Dishonored
7.6
Dishonored

Jeu de Arkane Studios et Bethesda Softworks (2012PlayStation 3)

Commencer une partie de Dishonered, c'est un peu comme savoir qu'on va être surpris, mais sans savoir quand ni par qui. Le concept du jeu est de pouvoir explorer toutes les pistes possibles pour arriver à ses fins, y compris les plus farfelues.
On pourra par exemple éliminer un éclésiastique corrompu et intégriste en retournant les règles qu'il a lui même édifiées contre lui. Un coup de tisonnier sur le front, une belle petite marque et hop, on l'expédie dans ses propres geôles. Ce genre de procédés sont assez amusants à trouver, car il en existe pour chaque personnage responsable de votre déclin. J'ai admiré l'ingéniosité et le cynisme des dévelopeurs, permettant au joueur de fouiller les niveaux en prenant des risques quelques fois inconsidérés pour écarter des personnages clefs de manière non létale.

Le choix de l'itinéraire et de la dificulté est par ailleurs toujours laissé au joueur. Celui-ci pourra grâce à un univers brillamment mis en place utiliser toute sorte de ressources et utiliser également les décors pour atteindre son objectif. Mais durant vos pérégrinations, vous aurez également l'occasion de rencontrer des personnages secondaires et d'accomplir des quêtes annexes.
Celles-ci, tout en permettant d'élargir encore un peu le gameplay déjà très sympa, vous permettront de gagner toutes sortes d'items directement en llien avec l'aventure.
Dès le départ, on est pris à parti par l'outsider, un être mystique, entre magicien et manipulateur. Celui-ci vous offre une marque, qui vous permettra d'utiliser le pouvoir d'anciennes runes. Ces pouvoirs vont vous permettre de contrôler des rongeurs pour emprunter des conduits de ventilation et donc se faufiler incognito, effectuer des déplacements en se téléportant, invoquer des nuées de rats pour attaquer des ennemis et les faire disparaître, transformer en cendre vos ennemis trucidés ou encore augmenter vos capacités de base.
Chaque pouvoir possède deux niveaux, plus ou moins gourmand en nombre de runes pour pouvoir être maîtrisé.
Et bien sur, il n'est pas possible de les maîtriser tous.
Vous pourrez également utiliser jusqu'à six charmes d'os, qui sont des versions édulcorées de ces runes. Mais qui franchement n'amènent pas grand chose.
En tout cas, utiliser ces runes a toujours un prix. De manière offensive, trop de morts entraînera une fin assez glauque. De manière évasive, vous ne trouverez pas forcément de grandes quantités de runes ni de manière détournée de vous débarasser des cibles importantes.
Ces même cibles n'étant pas forcément à éliminer mais à secourir ou kidnapper, vous avez une idée de la richesse du scénario qui s'offre à vous.

L'ambiance est entre toute chose à souligner, tellement elle est marquante.
Entre vintage et zombies, la ville de Londres de l'époque Victorienne touchée par la peste est particulièrement immersive. Les personnages sont très accrocheurs, surtout grâce à un doublage de très bonne qualité et à une trame scénaristique d'une densité exceptionnelle.
Beaucoup de personnages que l'on croit secondaires se révèlent au fur et à mesure du jeu par des séries de rebondissements qui n'ont rien à envier à scénario de David Fincher, un livre de James Elroy ou de Michael Crichton.
Tout ce petit monde se croise et s'entremêle avec une perversion qui ne peut qu'impressionner, surtout sur la fin, mais je n'en dirait pas plus.

Côté technique, la musique est digne d'un très bon film a suspens, avec un travail important sur le rythme et les nuances, plutôt que sur la quantité et le volume. Chaque composition trouve parfaitement sa place dans la mise en place de l'action ou des cut scenes.
Un truc qui pouvait paraître élémentaire il y a quelques années mais qui prend toute son ampleur aujourd'hui : DISHONERED EST EXEMPT DE BUGS !
Oui, vous avez bien lu. Durant toute ma partie, je n'ai constaté aucun bug d'affichage, de freezes, de collisions malheureuses de personnages... Incroyable !
Du coup je n'ai jamais pesté contre un développement inadmissible au vu du prix du jeu, comme pour Assassin's creed 3 par exemple, qui en est truffé.
L'IA des ennemis est plutôt bien gérée, et ce dès la difficulté normale. Les ennemis deviennent vraiment coriaces avec un seul cran au dessus. Quand on sait qu'il n'existe pas de système d'exp, mais simplement une gestion du risque que vous faite de manière consciente et personnelle en fonçant dans le tas ou en esquivant à fond les ballons, cette notion devient ou subjective ou un vrai dilemme.
Et çà c'est vraiment intéressant comme approche.
Je finirai avec les graphismes, qui m'ont au début plutôt rebuté car je sortais d'une partie de dead island puis d'assassin's creed 3.
Plutôt simples, les textures ne sont pas très riches, mais le style fait mouche grâce à une touche entre aquarelle et cell shading du plus bel effet. On ne s'habitue pas, on apprécie tout court, car on est loin des canons du genre, mais la différence de style est très appréciable et rafraichissante.
amjj88
9
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le 20 févr. 2013

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amjj88

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