Voilà exactement ce que je cherchais : Un jeu capable de me faire modifier mon top 10.
J'aime beaucoup les jeux-vidéos, c'est cool. Il y a à chaque fois tout un monde à découvrir, l'occasion de passer un bon moment en se passant les nerfs et en assumant le tueur qui sommeille en nous. Les jeux-vidéos, c'est tout un univers interactif mais il y a un léger soucis. La plupart souffrent, au niveau de l'écriture, d'une invasion de clichés et d'un nombre croissant d'attentes à leur sujet... Je pense notamment aux Fable, qui, à chaque fois que le Président de la compagnie qui les développe assume la promo de l'opus à venir, il ne peut pas s’empêcher de mentir et de nous faire croire en l'impossible.
Si je vous parle de ça, c'est parce qu'au contraire, Dishonored est un jeu très honnête dans son genre et qu'il évite beaucoup d'écueils liés au support. Déjà, l'ambiance ! Oh mon Dieu cette ambiance de dingue !
On incarne là un garde du corps impérial dans une société victorienne qui a découvert un carburant (probablement magique) surpuissant et qui lance donc le monde dans une révolution industrielle prématurée, au beau milieu d'une épidémie de peste... Et là, franchement, ce parti pris confère à l’esthétique du jeu quelque chose d'absolument génial. Mais en plus de son cadre totalement barré, le jeu parvient à mêler habillement gameplay et histoire.
/!\ Attention, j'extrapole, ce n'est jamais explicité comme tel dans le jeu (que je sache). /!\
Les rats sont porteurs sains de la peste. Il peuvent porter le virus sans en souffrir, et les rats aiment les cadavres. Idem pour certains poissons. Hors, dans cette société, les troupes dépassées par le nombre croissant de morts jettent ces derniers dans les fleuves et dans les égouts. Ainsi, la vermine prolifère et répand d'avantage le virus dans les rues de la ville de Dunwall...
Et puis, il y a toi, joueur, qui a le choix de tuer ou non. Tuer, c'est rapide, pas encombrant et c'est aussi une sale habitude qu'on a choppé dans quasiment tous les FPS de la Terre, sauf que, plus tu le feras, plus tu serras responsable de la propagation du virus.
L'idée est parfaitement géniale.
Toujours dans le gameplay, je n'ai rien à redire. On a là un bon mélange de Deus Ex et de Bioshock avec pas mal de recherche, le tout est très souple, très bon, bref, chouette. Petit bémol quand même, ce n'est pas tout le temps évident en combat rapproché de combiner les pouvoirs et les armes, surtout sur PC, la navigation d'un item à l'autre avec la molette est trop sensible pour les situations d'urgence (j'aurais dû commencer par là d'ailleurs, le jeu n'est visiblement pas fait pour l'urgence).
Mais, je parlais plus haut de recherche et c'est là que c'est bon, parce que le jeu ne déçoit jamais à ce niveau là. Il y a toujours quelque chose à trouver au bout d'une piste, toujours un chemin alternatif à emprunter, toujours un moyen de contourner une difficulté et toujours des décors qui ont de la gueule.
Par contre, je parlais avant de l'invasion de clichés dans le support, et celui-là ne fait pas exception. Le héros accusé à tord, l'honneur à racheter, le twist à la Bioshock, la visite des bas-fonds de la société, tout y est.
Mais un autre détail me chiffonne, j'ai lu quelque part que le moteur du jeu "a vieilli"... Je n'ai pas encore touché aux nouvelles consoles, et bien que mon PC soit plus puissant qu'une Xbox 360, il n'est pas non plus capable de faire tourner cette nouvelle génération, donc, je ne suit pas au courant de ce qu'il se fait maintenant. Cependant, pour dire que les graphismes de Dishonored ont vieillit, il faut pas avoir d'âme. Parce qu'en plus du choix très couillu pour le cadre du récit, le jeu fait quelque chose d'assez unique... En tout cas j'ai pas d'autres exemples en tête, c'est de prendre le moteur Ureal Engine (la saga Batman par exemple) et, plutôt que de l'utiliser pour en faire quelque chose de super coloré (comme la totalité des jeux utilisant ce moteur), ils en font quelque chose de tantôt sombre, tantôt tirant sur les ton pastel avec des contrastes rouges bien marqués. C'est beau ! Et comme pour le jeu Alan Wake, une bonne direction artistique empêche au jeu de vieillir trop vite (la différence entre Skyrim et Oblivion).
Bref, vous l'aurez compris, j'aime ce jeu. J'aime tout en lui et je ne saurai que vous le conseiller. C'est une pépite unique à la difficulté bien dosée (exigeante, certes, mais jamais impossible), fascinant par bien des aspect, Dishonored est un grand jeu. Sombre et divertissant, beau et cruel, fantastique et vraisemblable. J'aurai encore des milliers de chose à vous dire pour vous convaincre que ce jeu est bien mais ma critique est déjà beaucoup trop longue... Il est pas chère sur Steam donc profitez-en.
PS : Après avoir terminé le jeux en chaos total et en chaos léger (en tuant et sans tuer), je dois avouer que je suis un peu déçu que le monde ne se façonne pas autant que les développeurs veulent bien le laisser entendre. Par contre, les deux gameplay et ces deux manières d'aborder Dishonored sont supers jouissifs et, malgré ce petit gout amère, je le considère quand même comme un chef d'oeuvre.