J’te laisse, je vais sauver le monde
Ami lecteur, voici enfin la réponse à l’un des plus grand mystères de l’humanité : pourquoi Nomé est-elle un fantôme sur SC depuis près de 2 mois ?
L’univers s’était ligué contre moi. Mister Nomé, trop heureux à l’idée de se débarrasser de moi quelques temps pour s’adonner à ses plaisirs solitaires – je parle de clics frénétiques, rien d’autre – m’avait pré commandé mon édition de Dragon Age Inquisition, plus le guide, bien en avance. Ouais sauf que les aléas de la livraison ont fait que je l’ai reçu dix jours après sa sortie. J’ai donc dû passer dix jours à le voir en rayon là où je bosse en me lamentant tristement sur mon sort. Et vlà que des amis de Mister Nomé, me voyant sur le live jouer à Dragon Age 2 – on se console comme on peut, hein – s’en vont lui demander « mais, euh, elle sait, Nomé, que le nouvel opus est sorti ? ». Heureusement pour eux, je ne sais pas encore tuer par ondes sonores, ce n’est pourtant pas faute d’essayer.
Et voilà qu’un beau soir je trouve un gentil colis dans ma boîte aux lettres. Je l’ouvre et découvre que j’ai reçu le guide. Seul. Drame. Et comme je ne veux pas me spoiler – je ne l’ouvre qu’après mon premier run – je me suis retrouvée comme une andouille avec mon guide dans les mains et mon jeu dans les airs – ou sur la route, ou dans les mains du facteur mais pas dans les miennes, quoi. Heureusement, il est arrivé le lendemain.
Autant vous dire qu’après tant d’attente, il a intérêt à être bien, le jeu. Rraah mais je ne pouvais pas l’installer depuis l’interface et maintenant il m’oblige à l’installer ! Si j’avais su je l’aurais lancé avant. Bon, je vais me refaire un thé… Faire chier un peu Mister Nomé… Tendre mon linge…Re-faire chier Mister Nomé… Me…Ah ! Enfin ! Alors où que c’est que j’importe mes sauvegardes ? Ah, tiens, je ne peux pas ? Il faut aller sur un site. Grr. Si j’avais su, j’aurais fait ça avant, tiens. Plutôt que de tendre mon linge…Une quinzaine de minutes plus tard, alors que j’ai mis à jour tous mes choix et que je suis parvenue à synchroniser le Dragon Age Keep - le site - avec ma petite console, je peux enfin lancer ma partie !
Bon déjà, le bon point, c’est qu’il est beau. Le moins bon point c’est que je me rends vite compte qu’il met ma 360 à genoux. Il y a des ralentissements et les temps de chargement sont longs. Mais je n’allais quand même pas m’acheter une console next gen, surtout pas quand il y en a déjà une à la maison, mais c’est pas la mienne. Tant pis, je tricoterai pendant les chargements, j’aurai terminé mon pull plus vite.
Après cet aperçu fort constructif de ma vie palpitante, je vais quand même te parler de Dragon Age.
Je suis fort heureuse de pouvoir choisir la race de mon personnage et de pouvoir faire joujou avec sa tête, et même de choisir sa voix ! Après une introduction scénaristique des plus originales – quoi, puisque mon personnage débarque au milieu du chaos et ne se souvient de rien je vois pas pourquoi je devrais me souvenir de tous les jeux dans lesquels on a recours à ce procédé – on se retrouve assez rapidement lâché dans la nature. Finis les vrais-faux couloirs et les rues d’une ville que l’on écumait, tel un adolescent en mal de monnaie pour le bus, avant de se retrouver dans une cave louche et sordide que mais-dis-donc-je-l’ai-pas-déjà-visitée-celle-là-Ah-non-c’en-était-une-autre-c'est-juste-que-y'a-que-deux-modèles-de-caves.
Finie l’ère de l’écumage, passons à l’ère de l’exploration ! Amateur d’univers ouvert, ne te réjouis pas trop vite, les cartes sont vastes et il y a beaucoup à y faire mais on utilise toujours un système de voyage magique pour passer d’une zone à l’autre. Ma foi, ça me convient plutôt pas mal car cela permet de pouvoir tout faire à pied sans que ce soit trop long – j’ai bien une monture mais j’ai peur des chevaux ! Petit bémol, vos compagnons de route n’ont pas de chevaux. Pour un souci de cohérence, vous êtes donc priés de vous imaginer que les trois autres membres de votre équipe sont soit rangés dans vos sacoches, soit courent derrière vous comme des cons. Pauvre Varric¹ !
L’histoire. J’ai déjà parlé de l’introduction d’une originalité à toute épreuve. Evidemment, votre but est de sauver le monde et vous êtes la seule personne à pouvoir le faire. Tout le poids de la survie de l’univers repose sur vos plus ou moins frêles épaules – parce que si vous êtes un Qunari² on ne peux pas vraiment parler de frêle, hein. Et bien sûr tout le poids de sa destruction repose sur les machiavéliques épaules d’un méchant très très méchant et salement amoché – mais relativement classe. Heureusement, les choix d’alliance et les différentes missions pour déjouer les plans du grand méchant avant d’aller lui tatanner sa tronche en règle fournissent variété et rebondissements. L’une d’entre elles vous emmènera dans un bal de la haute avec un tas de gens très bizarres qui parlent avec un accent français et votre principal souci ne sera pas de taper des monstres mais de vous faire bien voir – et c’est pas facile avec ces tordus !
L'univers et les personnages sont riches, on a le plaisir de retrouver Morrigan et Varric fidèles à eux même, un Cullen enfin un peu creusé et une Leliana qui n’a plus grand chose à voir avec la gentille illuminée d’Origins. Mais ça reste crédible. On a le plaisir de croiser Hawke et l’on peut même s’amuser à le/la personnaliser pour qu’il/elle ressemble à celui que l’on a joué dans le 2. D’autres « retours » font ou non une apparition en fonction de vos choix dans le Dragon Age Keep. Outil qui, s’il m’a paru rébarbatif au départ, est devenu très utile quand il s’est agi pour ma 2ème partie de mettre des choix que je n’avais pas fait dans les opus précédents, pour voir. Il y a aussi tout un lot de petits nouveaux intéressants même si certains semblent un petit peu clichés. On regrettera les « quêtes » de recrutement pliées en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, dignes d’une rencontre avec un Mudocon, avec juste un peu plus de syllabes :
- Salut !
- Salut !
- Tu viens sauver le monde avec moi ?
- Ok !
Ce doit être le charme irrésistible de mon héros. On a toujours dit que la célébrité, ça rendait beau. En parlant de charme, on peut bien sûr draguer un peu tout ce qui bouge, mais on ne peut pas coucher avec tout ce qui bouge. Certains ne voudront pas de vous parce qu’ils ne veulent de personne et d’autres parce que l’amour ne passe pas toujours les barrières du genre et de la race. C’est triste.
Une fois que vous aurez fini de faire du tourisme et des bisous à l’élu(e) de votre cœur, il va quand même falloir songer à taper des monstres. Bon théoriquement, si vous avez fait du tourisme, vous avez déjà tapé des monstres, c’est juste une transition pourrie. Il y a même certains endroits un peu craignos pour les bas niveaux, on se promène gentiment dans une petite vallée et *Vroouuff * un dragon vous crame la tronche avant que vous ayez eu le temps de comprendre ce qui vous arrive. Un plaisir de retourner le tuer, plus tard.
La grosse différence concernant l’évolution du personnage, c’est la montée de niveau. Les caractéristiques augmentent maintenant automatiquement en fonction de la classe, il ne reste plus qu’à choisir ses compétences parmi différents arbres - compter 2 arbres au niveau 20 si on les développe à fond. Il y a des « pouvoirs » à proprement parler et des compétences passives qui apportent des bonus non négligeables à votre personnage. Finis les pouvoirs « maintenus » qu’il fallait lancer pour générer un bouclier ou enchanter des armes. Certains de ces sorts existent toujours mais ont une durée limitée dans le temps. On se voit aussi obligé de définir les raccourcis de 8 sorts et n’avons pas accès aux autres en combat. Cela m’a fait peur au début mais c’était finalement suffisant, on n’a de toute façon jamais assez d’énergie ou de mana pour tout utiliser en même temps.
En combat, moi qui passais mon temps à faire apparaître la roue des pouvoirs dans les opus précédents pour mettre le jeu en pause et analyser la situation, il y a un bouton pour ça, maintenant ! On peut donc prendre tout son temps pour placer ses personnages, lancer ses sorts. Cela permet aussi d’obtenir des informations fort utiles sur l’ennemi comme ses résistances et ses vulnérabilités. Non, on ne balance pas du feu sur un dragon qui en crache, ça sert à rien ! On peut aussi jouer sans s’occuper de ses camarades qui ont des comportements relativement rationnels – si ce n’est une consommation excessive de potions de soin mais que l’on peut restreindre – et se contenter de taper joyeusement, c’est largement suffisant contre les ennemis « normaux » ou peu nombreux, pour peu que l’on n’ait pas activé le « friendly fire » ou que l’on n’utilise pas de sorts à effet de zone.
Entre les différentes classes qui changent la façon de jouer, les races qui influent sur la manière dont les gens s’adressent à vous, et les alliances qu’on ne peut pas toutes forger d’un coup, le jeu a un bon potentiel de rejouabilité. Aussi, et avant que ma critique ne devienne aussi longue que le jeu, et pour ceux qui ne se sont pas encore endormis, j’vous laisse, je vais (re)sauver le monde.
1. Varric est un nain
2. Sorte de géant bodybuildé à cornes