En 5 mots, voilà comment je qualifierai Elite : Dangerous.
Si vous ne savez pas du tout de quoi il s'agit, l'idée de base d'Elite : Dangerous est tout simplement de reconstituer dans une simulation spatiale notre galaxie, au IIIe millénaire, alors que l'Humanité a tout colonisé et que des factions (autoritaires, mercantiles, communistes, anarchistes, démocratiques...) se disputent chaque système. On peut même rencontrer aléatoirement des vaisseaux thargoïdes, une race alien. La reconstitution a même permis parfois d'extrapoler avec une certaine justesse à partir de ce que l'on connaissait : lien Canard PC
Comment gérer les distances, bien sûr, attendu que les vides interstellaires obligeraient à piloter en ligne droite pendant plus d'un an ? Grâce au FSD, un système de balises hyperespace qui relie les systèmes entre eux. Vous programmez votre itinéraire et vous faites une série de sauts. Il y a ensuite deux autres vitesses : la supernavigation, qui accélère la vitesse à l'intérieur d'un système (genre pour faire Jupiter-soleil en une minute et des poussières), et la vitesse normale pour les manoeuvres et l'exploration planétaire.
Car oui, si vous achetez Elite : Dangerous, il faudra payer à part l'extension Horizons, qui permet d'atterrir sur certaines planètes, mais pas toutes (les planètes rocheuses, mais pas celles terraformées, car cela demanderait des ressources bien plus vastes). Lorsque vous abordez une planète, vous pénétrez d'abord dans une zone matérialisée en bleu qui correspond à la haute atmosphère, puis la couche matérialisée en jaune correspond au vol de surface, très bien réussie : vous pouvez explorer des canyons, regarder un lever de soleil et sortir dans un petit véhicule tout-terrain avec lequel vous pourrez miner des chrondrites et autres affleurements.
Les bases sont assez variées (base au sol, cylindres orbitaux, bases modulaires...). A noter que le périmètre de 4000 m autour est zone neutre, avec une vitesse limitée.
Vous customisez votre vaisseau, mais si le jeu est vendu comme un MMO, il n'en adopte pas toutes les mécaniques. Les boutiques sont exclusivement gérées par les serveurs, les échanges entre joueurs sont découragés, et vous ne vous risquerez pas trop au PVP vu ce que coûte l'assurance en cas de perte de votre vaisseau. Et s'il y a quelques efforts pour rendre les missions dynamiques, avec aussi des objectifs communautaires auxquels vous pouvez contribuer, vous aurez plus l'impression de jouer dans un sandbox solo, où vous faites des missions de livraison de marchandise pour acheter un vaisseau encore plus gros.
Oui, Elite est répétitif, et son dogfight est mal équilibré : soit les combats sont mous et vous les dominez largement, soit vous vous faites détruire l'arrière-train sans comprendre ce qui vous arrive. Les systèmes ont visiblement été remplis de quêtes aléatoires, qui sont bien faites mais se ressemblent beaucoup. Les différentes factions n'ont pas de design très affirmé : lorsque vous changez de secteur, vous n'avez pas l'impression de vous confronter à une culture autre, comme c'était le cas dans l'ancêtre, le vénérable (mais trop linéaire) Freelancer.Vous avez donc l'impression de faire dans la constellation du Cheval ce que vous auriez tout aussi bien pu faire dans la constellation du Singe. Ne serait-ce qu'une identité musicale un peu différente aurait pu changer cela.
Ajoutez à cela qu'il est recommandé de se munir d'un bon Hotas (joystick + manette des gaz) pour augmenter l'immersion (je n'ai pas été jusqu'à investir dans un Oculus Rift, mais le jeu s'y prête bien). Et qu'il faut compter une vingtaine d'heures de jeu (qui passent bien vite, rassurez-vous) pour maîtriser les tenants et aboutissants. Il est bon de se porter vers de bons tutos vidéos, que vous trouverez sans problème sur internet.
Malgré ces caractéristiques qui font que le jeu ne plaira pas à tout le monde, Elite garde une poésie incroyable. Celle des changements d'échelle brusques, lorsque vous voyez cette petite tête d'épingle violette devenir une géante gazeuse entourée d'un anneau dans lequel vous plongez pour vous faufiler entre des champs d'astéroïde à perte de vue. Ou encore voir une étoile se lever derrière une crête en véhicule tout-terrain, avec son vaisseau en arrière-plan et la petite musique qui va bien. Pour celui qui sait voir, Elite propose ce genre de moment de poésie contemplative. Et heureusement, tant au niveau action, il ne propose rien de révolutionnaire.
Je n'ai pas épuisé toutes les possibilités, mais pour résumer Elite est un très bon jeu, qui contrairement à Star Citizen, a le mérite d'être sorti et d'avoir tenu ses promesses.
Edit : Je fais depuis une semaine le powerplay (s'engager auprès d'une puissance et l'aider à s'étendre). C'est une manière entièrement nouvelle de faire le jeu, bien plus impliquante : je vous encourage vraiment, une fois que vous aurez quelques vaisseaux un peu taillé combat et exploration (Vulture, ASP), à vous lancer dedans. Mais pas à petit niveau, ça serait décourageant.
- Si jamais vous croisez un commandant Gordonius47 : c'est moi.