Ces derniers temps, une vague de nostalgie touche le milieu vidéo-ludique, spécifiquement concernant les RPG. Il s'agit d'un genre assez vaste qui a eu son lot de jeux mémorables auxquels je n'ai malheureusement qu'à peu d'entre eux. Dragon's Dogma, par bien des aspects, promettait une expérience jouissive. De tout temps, les jeux de rôle japonais ont été séparés de leurs équivalents occidentaux. La questions se posait alors : à quoi ressemblerait un action RPG typé occidental développé par des japonais ?
Ce mélange s'opère dès les premières heures de jeu. À l'instar d'une pléthore de ses homologues, Dragon's Dogma démarre d'une manière tout à fait classique : une prophétie, un héros/héroïne muet qui est un élu, et un dragon à vaincre. L'ensemble se déroule dans un univers médiéval-fantastique somme toute classique. En fait, malgré quelques points intéressants, ce n'est certainement pas pour l'histoire que l'expérience vaut le coup. Ici, le scénario ne présente aucune surprise, la plupart des personnages sont oubliables et le manichéisme est de mise. En outre, j'avoue avoir esquissé des sourires de temps à autre en voyant des archétypes japonais s'ajouter. La quête principale réside en une succession d'affrontement, agrémenté d'alliances et de trahison, et de boss relativement coriaces. Puis évidemment, l'élu vainc le dragon et finit la duchesse éperdument amoureuse, que ce soit un homme ou une femme, d'ailleurs. Quant aux quêtes secondaires, on n'échappe à l'aspect "fedex", même si les voyages promettent des rencontres sanglantes et évitent la répétitivité.
Tout respire le classicisme volontaire : histoire, gameplay, background et musique. Cela se laisse jouer sans lasser : le temps défile tandis que Dragon's Dogma accuse une durée de vie d'au moins plusieurs dizaines d'heures tout au moins. Mais au-delà de ces éléments vus et revus dans un genre prolifique, et, comme certains le disent, en plein déclin, Dragon's Dogma jouit d'un gameplay jouissif, vraiment prenant.
Le système de pions rend ce jeu assez unique. Pour moi, il s'agit du jeu rêvé : de manière générale, j'aime beaucoup avoir plus qu'un compagnon. Le compromis est bien rempli : on peut se créer le nôtre et être accompagné de deux autres. Moralement parlant, ces personnages ne sont pas des humains et on peut s'en servir comme on veut, mais bon... Comme de juste, nos pions sont avant tout des éléments de gameplay avant d'être des personnages, et par conséquent, il ne faut pas espérer un quelconque attachement envers eux. Néanmoins, ils ajoutent une véritable dynamique lors des combats, sans compter qu'il faut les changer régulièrement, ce qui permet de varier les affrontements plutôt nombreux.
J'ajouterai que, d'ordinaire, les RPG auxquels j'ai joués possèdent une difficulté suivant une courbe décroissante. Dans le cas de Dragon's Dogma, cela s'apparente plus à une courbe sinusoïdale : le début est assez ardu, notamment à cause des barres de vie immenses de certains ennemis, puis la montée en niveaux et en classes facilite grandement les combats, puis les ennemis redeviennent forts et ainsi de suite, ... Au moins, aucun sentiment de lassitude n'a pu s'installer en moi.
Loin d'être un chef d'oeuvre du genre, Dragon's Dogma est plaisant. Jamais ennuyeux, jamais répétitif, il n'est pas non plus très mémorable. Dans le genre, on peut le qualifier de divertissement efficace.