Il ne manque plus à Amplitude que l'accessibilité pour accéder au firmament du 4X.

Amplitude est la valeur montante du 4X et après un Endless Space convaincant, mais qui déclinait un peu trop sagement Master of Orion, le studio adapte cette fois-ci le bon vieux Master of Magic sous le nom d'Endless Legend. Ce nouveau titre démontre la capacité d'innovation du développeur parisien qui a injecté pas mal d'idées neuves dans le genre, même si toutes les pistes explorées ne sont pas aussi pertinentes. Endless Legend est visuellement soigné, loin de la sobriété fonctionnelle d'Endless Space, même si cela se paye de gros ralentissements lors des changements d'échelle et d'une certaine instabilité du jeu, qui s'améliore heureusement au gré des patchs. Parmi les plus grosses réussites de ce nouveau titre me viennent le gameplay asymétrique très marqué des différents peuples (et la tentative pas complètement transformée d'apporter une trame narrative et une vraie personnalité à ceux-ci), l'ajout de la ressource empire et son utilisation dans la diplomatie, et la gestion des cités, même si elle se révèle très gourmande en terme de micro-gestion dès lors qu'on étend son empire. Si j'apprécie l'idée de la saison morte en hiver je crains qu'elle n'allonge que trop la durée de parties déjà bien longues. Au rang des choses bien moins convaincantes à mon goût : les combats, laborieux et de faible intérêt tactique (pour ma part j'ai adopté la résolution automatique), l'IA inconsistante (comme c'est souvent le cas dans le genre), l'arbre technologique un peu trop basique et surtout le manque d'accompagnement du joueur. Les feedbacks ne sont pas pertinents ou suffisants (difficile de jauger la force d'une armée ennemie, de savoir quelle est notre progression vers un mode de victoire donné, de se situer par rapport à nos adversaires, etc.). Et le tutoriel est insuffisant pour un jeu de cette complexité ; il manque encore à Amplitude l'expérience d'un Firaxis pour lisser le gameplay sans l'appauvrir et accompagner le joueur en cours de partie aux moyens de conseillers. Un très bon titre et une excellente base de développement pour de futurs classiques du genre.

bunnypookah

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