Développé par Game Arts (studio ayant crée quelques belles surprises telles que Silpheed, Alisia Dragoon ou encore les Grandia) et édité par GungHo, Dokuro est un platformer 2D mâtiné de réflexion.
A mi chemin entre les jeux d’Eric Chahi ou les hits de Playdead (Limbo, Inside), Dokuro est d’abord sorti sur PS Vita, transposé plus tard sur PC, smartphones et plus récemment la Switch. Un jeu passé inaperçu maintenant, mais s’agit – il d’une bonne surprise ?
Après avoir été kidnappée par un Seigneur Noir, la Princesse est forcée de se marier avec le tyran maléfique au sein de son château ! (Ce qui n’est pas sans rappeler un certain Prince of Persia tiens).
Qu’à cela ne tienne, le joueur va incarner un petit squelette, autrefois laquais du Seigneur Noir, éprouvant des sentiments pour la Princesse, va trahir son maître et fera tout pour l’aider à s’échapper de la demeure.
Le but est simple : le joueur va devoir aider la princesse à franchir les obstacles de chaque niveau, afin de les terminer.
Pour ce faire, notre squelette peut actionner des mécanismes, pousser des objets, combattre des ennemis …
Le tout afin d’ouvrir la voie pour la princesse et l’amener à la fin de chaque section. A noter que vous aurez une pièce optionnelle à récupérer dans chacune des sections de chaque monde, cela sert juste au 100%.
Si au début, les capacités de notre squelette seront limitées, nous pourrons peu après le début, nous transformer en prince charmant, afin de pouvoir vaincre les ennemis à l’épée, ou encore porter la princesse dans ses bras.
Et autant le dire, ce sera très utile car nous avons affaire à l’une des princesses les plus kamikazes du jeu vidéo : quelque soit le danger, elle va toujours marcher droit devant elle, et ne s’arrêter juste qu’au bord d’un trou. Mais s’il y a une fosse à piques, elle fonce dedans !
Il faudra donc toujours veiller sur elle souvent et réfléchir d’abord aux façons de résoudre les énigmes du niveau, avant d’être sur de faire progresser la princesse. Sous peine de mort et de devoir recommencer le tableau. A noter que l’on dispose également d’une craie magique permettant d’interagir avec le décor via différentes façons, dont je vous laisse la surprise.
Malgré quelques soucis d’imprécisions sur notre avatar squelettique, ou frustrations engendrées par une princesse nunuche, le gameplay de Dokuro à base de platformer réflexion fonctionne bien en globalité, et le jeu sait renouveler intelligemment ses énigmes au fil des différents mondes, via de nouvelles mécaniques.
Côté réalisation, le jeu affiche un style monochrome assez original, avec des décors et personnages complètement dessinés à la craie. D’où l’aspect assez granuleux, voire pixelisé. Cela rend très bien, le jeu a une jolie patte artistique, qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain Tim Burton d’ailleurs. Sur l’écran portable de la Switch, c’est un régal pour les yeux. Sur TV, un peu moins vu que l’on verra les côtés grossiers de la réalisation, mais ça va.
Pour la bande sonore, les musiques sont sympathiques et nous entraînent sans aucun souci dans les différentes parties composant le château du Dark Lord. Malheureusement, les musiques sont uniques à chaque monde, et elles vont se répéter inlassablement, ce qui peut devenir lassant à force. Les bruitages sont bons, rien de plus à rajouter.
Pour le contenu, le jeu vous occupera bien une douzaine d’heures, voire un peu plus. Sachant que Dokuro se compose d’une dizaine de mondes, divisés en 10 sections chacun. Il est à noter d’ailleurs que la difficulté du jeu a été rééquilibrée pour sa réédition sur Switch.
Le jeu à sa sortie originale sur Vita, étant apparemment d’après les retours, plus difficile et voire énervant parfois. On peut d’ailleurs débloquer la difficulté version Vita en finissant le jeu.
Après, il est conseillé d’y jouer par petites sessions à Dokuro, surtout en mode portable. Car on sent qu’il a été pensé dans cette optique là. Une longue session pouvant être éprouvante, à force de faire les mêmes énigmes à la longue sur chacune des sections.
A noter que Dokuro n’est sorti en physique que sur Vita et au Japon. Sinon pour les autres plates formes, il faudra se rabattre sur le jeu en démat, le jeu coûtant 10€ sur l’Eshop.
Pour conclure, à la fois fun comme frustrant, Dokuro est une jolie expérience de platformer et réflexion qui change un peu de l’ordinaire, en s’appuyant sur une réalisation à la craie, un personnage attachant, et des puzzles vraiment bien construits au fil de notre progression dans les diverses zones du château du Dark Lord.
Malheureusement, le jeu pêche parfois aussi par des moments bien frustrants dus à l’IA de la Princesse complètement conne, ou alors via notre squelette qui est parfois très raide, engendrant parfois des morts à la con.
Mais si vous êtes à la recherche d’un petit jeu sans prétention et que vous avez aimé les platformers à base d’énigmes façon Eric Chahi ou Limbo/Inside, laissez lui une chance. J’ai passé un bon moment sur ce soft signé Game Arts ;)