Distraint est un petit jeu indépendant où l'adjectif "petit" prend tout son sens. Réalisé en solitaire par un certain Jesse Makkonen dont j'ignorais l'existence jusqu'alors, Distraint ne vous demandera pas plus de deux heures pour en venir à bout.
Il s'agit ici d'une histoire moralisatrice, favorable à une réflexion sur la place de l'argent dans le cœur des hommes en mettant en scène votre personnage travaillant pour trois riches propriétaires immobiliers et qui se voit attribuer la tâche ingrate d'expulser des gens de leur domicile pour diverses raisons (impayés, travaux public etc.). Distraint choisit la carte du drame flirtant parfois avec l'horreur psychologique. Le mélange est savoureux et le scénario original pour ce type de production.
L'ensemble est soutenu par une réalisation visuelle correcte malgré un character design douteux. La bande son est le véritable point fort du jeu, celle-ci m'a donné quelques frissons bien senti pendant la partie. Disons que le réalisateur est friand du : "on force le joueur à se déplacer dans le noir complet muni de sa lampe torche et à se diriger vers un endroit où il y a un bruit glauque". Vous voyez ? Du coup, il ne faut pas avoir peur de tomber nez à nez avec des...trucs perturbants. Côté gameplay justement, c'est du scrolling 2D et du point & click. Il faut chercher des objets pour compléter les objectifs et avancer. Aucune difficulté particulière, le jeu est logique et simple. Les succès à débloquer sont linéaires même si certains, en revanche, demanderont de faire des actions incongrues. Je vous conseille pour les aficionados de suivre le guide de la communauté Steam.
À 5 € sur Steam, et nonobstant la qualité du titre, je vous recommande de l'acheter pendant la période des soldes. Jeu triste et pessimiste, je déconseille Distraint aux personnes déprimées n'ayant plus foi en l'humanité. Pour les autres, amateurs ou non de jeux indépendants portés sur l'horreur, foncez ! Une bonne surprise.