Divinity: Original Sin
7.7
Divinity: Original Sin

Jeu de Larian Studios (2014PC)

Du jeu de rôle, oui ma bonne dame, mais à l'ancienne!

Que dire sur ce Divinity : Original Sin si ce n’est que c’est une bombe que l’on attendait plus...
Après moult reports de la date de sortie, ou des bêtas qui pouvaient faire craindre quelques défaillances, nous pouvions douter sur l’excellence de ce jeu. Mais queunéni ! Derrière ce titre, c’est Larian Studio, une équipe de passionnés avec des idées fichtrement intéressantes ! 5e opus de la licence Divinity, cet Original Sin n’aura que peu de mal à rentrer dans le cœur des rôlistes d’antan !

Ce sont dans les vieux chaudrons qu’on fait les meilleures confitures qu’elle disait mémé, bah même si elle dit souvent n’importe quoi, là elle n’avait pas tort !
Et même si la vague de jeux estampillés « Retro » en deviendrait presque gerbant tant c’est usé et ré-usé pour masquer un manque flagrant de technique, de savoir-faire et de moyen, cette perle se défait, pour notre plus grand bonheur, de ces écueils inhérents aux jeux indépendants.
Qu’on se comprenne, autant les jeux indépendants permettent d’insuffler de nouvelles idées et concepts dans le jeu vidéo, le tout par des moyens limités prouvant que seule l’imagination compte vraiment. Cependant, cela fait quelque temps déjà qu’on nous assaille de jeux sans saveur n’apportant rien, copiant sans vergogne ses pairs, sans ajouter quoi que ce soit, dans des décors faussement épurés pour rajouter de la masturbation faussement intellectuelle appelée également « une direction artistique trop top underground ».
Bref, il faut savoir faire le tri, et en cherchant... Et bien, nous tombons sur des studios tels Larian...

RPG dans la lignée des Baldur' s Gate, Fallout ou autre Planescape, et en cherchant moins loin, d’un Divine Divinity ou Beyond Divinity, on y retrouve la vue 3/4 propre à ce type d’aventure, des aventuriers personnalisables autant physiquement que caractéristiquement, et une histoire qui évolue selon nos choix et compétences.
Mais il a su se démarque de ses ainés et se forger une identité propre !

Un gameplay sur mesure !
Il faut commencer quelque part, alors créons notre héros ! Même si l’éditeur « physique » est plutôt chiche, avec peu de personnalisations, il reste de quoi faire au niveau des classes, d’autant que la possibilité nous est donnée de personnaliser les différents archétypes, déjà présents et proposés, en remaniant les compétences, traits et caractéristiques.
Débuter avec un archétype est toujours une bonne manière d’être équilibré et de ne pas abandonner le jeu à cause d’une répartition trop chaotique des points, cependant les néophytes auront tout le loisir de perfectionner la classe de leur choix afin qu’elle ressemble à ce qu’ils veulent.
Entre les différents types de magie, le panel d’armes, les habiletés sociales... Il y a de quoi faire ! Surtout que pour les besoins scénaristiques : DEUX personnages sont à créer et personnaliser !
Dès la conception des protagonistes, on sent le potentiel du jeu, on flaire la rejouabilité possible tant les effets semblent différents, et il suffit de lancer le jeu pour se rendre compte que cette impression n’est pas infondée.
Le jeu propose d’aborder ses combats de manière extrêmement stratégique, la difficulté aidant ! Les compétences sont variées et les effets suffisamment différents pour qu’on n’y voie pas de doublon, contrant l’effet cache-misère, ostensible dans certaines sagas, consistant à renommer une compétence et lui changer juste l’effet visuel.
Ici, des « combos » sont accessibles en faisant interagir différents éléments, par exemple, répandre de l’huile et lancer une attaque de feu aura tôt fait de transformer le terrain en barbecue.
La glace saura geler vos adversaires, mais aussi les faire glisser s’ils se rapprochent de trop d’une zone gelée.
Beaucoup d’interactions environnementales bien pensées sont présentes, accroissant la stratégie du titre.
Le tout est géré par des points d’action, qui sont à utiliser précautionneusement, l’utilisation des compétences nécessite de la réflexion afin de ne pas mettre en péril les membres du groupe, autant en leur infligeant des dégâts qu’en les acculant dans un coin en les encerclant d’une zone offensive…
Il ne suffit pas non plus d’affecter toutes ses unités au corps-à-corps et de taper. De toute manière, les groupes d’ennemies sont rarement tous agglutinés au même endroit, avançant souvent petit groupe par petit groupe.

Bien entendu, nous ne faisons pas que taper ! Le jeu de rôle est, comme son nom l’indique, la possibilité d’endosser les rôles qu’on désire, et les dialogues sont là pour ça.
Les choix influent sur l’évolution de nos péripéties, pouvant nous faire éviter des combats plutôt ardus en usant de notre esprit avisé, aider ou railler les PNJs environnant, le tout dans un système d’alignement plutôt complet et qui met à l’épreuve les deux protagonistes, qui, de surcroit, peuvent s’opposer durant les débats. Le tout se soldant par une décision à « l’amiable ».

Trop de bla-bla ? Les phases d’exploration ne sont pas en reste non plus ! L’environnement regorge de secret, de piège et d’objets en tout genre, dont le terrain de jeu est savamment exploité.
L’exploration des donjons vous fera vite regretter le lit de l’auberge en vous plaçant dans des situations complexes assez régulièrement, où vos points de vie seront mis à rude épreuve !

Le tout est accompagné d’une ambiance et d’un OST de bonne facture composé de nombreux morceaux, qui, tout en restant, très agréables et en accord avec l’environnement exploré, rajoutent du cachet à l’ambiance.
Par ailleurs les amateurs retrouveront quelques aires des précédents épisodes de la série.


Graphiquement, ce n’est pas une révolution, un zoom suffira à déceler de nombreux éléments plats et texturisés un peu à la va-vite, mais la direction artistique est, de manière globale, assez riche. Ainsi les zones sont assez agréables à découvrir et parcourir. D’autant que le monde est parsemé de nombreux élément rendant l’environnement crédible.
Les effets visuels en combat sont plutôt bien retranscrits et riches, sans tomber dans le kitch. Les animations, bien que quelque peu rigides sur certains PNJs restent assez fluides. Le titre tourne au final sur des configurations modestes avec une fluidité globale tout à fait honorable !
Bref du bon travail d’optimisation.

Mais si j’avais à énoncer un petit point noir, bien que l’univers soit riche et que les dialogues rajoutent beaucoup au Background du jeu, l’aspect simplet de l’histoire et la prévision des événements ruinent un peu l’expérience. Le jeu n’est pas là pour son histoire, puisque tant c’est classique et convenu, nous devinons déjà tout, mais bel et bien pour son aspect role play. On est loin d’un Baldur’ s Gate à ce niveau-là, mais soit. Ce Divinity n’en reste pas moins une des valeurs sûres du RPG occidental !

Voilà donc ce qu’il en est de ce nouveau jeu signé Larian. Un excellent RPG qui ne s’est pas contenté que de pomper sur ses ainés, mais qui a su faire évoluer et approfondir des idées pour construire un nouveau jeu complet et complexe.
Et pour une stratégie accrue, tentez le mode difficile qui saura vous faire suer. Les combats atteignant facilement 20 à 40 minutes !
Tout ça pour un titre qui vous tiendra en haleine sur de très nombreuses heures !
Florian_Guerin
10
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Créée

le 8 juil. 2014

Critique lue 1.1K fois

7 j'aime

Nahe mi

Écrit par

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7

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