You think you're cool ? What about I kill you and piss on your corpse for cool points ?
Je me suis amusé avec DMC, mais ce n'était pas un bon amusement. Ce jeu est techniquement brillant, bourré d'un fun ravageur, mais en fin de compte il ne m'a rien laissé d'autre qu'un immense sentiment de vide.
D'abord il y a cette caméra, le syndrome du jeu vidéo moderne. Vous n'êtes maître de rien. Vous allez suivre le chemin que vous indique la caméra, point. Si vous vous détournez du chemin indiqué, la caméra pivotera pour vous remettre dans la bonne direction. Pas besoin d'épiloguer là-dessus, ni sur le scénario d'une crétinerie assumée. Ni, d'ailleurs, sur la mise en scène pleine de paillettes et profondément dénuée de sens. Bien sûr, on va me dire qu'il ne faut chercher rien d'autre que du fun dans DMC, mais ce jeu n'est pas simplement creux, il n'apporte tout simplement rien, oublié qu'il est au bout d'une minute. J'avais l'impression d'être face à du divertissement sur commande pourvu d'une rebelle attitude factice. Comment parler d'un bon jeu quand, une minute après voir lâché le clavier, il ne vous reste rien de ce que vous avez fait ?
La remarque résumant le mieux le problème du jeu est celle que prononce le boss Bob Babbas : "You think you're cool ? What about I kill you and piss on your corpse for cool points ?" Les gars de Ninja Theory ont, très intelligemment, réussi à se parodier aux-même, en tournant en dérision leur propre système de "cool points" que vous accumulez en détruisant avec style, mais ce système est tout de même présent... comme si le message était "on sait que c'est vide, mais c'est fun." Comme les soirées où on va se bourrer la gueule pour combler le temps qui passe, DMC est un reflet de l'époque.
Bref, j'ai passé des heures de fun, mais j'ai aussi cramé des heures de ma vie à faire quelque chose que je savais être profondément inutile. Pour la première fois dans ma vie de joueur, j'ai culpabilisé. Et pourtant, si un jeu est bon dans la mesure où il apporte du divertissement, alors DMC est un bon jeu. Frénétique, coloré, dirigiste, vide, absurde, empli d'une classe creuse et finalement voué à être oublié. Un très bon jeu.