Critique complète de Dragon Age The Veilguard

Haaa Dragon Age… Une série de jeux vidéo toute particulière à mon cœur. Aujourd’hui encore, même 7-8 ans après l’avoir fait pour la première fois, Dragon Age Inquisition reste un de mes jeux préférés (et non, pas Origins). L’univers de Thedas est tout simplement mon univers de fantasy favori et je me plonge toujours avec délectation dans son lore et ses histoires jamais manichéennes et ses personnages complexes et particulièrement attachants.


J’ai commencé la série par son troisième opus donc, Dragon Age Inquisition (DAI), qui m’a tellement marqué à cette époque que je l’ai fait deux fois d'affilée (ce qui ne m’arrive JAMAIS). J’ai par la suite, bien évidemment, fait les deux opus précédents de cette série, Dragon Age Origins (DAO) et Dragon Age 2 (DA2). Deux jeux que j’aime énormément également pour différentes raisons, mais pour des choses que je retrouve dans DAI...


DAO pour, ses intrigues politiques et son écriture d’une nuance que l’on voit rarement dans le jeu vidéo. Rien n’est tout blanc ou tout noir. DA2 pour son personnage jouable avec une forte personnalité (peu importe vers laquelle vous tendez) et des compagnons hauts en couleur qui cachent tous quelque chose


Après cela ? Oui oui… J’ai refait DAI pour la troisième fois. Pour quelle raison ? Tout simplement parce que la série Dragon Age est synonyme de choix ! Des choix qui ont un impact majeur sur le déroulé des événements. Vous vaincrez toujours le grand méchant à la fin mais les innombrables façons d’y arriver semblent presque infinies. Cela va d’une simple variation de dialogue à la mort d’un de vos compagnons ou le détrônement d’un monarque pour y positionner quelqu’un qui vous arrange… Et le meilleur dans tout cela ? Vous pouvez importer tous vos choix dans les jeux suivants !


J’aurais bien d’autres points à aborder à leur sujet mais nous ne sommes pas là pour eux aujourd’hui. Non, aujourd’hui, il est question de Dragon Age The Veilguard et il est plus que temps d’aborder le sujet parce qu’il y a des choses à dire sur le loustique…


Mon avis très succinct


Commençons par le dire tout de suite, j’ai beaucoup apprécié jouer à Veilguard. J’ai passé un excellent moment pendant ses environ 60 heures, je ne me suis pas ennuyé et les heures de jeu s’enchaînaient sans que je ne le remarque. C’est donc un bon jeu que je recommanderais sans trop de problème…


Enfin ça, c’est ce que je dirais sûrement à quelqu’un n’ayant jamais touché à un Dragon Age avant, le jeu se joue très bien en lui-même, dans son microcosme. Mais quand on le considère comme le 4e opus d’une série, renommée pour son écriture (bien qu’inégale) et une suite directe des événements de son prédécesseur que j’ai attendu fébrilement pendant presque 10 ans… Autant dire que ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais et j’en ressors quelque peu déçu. Je m’attendais à plus !


Abordons donc différents aspects du jeu pour être un peu plus précis et expliquer plus en détails ce que j’ai apprécié et ce que j’ai moins apprécié.


LE GAMEPLAY


Les combats


Commençons plutôt par le positif, voulez-vous ? Le gameplay est une très bonne surprise et étant plutôt un amateur de jeux d’action que de jeux tactiques, je suis satisfait de la direction que Veilguard a pris par rapport à ses prédécesseurs.


Il faut que je le dise mais les combats de DAO m’ennuient au plus au point (rangez vos fourches et vos torches… merci), cela me retient en général de le refaire même si je finis par craquer. Cela s’améliore au fil des jeux mais sans jamais devenir un point fort de la série, on y joue pour d’autres raisons.


C’est une direction très différente, on oublie la pause tactique, le contrôle des personnages alliés et on laisse place aux esquives à la dernière seconde, les counters bien placés et du pressage de boutons bien énervé ! Cela a fait fort débat et je comprends honnêtement pourquoi. Ce nouveau gameplay bien plus nerveux ne sera clairement pas la tasse de thé de tout le monde mais c’est la mienne. À tel point que cela me donne envie de refaire le jeu juste pour tester une autre classe… Je n’aurais jamais cru vouloir refaire un Dragon Age pour son gameplay. Étrange.


Le côté RPG


J’ai vu des gens dire que Dragon Age The Veilguard n’avait plus rien d’un RPG et j’ai bien du mal à comprendre cette critique… La variété de builds possible pour votre personnage est assez folle grâce à de nombreuses pièces d’équipement qui peuvent, pour le coup, vraiment changer votre manière d’aborder les combats, pour peu qu’on s’y intéresse.


Vous aurez le choix entre trois classes différentes, guerrier, voleur et mage (comme tous les Dragon Age) et aurez accès à trois spécialités pour chacune d’entre elles. J’ai par exemple choisi d’incarner un guerrier (j’ai un faible pour les grosses armures rutilantes, don’t judge me) en partant vers la spécialité champion, bien planqué derrière mon bouclier.


Au premier abord, cette classe me laissait penser que j’allais surtout jouer sur le côté très défensif et les contres bien placés avec des attaques de zone pour contrôler le champ de bataille. Et c’est ce que j’ai fait au début… Jusqu’à ce que je débloque d’autres pièces d’équipements et que je remarque une mécanique qui me plaisait bien, l’arme enflammée. L’arme prend feu dans certaines conditions et augmente drastiquement les dégâts des attaques basiques. Et tient tient tient, le skill spécifique du champion est une grenade de feu, est-ce que je peux faire marcher les deux ensembles ?


Sans rentrer dans les détails de mon build car cela serait sûrement barbant à lire et cette critique commence déjà à s’allonger et c’est encore loin d’être fini (bonne chance à ceux qui vont au bout, votre sacrifice ne sera pas oublié soldat). J’obtenais l’arme enflammée en tuant un monstre avec ladite épée ou en faisant un contre parfait grâce à un anneau. Mes sorts étaient tous de feu et brûlaient l’ennemi (ce qui leur faisait des dégâts continus). Mon épée au niveau max lui donnait un passif augmentant ses dégâts si elle est enflammée et que l’ennemi brûle. Un autre anneau me donnait un passif où une partie de mes résistances au feu était convertie en dégât bonus de feu et tient donc, une des armures est spécialisée dans les défenses au feu…


BREF vous avez compris, toutes les pièces d’équipement ont leur utilité et travaillent ensemble en connectant les différentes mécaniques de façon plutôt intelligente (sans être d’une profondeur ahurissante). J’aurais pu partir sur un build complètement différent avec la même spécialité et ce n’est qu’une spécialité sur trois d’une des trois classes. Il y a une véritable diversité sur la manière de combattre et chacun pourra trouver son bonheur. Très bon point de la part des développeurs, vous pouvez réinitialiser votre arbre de compétences à n’importe quel moment et changer de build à votre guise. Vous pourrez vous amuser à jouer d’une autre manière si l’envie vous prend.


En ce qui concerne la présence des compagnons dans les combats (on reviendra sur leur écriture et place dans l’histoire un peu plus tard), ils sont utiles mais sans plus. Ils peuvent apporter des soins ou des buffs en plus très appréciables et des bursts de dégât grâce à un système de combos simple mais relativement efficace. Mais vous ferez la majorité des dégâts vous-même. À moins que vous fassiez un build spécialisé dans l’augmentation des dégâts de vos compagnons et la réduction de leur temps de recharge (oui, c’est tout à fait possible). Personnellement, cela me va très bien étant un joueur plutôt typé action mais je peux tout à fait comprendre que cela ne plaise pas à tout le monde si on préfère une approche tactique des combats…


L'exploration


Pour ce qui est de l’exploration, elle est honnêtement plutôt bonne. Finies les maps immenses de DAI remplies à la gueule d’activités toutes plus inutiles les unes que les autres afin de rajouter artificiellement de la durée de vie ! Ici, nous avons des maps condensées, plutôt linéaires mais qui ne manquent pas de petits passages optionnels qui sauront récompenser votre curiosité.


Vous ne pourrez pas tout explorer d’un coup, certains passages sont fermés jusqu’à ce que vous progressiez suffisamment dans l’histoire, grâce à certaines quêtes secondaires ou que vous débloquez vos compagnons. Car oui ! Vos compagnons ont des capacités qui leur sont propres et qui permettent d’ouvrir des passages. Heureusement, pas besoin d’avoir ledit compagnon directement dans votre groupe pour utiliser leur pouvoir. Pas très logique en soi mais je préfère éviter les allers-retours inutiles.


Veilguard a trouvé un bon équilibre entre cartes ouvertes et cartes purement couloir, c’était toujours agréable de découvrir un coffre et un nouvel équipement dans un recoin un peu caché !


Je ne pensais pas tant blablater sur le gameplay de Dragon Age The Veilguard mais j’avais tout de même pas mal de choses à dire sur le sujet et j’en suis très agréablement surpris. Cela devient juste légèrement répétitif avec 60 heures de jeu, une fois votre build terminé et à cause d’un manque de variété au niveau des ennemis. Pouvoir réinitialiser votre build à tout moment peut sûrement aider à varier mais le hic c’est qu’on ne peut pas sauvegarder des “profils” de build. Vous devrez donc vous retaper l’arbre de compétences point par point à chaque réinitialisation et autant dire que ce n’est pas très amusant. L’arbre de compétences n’est pas gigantesque mais il n’est pas tout petit non plus. Espérons qu’ils rajouteront une sauvegarde de build dans une future mise à jour pour changer plus facilement.


Le gameplay est la partie qui m’a globalement le plus poussé à relancer le jeu… Cool, non ? C’est une bonne chose bien évidemment mais ce n’est pas sur ce point que je m’attends à tant apprécier un Dragon Age et encore moins un jeu Bioware. Non, là où je l’attends c’est sur son écriture, ses personnages et ses choix cornéliens.


L'ÉCRITURE


Ho boy here we go… Vous trouviez que j’avais déjà trop de choses à dire sur l’aspect gameplay de ce jeu ? Vous n’êtes pas prêts pour ce que j’ai à dire sur son écriture ! Et oui, ça risque de spoil, mais vraiment un minimum, vous êtes prévenu au cas où.


Que dire, que dire ? On passe du médiocre, au mauvais, au très bon sur ces 60 heures. Ce n’est pas désastreux, loin de là, mais c’est inégal c’est sûr. Heureusement, cela va en s’arrangeant en progressant dans le jeu, c’est surtout le début qui laisse à désirer. Mais quand ça laisse à désirer, ça le fait vraiment, j’avais parfois l’impression que le jeu était écrit pour des enfants, tellement l’écriture était basique et sans personnalité… Certains dialogues avec des compagnons me donnaient envie de claquer ma tête sur le bureau par son côté gênant. Mais pas un gênant voulu par les auteurs, mais par un manque clair de maîtrise et de direction. Cela s’améliore, encore heureux.


Les personnages


Parlons donc des personnages, l’un de mes aspects préférés de ces jeux. Globalement, c’est plutôt réussi, je les trouve tous attachants à leur manière et ils sont bien différents les uns des autres. Cependant, j’ai du mal à les trouver MARQUANTS. Je ne pense pas que je me souviendrai spécialement de ces personnages ou de leurs interactions dans le futur comme je peux me souvenir de Morrigan, Alistair, Isabella, Varric, Cassandra, Iron Bull ou encore Dorian pour ne citer qu’eux… Peut-être que c’est un simple biais de récence, qui sait ?


La raison est au final simple, ils manquent de profondeur et de complexité. Le plus gros problème de l’écriture des personnages et de l’histoire en général est son cruel manque de NUANCES. Et je vais y revenir tout au long de cette partie car c’est vraiment le plus gros défaut du jeu pour moi et surtout pourquoi je n’en suis pas complètement satisfait en tant que Dragon Age…


Certains personnages sont plus intéressants et mieux écrits que d’autres, je pense notamment à Emmrich, le nécromancien effrayé à l’idée de mourir un jour. Cela vaut aussi pour leurs quêtes personnelles même si je les trouve toutes plutôt intéressantes mais j’ai tout de même un problème avec leur déroulé… Ou plutôt leur conclusion.


À chaque fois que vous terminez la quête personnelle d’un compagnon, vous serez mis face à un choix. Il faudra aider ledit compagnon à prendre une décision importante et bien que pour la plupart cela semble logique qu’on vous demande votre avis, pour d’autres, je suis pour le moins… dubitatif.


Prenons Taash par exemple, la guerrière Qunari. Toute sa quête personnelle tourne autour du fait de trouver son identité. Oui oui, c’est le personnage non-binaire qui a fait couler beaucoup trop d’encre pour rien et bien que je trouve cet aspect pas parfaitement abordé (pas suffisamment contextualisé dans l’univers du jeu à mon sens) ce n’est pas cela qui m’intéresse ici…


Durant toute sa quête, Taash est partagée entre son identité liée à l’endroit où elle a grandi et vécu toute sa vie (le Riveïn) et son héritage maternel (le Qun). Le Qun est une religion guerrière très codifiée où chaque personne est assignée un rôle selon son caractère et ses prédispositions : si on vous dit que vous êtes fait pour être boulanger, vous serez boulanger toute votre vie et on ne vous demandera pas franchement votre avis. Le Riveïn, c’est tout l’inverse, une société libre où il y a beaucoup de pirates ou de pilleurs de trésors.


Et c’est à vous, joueur, de faire ce choix pour Taash…Cela me semble être une décision beaucoup trop personnelle pour que je décide à la place de quelqu’un si elle doit suivre une religion héritée de sa mère ou embrasser la façon de vivre de là où elle a grandi. Le fait que sa quête puisse finir de plusieurs façons différentes, c’est exactement ce que j’attends d’un Dragon Age, mais le personnage ne devrait pas se baser sur UNE décision à la fin de la quête. Cela aurait dû être beaucoup plus naturel, Taash aurait dû former son avis elle-même après de nombreuses conversations. On devrait l’influencer dans un choix à force d’en discuter ensemble mais la décision finale aurait dû venir d’elle.


Cela est moins drastique avec les autres personnages et cela passe donc mieux qu’avec Taash, mais j’aurais largement préféré une façon de faire plus naturelle pour tous à la place d’une décision finale de notre part.


Pour finir sur les compagnons car cela commence déjà à être bien long et que j’ai encore d’autres sujets à aborder (je vous avais qu’il faudrait du courage pour tout lire), je les trouve trop… gentils ? Trop respectueux des émotions et avis des uns des autres ? Même deux compagnons où l’on me dit noir sur blanc qu’ils ne s’apprécient pas, je ne l’ai jamais ressenti.


Ils sont tous très différents avec des expériences et des vies très éloignées et pourtant ils ne s’engueulent jamais ? Vous allez vraiment me faire croire que la détective et l’assassin arrivent à être sur la même longueur d’onde et n’ont pas une façon de voir la vie diamétralement opposée ? Tout cela manque fortement d’étincelles, on a l’impression de faire partie d’un groupe d’amis de longue date (ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi) alors qu’on se connaît depuis quelques mois seulement ? Avoir vos compagnons qui s’envoient des piques à longueur de temps lorsqu’ils vous accompagnent (les fameux banter) est normalement une partie intégrante du choix de qui vous accompagne en mission…


Dommage. Ce n’est pas mauvais mais j’aurais aimé plus de sel, plus de… NUANCES.


L'histoire


Malheureusement, ce souci des alliés un peu trop gentils et manquant de piquant et donc de nuance se retrouve un peu tout au long du jeu, dans l’histoire et dans les différentes factions. Il y a plusieurs factions à travers le nord de Thedas (une pour chaque compagnon) avec lesquelles vous entretenez des relations et pouvez augmenter cette dernière pour qu’elles deviennent plus fortes. À quel dessein ? Je vous laisse jouer au jeu (et le finir) pour le découvrir !


Encore une fois ces factions sont toutes bien différentes les unes des autres et ont leurs propres objectifs mais elles sont, une fois de plus, trop gentilles… On me présente les Corbeaux d’Antivan (un groupe d’assassin) comme des goods guys qui défendent leur ville à leur manière ? Hun ? Ce sont juste des gens qui acceptent des contrats pour tuer des personnes contre espèces sonnantes et trébuchantes et je suis censé les voir comme sympathiques ? Que l’assassin de mon groupe me fasse comprendre que justement, même dans l’assassinat, tout n’est pas tout noir, je dis oui ! Mais que tous ces assassins m’aident sans renfrogner dans ma tâche et soient tous de mon côté… j’ai du mal à y croire. Mais où sont donc la complexité et la nuance dont Dragon Age a toujours fait preuve ?




Aucun personnage, compagnon ou autre, n’a challengé mes vues sur l’univers, m’a fait remettre certaines choses en perspective. Je me souviens encore de conversations avec des personnages comme Morrigan ou Vivienne qui remettaient en question mon point de vue sur ce qu’il faudrait faire avec les mages de Thedas. Dans Dragon Age, les mages sont majoritairement considérés comme dangereux à cause de leur puissance et leur lien aux démons et sont enfermés dans des prisons-écoles ! Un questionnement CENTRAL de tous les Dragon Age… sauf Veilguard. Logique dans une certaine mesure, il se passe dans une région où les mages gouvernent contrairement aux précédents jeux. Mais de là à ce que ça soit complètement absent, meh.


L’histoire de Dragon Age The Veilguard est, honnêtement, plutôt bonne. Elle se suit bien, et progresse à un bon rythme. Elle est très linéaire, le jeu à une histoire à raconter et rajoute du secondaire par-dessus. C’est donc une approche différente des précédents, qui avaient plus tendance à se concentrer sur l’univers et les conflits qui nous entourent en ajoutant une histoire au tout. C’est probablement de cela que découlent les problèmes que j’ai avec le jeu… Il n’y a aucun problème en soit avec les histoires linéaires, énormément de jeux le sont et sont excellents mais je ne suis pas sûr que ce soit fait pour du Dragon Age.


L’écriture plutôt faible au début du jeu s’améliore véritablement au fur et à mesure qu’on joue pour atteindre une mission finale, pour le coup, vraiment excellente sur quasiment tous les points. Avec des choix qui auront un véritable impact sur ce qui se passe, dommage que cela n’arrive véritablement qu’à la fin du jeu…


Les choix


Parlons donc un peu plus d’une mécanique ESSENTIELLE des jeux Dragon Age et de sa place dans Veilguard, les choix ! Qu’on se le dise clairement, ces choix, et comment ils peuvent drastiquement changer le déroulé des jeux, sont l’une des raisons majeures pour y jouer.


Il est vrai que les choix impactant sont largement moins présents dans cet opus. Je ne suis pas sûr que d’un joueur à l’autre, nous aurons tous une expérience si différente de l’histoire. Enfin c’est l’impression que j’ai eue. À part les choix des personnages évoqués plus tôt, je n’arrive qu’à penser à un choix qui a un impact sur le déroulé de certains événements et quêtes.


[léger spoil] Plutôt assez vite dans votre partie, vous serez informé que deux villes se font attaquer simultanément et vous devrez choisir à laquelle venir en aide. Chouette, voilà un choix important, d’autant plus qu’un compagnon est lié à chaque ville et cela aura donc un impact sur eux aussi ! Le compagnon de la ville que vous n’avez pas aidé quitte le groupe et vous en voudra ?! La ville sera ravagée et aura des quêtes par rapport à sa nouvelle situation ?! Est-ce que je serais en train d’assister à de réelles conséquences sur mes choix ?! C’est pour ça que j’aime Dragon Age bon sang !


Haaa… Si seulement ils étaient allés jusqu’au bout… Le compagnon reviendra assez vite, vous en voudra un peu, mais ça va finalement. Même la faction de la ville est plutôt compréhensive. Ha. Donc pas trop de conséquences au final ?Narrativement, non, à part que vous ne pourrez plus romancer le compagnon concerné. Cela change des aspects du gameplay cependant. Le compagnon est endurci et perd l’accès à ses compétences de soutien (fini les heals/buff) mais en contrepartie, ses capacités offensives sont améliorées. La ville sera différente, vos ennemis l’ayant conquise et les quêtes ne seront donc pas les mêmes et vous perdez accès à la boutique de la faction en place. Encore une fois, d'excellentes choses au niveau du gameplay mais pas au niveau de l’écriture… Pourquoi s’arrêter là ?


Mais bon, ce genre de choix difficiles qui impactent l’apparence de Thedas et nos compagnons, avec de vraies conséquences, reviendra par la suite, pas vrai ? Pas vrai… ? Haha…


L’une des choses absolument incroyable avec les Dragon Age (et Mass Effect), c'est que vous pouvez importer vos choix des précédents jeux et cela change pas mal de choses. Dans Inquisition vous pouvez, par exemple, parler avec l’enfant de votre personnage de Origins et il y a des quêtes qui tournent autour de lui. Mais il peut être complètement absent si vous avez fait d’autres choix dans le premier jeu et ce n’est qu’une variable parmi tant d’autres…


Dans Veilguard ? On oublie tout ça, vous ne pouvez pas importer vos choix et on vous demandera de confirmer seulement 4 décisions prises dans Inquisition… C’est tout ? Mais quelle déception ! Je veux bien que plus il y a de jeux, plus cela devient difficile à gérer avec tous les embranchements possibles et imaginables et qu’il y aura forcément des sacrifices, mais seulement 4 choix ? Sur des centaines ?


Excessivement peu de personnages des précédents jeux reviennent dans celui-ci, cela se compte sur les doigts d’une main. Il n’y a quasiment aucune mention des événements auxquels vous avez participé dans les trois autres opus. J’ai comme l’impression que le studio voulait faire table rase et repartir sur d’autres bases, à l’instar de Mass Effect Andromeda. Mais ce dernier avait l’avantage de se passer dans une autre galaxie, il est donc normal qu’on ne mentionne que très peu les événements des trois autres jeux. Et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je trouve que Dragon Age The Veilguard est un meilleur jeu que Andromeda.


Pour une suite bien plus directe de son prédécesseur que tout autre Dragon Age avant lui, c’est bien dommage de le détacher autant de son héritage… Surtout que cela était véritablement l’une des forces de cette série. Cela me déçoit un peu.


L'ARTISTIQUE


On aborde enfin la dernière partie de cette critique beaucoup trop longue (si vous avez tout lu jusqu’ici, chapeau) où l’on va aborder le côté artistique de Dragon Age The Veilguard. Pas d'inquiétude ! Cela sera beaucoup plus court.


Et bien… Ouah ! S’il y a bien un domaine où ce jeu ne se rate pas, à part peut-être les musiques trop absentes, c’est ce qui touche à l’artistique. Bioware devrait recruter de nouveaux auteurs et de nouveaux game designers mais des nouveaux artistes ? Pas besoin !


Le jeu est beau, tout simplement. Alors, on peut bien évidemment préférer le type de graphisme d’Inquisition par exemple (comme moi), surtout au niveau du chara design qui est un peu plus cartoon. On n’y fait honnêtement très vite plus attention… Mais pour ne pas trouver le jeu et ses environnements tout simplement sublimes, il faut avoir les yeux fermés. Il y a une vraie direction artistique, très colorée avec un vrai parti-pris au niveau des éclairages et le résultat est à couper le souffle.


Je ne compte pas le nombre de fois où je me suis arrêté pour juste observer les environnements, bien plus que sur d’autres jeux. Un détail tout particulier a été donné sur les paysages à l’horizon. On sent que même les endroits que l’on voit au loin, que l’on ne pourra jamais visiter, sont vivants et regorgent d'histoires. Les environnements étaient là avant nous et le seront encore après notre passage. J'ai véritablement ressenti un amour pour cet univers de la part des artistes du jeu !


Comme déjà dit, les musiques sont très absentes ou simplement pas marquantes… Cela servait bien à quelque chose d’aller chercher Hans Zimmer pour si peu. Peut-être qu’il a laissé faire son stagiaire. Attention, elles sont plutôt bonnes, mais juste sans vraiment de personnalités, je n’irais pas les écouter par moi-même. Dommage, la BO d’Inquisition signée Trevor Morris était tout bonnement excellente et j’ai eu des petits frissons quand le thème de l’inquisiteur passait dans Veilguard.


EN CONCLUSION


Toutes les raisons pour lesquelles je suis tombé amoureux de cet univers sont globalement absentes de Veilguard. L’univers n’est justement pas beaucoup plus développé… Un comble alors que ce 4e opus se passe dans une région différente des précédents (DA2 ne comptant pas vraiment, l’intrigue se passant majoritairement dans une Cité-État) et qu’il y avait donc énormément à faire. Le jeu n’est pas mauvais, loin de là, et encore une fois, j’ai passé un excellent moment en y jouant et j’y joue encore sur une deuxième partie, je n’en ai visiblement pas assez ! Mais ce n’est vraiment pas ce à quoi je m’attendais pour un Dragon Age, je voulais quelque chose qui sorte de l’ordinaire, ne serait-ce que sur son écriture, son histoire, ses choix… Malheureusement, Dragon Age The Veilguard est générique sur trop de points mais pour moi, cette série, et les jeux Bioware en général, ne peuvent pas se permettre de l’être.


Il souffre un peu des mêmes problèmes que Mass Effect Andromeda, même si je le trouve bien plus soigné et abouti que ce dernier. Un gameplay qui tient bien la route mais une écriture qui laisse vraiment à désirer. On sent que Bioware voulait un peu repartir de zéro, sauf que là, impossible de changer totalement les personnages en faisant une intrigue dans une autre galaxie… ça ne marche pas vraiment donc. Ils veulent attirer une nouvelle audience mais sans parler suffisamment à celle qui était déjà présente.


Est-ce vraiment surprenant ? Bien qu’on en ait assez peu entendu parler pendant les 10 ans qui le séparent d’Inquisition, le développement de ce jeu a été, pour le moins, chaotique. D’abord envisagé comme un jeu solo, puis comme un jeu multi as a service, puis finalement reparti vers un jeu solo après le fiasco d’Anthem. Et tout cela sans compter sur les changements de direction et le départ d’une bonne partie de l’équipe… Au final, c’est presque un miracle d’avoir un jeu d’une aussi bonne qualité au vu de toutes ces circonstances.


Alors que penser de ce Dragon Age The Veilguard ? Je pense qu’il plaira beaucoup à de nouveaux joueurs qui découvriront la licence, c’est très facile de se plonger dedans et comme il reprend assez peu de choses des précédents, on n’est pas perdus… Il pourra plaire dans une certaine mesure à d’anciens joueurs comme moi mais pas pour les raisons qui m’ont fait aimer les autres jeux.


Si vous aimez les actions-rpg avec une histoire se suivant bien et des personnages intéressants, allez-y, vous passerez très probablement un bon moment. Pour les autres ? À vous de voir ! Mais ne laissez pas toutes les discussions, qu’il y a pu avoir avant même la sortie du jeu, forger votre avis. C’est un jeu bon, sans être exceptionnel.


Bioware n’est pas mort, le studio a simplement changé et je pense sincèrement que Veilguard est, enfin, un énorme pas dans la bonne direction et qu’ils ont finalement trouvé leur identité après 10 ans de fiasco. Il faut juste se faire à l’idée que le Bioware qu’on a tant aimé et qui nous a tant marqués a évolué en autre chose et il va falloir se faire à l’idée. Cela plaira à certains et à d’autres, non… Est-ce que cela sera une bonne chose ? Seul l’avenir nous le dira !




Gardez un oeil critique et ouvert, peut-être que vous aurez une bonne surprise !

Kazanage
6
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Créée

le 1 déc. 2024

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Kazanage

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