tours de défense. Je dis bien activer car les tours sont déjà placées sur la carte et c’est à vous de payer pour les rendre fonctionnelles. Bien évidemment, plus on y met de sous, plus on va avoir une tour efficace. Une vraie apologie du capitalisme en somme. La préparation se fait en temps limité si bien qu’il est souvent nécessaire de choisir ce que l’on explore.
Viennent ensuite les monstres qui, contrairement à la majorité des jeux du genre, ne sont pas en nombre important. À la place de dizaines d’ennemis, on en a une poignée de plutôt balèzes. Vu qu’il y a un twist dans ce Tower Defense, il est possible de déplacer librement Dillon pour aller affronter directement les bestioles qui arrivent, et c’est plus que nécessaire. Encore une fois, il faudra choisir où se positionner car les autres monstres continueront d’avancer pendant que vous serez en train d’en tanner un. Dillon se dirige uniquement au stylet (les gauchers comme moi seront ravis), et les actions à faire pendant les combats reposent essentiellement sur un timing dans les enchaînements. Bien sûr, des techniques se débloquent au fur et à mesure pour enrichir un peu tout ça.
Bon, voilà pour la description technique (je passe sur les graphismes et la bande son qui sont corrects sans être exceptionnels). Allons maintenant directement à ce qui fâche. DRW s’affiche comme un Tower Defense mais n’en est pas un. Le peu de tours que l’on peut positionner, tout comme leur choix très limité, rend cet aspect assez anecdotique. Attention, cela reste obligatoire pour avancer dans le jeu car DRW est difficile mais le coût de chaque tour fait que vous en aurez rarement beaucoup sur la carte ce qui rend cette composante complètement transparente.
Il reste alors un jeu d’action, ce qui pourrait être suffisait si DRW n’était pas extrêmement répétitif. C’est d’ailleurs peut-être l’aspect qui le rapproche le plus d’un Tower Defense finalement. Les combats se déroulent toujours pareil et ne demandent pas énormément de technique. Au-delà du gameplay même, les ennemis ont un seul design avec des petites variations, les environnements sont très similaires d’un tableau à l’autre et l’exploration revient à faire toujours la même chose. J’ai déjà mentionné la maniabilité pas du tout adaptée (ou adaptable) aux gauchers, ce qui est tout de même un gros handicap dans un jeu où les combos en combat nécessitent d’être à l’aise avec le stylet et de se déplacer avec le stick en même temps.
Je ne peux même pas dire que le jeu raté à cause d’un problème d’équilibrage de la difficulté car même si DRW est dur, ce n’est pas ça qui en fait un mauvais titre. Le choix de mâtiner d’un peu de Tower Defense un jeu d’action ne marche pas uniquement car chaque pan de gameplay est faible et peu inspiré. Pourtant, on ne peut pas dire que DRW n’est pas complet, on retrouve tous les (trop) classiques du genre : équipement, possibilité d’apprendre des techniques, missions secondaires… Mais ça ne suffit malheureusement pas à rendre son gameplay intéressant.
J’aurais tendance à penser que les périodes de disette nous rendent moins critiques sur ce qu’on nous donne à manger mais, même à sa sortie, j’ai trouvé DRW mauvais. Alors que dans Pullblox il y avait du génie mal amené, dans Dillon’s Rolling Western il n’y a que des mauvaises choses bien amenées. Le jeu n’est pas horrible au point que je préfère boire ma propre urine mais on en n’est pas loin.