Dans un premier temps, avant de vous lancer dans "Everybody's gone to the rapture" il est bon de rappeler que l'œuvre du studio "Thechineseroom" est avant tout un récit à peine interactif. Deux boutons seulement vous serviront lors de votre aventure, R2 pour courir, et X pour interargir avec quelques objets clés. N'oubliez pas que vos yeux et vos oreilles servent aussi.
Le jeu se présentant sous cet angle depuis le départ, il est plutôt irritant de voir la majorité des gens geindre car on ne peut pas cancel son Shoryuken avec un dash dans ce jeu. (On comprend mieux pourquoi les visual novel ne courent pas les rues en France, hélas).
Vous l'aurez compris EGTTR est avant tout une histoire, qui vous laissera l'esprit rempli de questions, accompagné de très jolies scènes et d'une Ost de grande qualité.
L'oeuvre joue des coudes avec son proche cousin "The vanishing of Ethan carter" plutôt que des jeux à choix, ceux de telltales par exemple, ou l'excellent Life is Strange. Point de QTE ici ou de choix cornéliens, mais un récit intriguant -presque hypnotisant- pour peu que vous vous laissiez guider par l'histoire. (D'ailleurs muni d'une excellente Vo et d'une VF de TRÈS bonne facture, assez rare pour le préciser.)
D'ailleurs je ne peux que vous conseiller de vous tenir au synopsis, tellement il serait dommage de vous dévoiler les événements du jeu. Sachez juste que la solitude sera de mise, que votre curiosité risque d'être mise à mal, et que vous risquez fortement de théoriser des heures pendant et après l'aventure. Car ce village où le temps semble s'être figé pour un dernier souffle, a énormément à raconter.
Laissez vous guider par votre curiosité, ne suivez pas nécessairement les chemins balisés par le jeu, il y a beaucoup à découvrir, et un nombre de détails impressionnant marque l'aventure. À vous de voir si vous êtes blasé de nature tant qu'il n'y a pas d'action pure ou un explorateur à la recherche de réponses.
EGTTR pose beaucoup de questions, et laisse deviner ses intentions aux joueurs. Art pour certains, déchet pour les pigeons, jeu pour d'autres, ou expérience coup de coeur. Il ne se privera pas de remettre sur le tapis la question du gameplay au sein d'un jeu.
Il est triste de constater qu'en 2015, à l'heure où les jeux se suivent et se ressemblent tous, les tentatives de voir les choses sous un angle nouveau sont parfois punies par les joueurs. D'autant que l'histoire, aussi creusée que métaphorique, est elle même très surprenante, entre la crainte des débuts et la beauté de certains propos, la narration s'amuse à nous perdre autant qu'à nous émouvoir.
Comparer "Everybody's gone to the rapture" à un Triple A classique n'a aucun sens, dans un cas similaire, prenons le 7éme art :
Comme si les oeuvres d'auteurs et les blockbusters étaient incompatibles et ne pouvaient coéxister.
Toutes les oeuvres ne toucheront pas tout le monde de la même manière, selon les attentes, et le ressenti.
En résumé ;
Si vous aimez les jeux à histoire, à mystère, si vous aimez vous laisser porter par un récit, Everybody's gone to the Rapture saura vous séduire.
A contrario, si ne pas vous exciter sur la manette vous paraît insupportable, passez votre chemin, au risque de rater une expérience intéressante.
A vous de voir.