Elden Ring procure un subtil mélange d’émotions quand on y joue. Evidemment, les nerfs sont tendus, le coeur s’emballe et les manettes préparent leur baptême de l’air face à une difficulté toujours plus croissante, des combats très agressifs et qui peuvent être très vite perdus, et cette très longue phase d’apprentissage où on peut perdre beaucoup. Et évidemment encore, la joie est présente quand le défi est enfin derrière nous.
Mais honnêtement c’est aussi un vrai plaisir, en général, d’évoluer dans ce monde, où la maniabilité et le contrôle priment sur le “réalisme” et l’aspect esthétique des animations. Certes, on peste contre le comportement parfois un peu bizarre de la caméra, et on peut trouver surprenant le fait d’éclater le moindre objet du décor avec une roulade, mais on remarque aussi tous les défauts qui en sont absents.
On peut donc oublier les poncifs habituels que le reste de l’industrie en général adore nous servir sans les remettre en question : pas besoin de vider son inventaire et de le trier toutes les dix minutes et de gérer son encombrement, on se contente de sélectionner les objets qu’on porte sur soi, et c’est tout. Les inventaires à grille ou limités font parfaitement sens dans desj eux de survie ou qui ont vocation à être des simulations, mais la plupart du temps, c’est juste une horreur dans un monde ouvert.
Pas d’éclaboussures sur l’écran quand on se prend une rouste : l’action est lisible et veut le rester. Pas de tour radio à activer tous les cent mètres, avec des camps tous copiés-collés les uns sur les autres, la surprise et la tension sont souvent là. Et à moins de vraiment chercher à faire le funambule près d’une falaise, Torrent se contrôle merveilleusement bien. Sans rire, j’imagine tout le temps contrôler Ablette, et me retrouver coincé par une clôture ou un dénivelé de dix centimètres de haut, de devoir descendre de cheval pour cueillir une plante, ou de déclencher une animation dès que je veux ramasser quelque chose. Rien que pour ça, merci.
Je n’irai vraiment pas jusqu’à dire qu’Elden Ring est parfait, et j’ai bien regretté d’avoir loupé un personnage (et les invocations) “juste” parce que j’avais foncé tout droit sans me dire que je devais retourner au début du jeu. On peut facilement manquer des quêtes ou des scènes de cette façon. Mais bon, rien n’est parfait.
J’aurais bien du mal à trouver les bons mots pour parler de la direction artistique tant elle est envoûtante et exceptionnelle. Les zones que l’on parcourt sont presque toutes plus incroyables les unes que les autres, et j’aurais détesté les traverser de long en large avec un GPS et une carte interactive.
Bref, c’est fou. SUR VINGT.