Doom
7.9
Doom

Jeu de id Software et Bethesda Softworks (2016PC)

C'est pourtant pas compliqué de faire simple !

Et pourtant, moi le premier, je suis un grand amateur d'expérience narrative. Des jeux comme Prey (2017), Outer Wilds ou KOTOR 2 sont des expériences vidéoludiques qui me restent et resteront profondément logées au font du bulbe pour me rappelerce qu'est une expérience narrative interactive.

Et pourtant... il y a dans ce DOOM de 2016 une simplicité qui frôle le génie dans la nonchalance la plus totale.

Il faut commencer par le meilleur... LE DEBUT.

Cette introduction... cet incipit... ce prologue est absolument à tomber par terre en terme de panache.

Un scénario ? Dés les 5 premières secondes de jeu, on comprends ce que notre personnage va en faire : DE LA BOUILLI ! Et ça va dégouliner !

Et franchement... qu'en attendre davantage ?

On est dans un délire futuriste, sur une colonie marsienne avec une expériences démoniaque qui a mal tournée. Zombis, démons et monstruosités techno-infernale ont envahi la planète rouge et exterminé toutes les vies humaines...

TOUTES ?

NAN ! Un Doom Guy résiste encore et toujours à cette invasion... et au réveil... il a une forte envie d'aller se doucher dans le sang de ces monstres.

OH MINCE... on vient à peine d'enfiler notre armure (qui ressemble à celle de Masterchief dans Halo... mais toute ressemblence ne saurait être que fortuite) y a un co**ard qui commence à nous raconter ce qui se passe ! Heureusement, Doomguy fait exactement ce que j'avais envie de faire : il jarte ce fichu moniteur par lequel ce baratineur nous baratine un contexte dont on se branle !

On se fraye un chemin dans des couloirs futuriste en lambeau et on charcute du monstre... PRISE EN MAIN INSTANTANEE (j'ai rarement vu un jeu avoir si peu besoin de s'encombrer d'un didacticiel). La mécanique du tire pour affaiblir l'ennemi et provoquer le Glory Kill (un petit finish move bien nerveux où l'on éclate la gueule du démon avec une satisfaction palpable) est simple comme bonjour.

On arrive dans la première grande salle avec un portail démoniaque à fermer : les démons se multiplie et le game design de l'arène de combat dévoile toute sa splendeur ! C'est horizontale, verticale et cyclique ! Ca bouge ! C'est nerveux ! On saute partout ! Ils sautent partout ! C'est super marrant ! VOILA UN FPS QUI VA M'AMUSER.

Puis on prend un ascenseur... et depuis l'interphone de ce dernier l'autre enfoiré reprend son discours pour me raconter son histoire ! Il commence à dire que toute l'experience démoniaque qui a mal tourné était pour le bien de... MAIS ON S'EN FOUT ! Et Doomguy l'a bien compris : du coup il va bousille l'interphone... et apparait le titre de cette oeuvre d'art... un simple mais éloquent DOOM.

Le rock métal tonitruant nous défonse les oreilles avant de laisser chanter le doux son de recharge d'un fusil à pompe. Et c'est parti !

Voilà comment se déroulent les 5 premières minutes de DOOM et c'est parfait !

Les premiers niveaux se suivent avec grande classe et on comprend progressivement en quoi consiste le jeu. Ce n'est pas un simple jeu de couloir où on défonce tout ce qui croise notre chemin. Non... ce sont de petits labyrinthes (pas trop prise de tête) où on défonce tout ce qui croise notre chemin.

Attention ! On on est jamais paummé dans le jeu, y a toujours un point A et un point B où aller... mais il y a un point C à aller trouver pour dégotter telle arme, il y a un point D où aller chercher ce petit bonus, il y a ce point E où aller dégotter ce petit Easteregg et ce point F où débloquer un niveau bonus du DOOM original... c'est juste de l'exploration pour plus de fun !

Et ce qui est sacrément bienvenu... c'est la beauté des environnements : ces installations marsiennes sont sublimes et les décors donnent envie d'être arpenté.

Ils ont rien d'originaux, certes : Alien, Halo et Dead Space ne sont jamais loins en terme de look... mais ils sont beaux, colorés et généreux à découvrir. Les gens ID Software ont compris que le joueur va vouloir explorer la chose... donc autant lui en mettre plein les mirettes et c'est bien fait. Y a un sens du détail assez magnifique dans les environnements sanguinnolents, les pentagrammes présents ici mais pas là... on traverses des pièces où ont eu lieu des trucs pas trés catholique sur des pauvres bougres sacrifiés... UN PUR BONHEUR de découvrir le soin apporté aux décors. Et ce qui est parfait, c'est qu'on ne nous assène pas de moments dialogué pour nous dire ce qui s'est passé.

ID Software est à l'image de son personnage principal : ils n'ont pas besoin de causer pour appuyer le figuratif. Non : le jeu est la figure... et rien d'autre que ça.

Voilà un peu le grand brio de Doom : sa simplicité qui évite de cacher quelque chose d'autre. Le jeu n'est pas présomptueux. Il ne se prend jamais trop au sérieux. Et réussi par moment à nous faire éclater de rire par la méthode peu raffinée avec laquelle notre avatar déglingue tout (comme les fameuses lentilles pour inerrompre la tour argent de fonctionner... dans la 2ème ou 3ème mission).

C'est la suite qui se gatte. Les missions se suivent, les nouvelles armes s'accumulent... et arrive un moment... où le jeu commence à tourner en rond.

Beaucoup ont pointé du doigt la première mission qui se déroule en enfer comme point de départ de la déception. Pas pour moi : j'ai adoré ce niveau.

Pour moi, le problème apparait une fois que l'on rencontre enfin le robot qui nous raconte le scénario (le 8ème niveau du jeu). A ce moment là, DOOM n'a plus grand chose à nous montrer de neuf.

Toutes les armes sont en notre possessions (mise à par le BFG qu'on obtiendra à la fin de ce niveau 8) et les environnements que l'on apprête à découvrir ne vont rien révolutionner de qu'on a vu durant les 7 levels précédents.

D'où l'impression d'un jeu qui commence à devenir long... malgré la nervosité du gameplay et du dynamisme.

C'est au 10ème niveau (quand on retourne en Enfer après avoir dégommé le Cyber démon) que j'ai compris le problème : le jeu aurait mieux fait de diluer les acquisitions de nos armes. En effet les 10 armes principales (je ne compte pas les grenades ou les bottes double-saut) s'acquièrent dés le 8 premières missions... et il y a en tout 13 missions.

Du coup s'ensuivent 5 dernières missions sans réel changement de gameplay. De plus ces 5 dernières missions ne vous feront pas découvrir de nouveaux ennemis (sinon faire arriver des boss... qui sont cool mais sans plus).

Ainsi une lassitude du jeu survient et l'amusement s'estompe quelque peu... au point de me faire presque bâiller.

Et maintenant que j'ai terminé le jeu... et bien j'ai compris le soucis, et j'ai compris que la méthode de ID Software s'est retournée contre eux.

En effet, DOOM commence sur les chapeaux de roue en ne s'encombrant d'aucun scénario : juste un gameplay rapide, nerveux et simple de prise en main... mais le problème, c'est que tout va trop vite.

Chaque premier level nous amène 2 nouvelles armes à chaque fois + 1 nouveau passif à acquérir... mais du coup, le jeu n'en garde pas assez sous le coude pour la suite. Et le tout s'essouffle.

Et malgré tous les efforts que fait le jeu pour éviter de s'encombrer d'un scénario... et bien... Y EN A UN MALHEUREUSEMENT de scénario...

Et la seule raison pour laquelle le jeu continue après 8 missions... c'est la faute à ce fichu scénario qui est tout de même ici et que même les développeurs de ID Software ont dû accepter à se plier.

Un peu comme un sprinter parfaitement entraîné pour faire du 200m... mais qui se retrouve en réalité dans un 400 mètres haie : il donne tout au début, mais termine laborieusement. Doom fait un sans faute dans ses 7-8 premières missions puis s'essouffle dans le 5 dernières.

Et c'est dommage car il est aisé de palier à ce problème en :

- en diluant les acquisitions d'arme sur toute la durée du jeu (par exemple le Canon Gauss... qui est l'une des armes les plus pétées du jeu... ne devrait pas s'acquérir à la 5ème mission... mais à la 10ème !).

- en diluant les boss : en tout, il n'y en à que 3... dont 2 qui possèdent 2 phases chacun... pourquoi les enchainent-on sur les 5 dernières mission ? Il était simple de foutre le cyberdémon à la fin du 6ème monde (premier monde infernal visité), répartir les deux phases du deuxième boss (1 puis 2 gardes infernaux) à la fin du 10ème puis 11ème monde et terminer sur le dernier boss.

- en écrivant un meilleur scénario pour créer une motivation solide à notre besoin de finir le jeu. CEPENDANT celà aurait pu ralentir un peu trop le début du jeu car effectivement, le travail de mise en contexte aurait freiné quelque peu la mise en bouche.

Voilà le principal repproche à faire à ce DOOM qui ne démérite cependant aucunement en terme de fun et de satisfaction en terme de gameplay. C'est fun, rapide, nerveux et l'amusement est instantanée.

C'est sur la durée que le jeu pèche.

DOOM est un jeu que je conseillerai d'acheter en période de promos steam pour moins de 5 euros.

Créée

le 6 sept. 2022

Critique lue 23 fois

Zefurin

Écrit par

Critique lue 23 fois

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