En 2016, ID livrait un DOOM réactualisé qui avait surpris son monde. Le développement fut chaotique et le marketing absolument foireux : il avait tout de même fallu que Nvidia sorte une vidéo maison pour que tout le monde se rende compte que ça avait l'air de sentir très bon alors que tout ce qui avait été montré jusque là laissait craindre un naufrage. Je garde quelques réserves personnelles, notamment du côté du scénario miteux et ses cutscenes peu intéressantes alors que le sentiment semblait être "on s'en fout du scénario, on est pas là pour ça mais pour défourailler" (dans ce cas autant aller jusqu'au bout et ne pas en mettre du tout), mais le jeu était un franc succès, entre un gameplay aux petits oignons et bien nerveux, du gore à tous les étages saupoudré d'un peu d'exploration et l'OST concoctée par Mick Gordon à fond dans les oreilles.


C'est donc confiant qu'on lance ce nouvel opus, qui vomit ses nouveautés avec des écrans tutos tous les 3 pas dans les premiers niveaux à tel point qu'on peut se sentir un peu submergé. Mais aucune inquiétude, ça se tasse rapidement et au moins ça annonce la couleur : ID s'est lâché et améliore sa recette sur tous les points.


Une recette bonifiée côté scénario justement, puisque celui-ci est cette fois bien mieux maîtrisé. Ce n'est toujours pas le cœur de l'expérience (et encore heureux), mais il monte en puissance tout du long, expose bien ses enjeux, sans temps morts et sans jamais trop de blabla. Il touche parfois en pleine cible du nanard assumé et est parfois franchement drôle, tombe juste à tous les coup, c'est exactement ce qu'il faut pour enrober les volées de plomb et autres roquettes qui vont fuser pendant 15 à 20h. Et ça ne se termine pas sur un cliffhanger pété cette fois-ci. Changez rien, c'est parfait.


Côté ressenti général pas de révolution (mais beaucoup d'évolutions, et j'y reviendrai). On reste sur les bases posées par la série et notamment bien sûr par le DOOM de 2016 : on explose du monstre par paquets en enchaînant couloirs, un peu de plateforme d'exploration et de recherche de secrets, et arènes au level design léché qui font la part belle aux multiples possibilités d'approches induites par la palette de mouvements, les multiples armes et leurs deux tirs spéciaux, et les faiblesses de chacun des nombreux monstres spéciaux, qu'il faudra exploiter. Le tout rythmé et sublimé par Monsieur Mick Gordon qui livre encore une OST qui confine au génie et participe à la furie, la frénésie, la rage primale des combats endiablés.


Mais bien que le principe général reste le même, ID frappe fort en rajoutant pêle-mêle : le bullet time, le double dash au sol ou aérien, un grappin sur le super shotgun, brûler les ennemis pour récupérer de l'armure, la possibilité de les geler avec la grenade de glace, les points faibles des ennemis avec possibilités de détruire les armes d'un démon distance pour le forcer au corps à corps, l'escalade de murs, et des dizaines d'autres features qu'il serait trop long de détailler et qui chacune transcendent les combats et l'exploration, et interagissent pour sublimer l'offre de base proposée en 2016.


On sent qu'ID, après avoir réussi le challenge de réinventer la série en plaisant aux anciens et nouveaux, s'est complètement débridé et a pu déployer toute son énergie dans l'amélioration de sa recette avec ce nouvel opus. Ce DOOM Eternal transpire d'une générosité qui se ressent en jeu et procure un plaisir incroyable au joueur. L'alchimie est parfaite, tout fonctionne, et tous les niveaux sont un plaisir à parcourir.


On pourra citer pour pinailler quelques défis timés optionnels sans sauvegarde préalable qui forcent à refaire des morceaux de niveaux depuis le dernier checkpoint à chaque essai, mais ils restent, comme mentionné précédemment, totalement optionnels et malgré tout rarement placés bien loin du checkpoint. Et le jeu propose de les passer et revenir les faire avec les cheats intégrés au jeu : il seront pris en compte (mais non merci, on fait tout à la loyale). Beau joueur.


ID livre une copie quasi parfaite. Il s'agit tout simplement pour moi du meilleur fps de la génération. Impossible à surpasser ? La réponse avec l'inévitable suite. En attendant, aucune raison de bouder son plaisir.

Calaius
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le 30 mars 2020

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