R2D2? What was that noise?
Comment ai-je pu oublier de noter ce petit jeu étonnant dont je garde encore aujourd'hui les cicatrices émues? Car "Duskers" est terriblement prenant comme jeu. Déjà le contexte est anxiogène :...
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le 17 avr. 2020
Un jeu vraiment sombre, vraiment atmosphérique, et qui vaut définitivement le coup d'oeil. Regardez au moins le trailer pour voir ce que vous allez manquer, si vous suivez mon opinion plutôt négative.
L'objectif est juste de survivre, ce que l'on fait en envoyant son équipe de roombas de l'espace nettoyer des épaves spatiales dérivant à l'abandon. Pas littéralement nettoyer, hein, sinon le jeu s’appellerait "dusters". Disons piller, puisqu'on y est déjà la recherche de carburant, de pièces de rechange, et de roombas de secours.
Bien entendu, façon Alien ou Space Hulk, d'invisibles menaces peuvent se terrer dans chaque recoin inexploré. Le grand succès de Duskers, c'est l'ambiance oppressante, obligé que l'on est de deviner ce qui se passe via la source vidéo analogique, usée jusqu’à la corde, et occasionnellement défaillante, qu'envoient les robots. Il n'y a pas de musique, juste le ronronnement presque régulier de la machinerie spatiale, les sas qui s'ouvrent et se ferment, les bips de modem d'un drone qui acquiesce un ordre, et, parfois, les grincements de mauvais augure de la carcasse fatiguée du vaisseau.
On contrôle l'exploration presque uniquement via le clavier, entrant chaque commande via un terminal pendant les missions. Comme dans Bash ou MS-DOS, quoi. Ce choix de game design dont je trouvais le concept attrayant contribue en fin de compte à la monotonie de Duskers, malheureusement.
Les missions de Duskers se déroulent comme des parties d’échec contre l'entropie toute-puissante de cet univers décrépit. Confronté sans cesse par la catastrophe imminente qui pourrait découler de votre prochaine action, on a un peu l'impression d’être juste une porte devant la mort et l'obligation de recommencer à zéro. Mais là ou un FTL offre une demi-douzaine de tactiques disponibles quasiment à tout instant, on est limité dans Duskers par l’équipement toujours squelettique dont disposent les robots du moment. Presque toujours, l'option stratégique idéale est absente. Très souvent, une ou deux options sont possibles, chacune accompagnée d'une forte chance de réduire encore plus vos options en cas de lézard. Trop souvent, c'est le choix entre un risque presque certainement fatal, ou bien abandonner la mission et le maigre espoir que la prochaine se passe mieux.
Apres quelques heures, le manque de variété des explorations, et le renouvellement trop lent des options tactiques, viennent à bout des mérites vidéoludiques pourtant indéniables de Duskers. Chaque épave se ressemble, on passe l'essentiel de son temps à retaper les mêmes commandes, le système d'alias est trop limité, on arrive vite a court de surprises. Originalité, présentation impeccable, atmosphère, j'aurais aimé donner une meilleure note à ce petit jeu indépendant qui a aussi le mérite de tourner sur Linux et sur mon vieux PC de 2006 (sans blague). Mais le gameplay est vraiment trop limité et limitant. FTL, pour moitié moins cher, reste la valeur sure dans une catégorie finalement similaire.
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le 30 sept. 2016
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