C'est bien connu, dans les jeux vidéos on a toujours l'occasion d'incarner des personnages un peu loufoques : plombier moustachu, marsupial fou, dinosaure qui crache des bulles, écureuil alcoolique, mais est-ce que vous avez déjà pensé à un ver de terre en tenue d'astronaute ? Non ? Et bien, c'est pas grave, David Perry et Doug TenNapel l'ont imaginé à notre place.
Earthworm Jim est un jeu de plateformes dans lequel on incarne Jim, un lombric humanoïde armé d'un pistolet laser. Sa mission ? Sauver la princesse Machin-Chouette des griffes de la terrible reine Fesse-de-Limace. Quoi ? Qui a dit que c'était bizarre ?
Pour achever sa quête, Jim devra traverser divers niveaux, armé de son pistolet laser et de sa tête qui lui serre de fouet et peut aussi se servir de sa tête en guise d'hélicoptère pour planer. Moulte périples attendent notre preux chevalier : immenses décharges, rodéo de hamster, saut à l'élastique, affrontements contre des boss et même l'Enfer dans une parodie de la scène de Chernabog dans Fantasia.
Bref, tout un programme dans des environnements loufoques et colorés placés sous le signe de la parodie et du bizarre.
Commençons par ce qui saute tout de suite aux yeux : c'est vraiment beau. Commes les jeux Virgin sorti sur les plateformes 16 bits, Earthworm Jim est un vrai régal pour les yeux, et que ce soit la SNES ou la Megadrive, les deux versions sont toutes aussi belles. Les décors et les sprites sont détaillés, les animations sont fluides, même 30 ans après, ce jeu est une pépite visuelle.
Pour les musiques, c'est pareilles ! Elles sont entraînantes et riches sans devenir assourdissantes. Cependant sur ce point, je conseille quand même plutôt la version SNES, un poil moins stridente que la Megadrive et elle sonne un peu plus cartoonesque.
Hélas, même si c'est un régal esthétiquement, on s'apperçoit vite de quelques défauts après la première heure de jeu. Je vais sûrement paraître chipoteur, mais croyez moi, il y a des passages qui m'ont vraiment gâcher mon plaisir de jeu.
Tout d'abord, ce jeu est vicieux. Je ne sais pas si c'est dans le but de créer une sorte d'humour douloureux ou si c'est de la difficultée mal foutue mais ce jeu est vicieux.
Dans les premiers niveaux par exemple, c'est le festival de la douleur : on prend des dégâts en permanence, il y a plein de pièges et l'énergie sur le chemin est une denrée rare. Il sera nécessaire de refaire plusieurs fois le niveau depuis le début afin de mémoriser tous les pièges et l'emplacement des ennemis.
Et quand c'est pas les pièges, c'est le décor qui s'y met ! Plus haut, j'ai dit que le jeu était beau, et bien je ne pensais pas que des jeux pouvaient être tellement beau qu'ils en deviennent durs ! Dès le deuxième niveau, les plateformes et les arrières plans sont parfois beaucoup trop détaillés, ce qui nous force à sauter un peu partout pour savoir où on peut poser les pieds ou non, en se prenant les pieds dans un piège au passage. Sur la fin, certaines situations sont similaires à des sauts de l'ange et PAF on se remange des piques qui nous enlèvent 30% d'énergie !
Et en parlant de sauts de l'ange, je dois absolument vous parler de l'élément de jeu qui m'a le plus frustré durant mes parties : le grappin.
Bon dieu, que je hais le grappin ! Les crochets sont toujous placés trop loin entre eux et les vols planés sont pénibles à faire ! Certains passages sont vraiment atroces et doivent être refais plusieurs fois avant d'être maîtriser...
Ce qui est terrible, c'est que le jeu est rempli de passages frustrants qui donnent envie de manger sa manette ! Un niveau d'escorte insupportable, des ennemis qui courent partout, des pièges qui suce de l'énergie à la vitesse de l'éclair, et je ne parlerai même pas des niveaux en sous-marin qui sont de véritables cauchemars.
C'est vraiment dommage, parce que les ingrédients pour faire un excellent jeu sont là mais il y aussi des parasites qui gâchent le plaisir.
À l'opposé des passages horribles il y a des moments très funs et originaux : les courses en fusée, le boss en saut à l'élastique, la chevauchée de hamster où même le niveau plongé dans l'obscurité qui est plutôt rigolo; et bien évidemment tout l'aspect esthétique loufoque et coloré de l'univers. Earthworm Jim estun jeu bizarre et rigolo à l'histoire digne des meilleurs épisodes de Tex Avery (dommage que cette histoire ne soit pas très bien incéré dans le jeu et qu'elle soit resté dans le livret). Heureusement les moments de torture n'engloutissent pas trop les moments de joie et on garde une expérience plutôt positive du jeu.
Jeu de plateformes culte de la génération 16 bits, Earthworm Jim sera rester dans les mémoires pour ses aspects positifs plutôt que négatifs et c'est tant mieux. Après tout qui sait, peut-être que je suis juste une andouille qui n'a pas saisi toute la subtilité artistique et spirituelle de cette oeuvre ?
Quoi qu'il en soit, je vous invite à tenter Earthworm Jim ne serait-ce que pour les deux premiers niveaux ou en vous gavant de codes de triche *tousse tousse*.
Que vous soyez plus SEGA ou plus Nintendo, qu'importe, les deux versions se valent. La version Megadrive a plus de contenu, mais la version SNES est plus jolie et a de meilleures musiques. Préparez vous tout de même, il faudra être patient et avoir du talent pour venir à bout de ce jeu. Vous avez cru quoi ? Que vous jouez un ver de terre et donc que ce serait facile ?!