Ayant fortement apprécié les jeux de la série des Touhou grâce à leurs patterns poussant le joueur plus à la réflexion qu'au réflexe pûr comme le proposent la majorité des autres danmaku, j'ai cru voir en Exceed au mieux, le digne héritier des Touhou, ou pire, un palliatif sympathique mais sans prétention. Mais malheureusement, c'était bien le pire qui m'attendait à l'ouverture du jeu, et j'étais loin de m'imaginer l'ampleur du désastre...

La catastrophe ne perd pas de temps pour entrer en scène puisque dès le menu de démarrage, les soucis s'accumulent : résolution digne des logiciels de la fin des années 90, clavier configuré en japonais (ALT+SHIFT obligatoires pour profiter d'une maniabilité potable), reconnaissance du clavier quasi-inexistante dans la configuration des touches obligeant à n'utiliser que les touche WXCV, et la marque des jeux indépendants japonais moisis : une touche ECHAP qui quitte tout simplement le jeu sans passer par la case menu (gare au CTRL qui ne sera pas votre ami non plus en vous renvoyant au menu sans préavis).

Bon, en passant les problèmes d'interface, le jeu pourrait éventuellement se montrer sympathique... sauf que non en fait. Dès les premières secondes (une fois le dialogue en japonais passé, car oui, les dialogues ne sont pas traduits hors patch, pour un jeu vendu sur Steam ça fait tâche), à l'apparition des premiers ennemis, le jeu se met à ramer de manière assez phénoménale (je précise que j'ai quand même un ordinateur largement suffisant pour faire tourner un jeu de 2005 à la réalisation douteuse), obligeant à parcourir la quasi-totalité du jeu à 30FPS. Le bon point c'est que la durée de vie s'en trouve quasiment doublée (comptez ainsi une quarantaine de minutes, la norme pour ce genre de jeux) et que les combats de boss s'en trouvent largement simplifié, ce qui est loin d'être une mauvaise chose quand on se retrouve en face d'eux.

Car en effet, même en difficulté Easy (parmi 3 niveaux de difficulté : Easy, Nomal, et Hard... oui oui, Nomal, après tout tout pourquoi pas) les patterns s'avèrent d'une difficulté bien supérieure à ce que l'on serait en droit de s'attendre dans un tel mode, avec parfois certains patterns qui obligent à esquiver des projectiles venant dans au moins 3 directions en même temps, d'autres fois des attaques qui sont lancées tellement rapidement et sans indications qu'il est presque impossible de les esquiver sans s'être fait avoir au moins une fois, quand les projectiles ne nous apparaissent pas tout simplement dessus sans qu'aucun élément visuel ne nous aide à deviner le coup en préparation. Et même sans ça, le maniement du personnage (au choix parmi 3) est bien trop lourd pour rendre les déplacements, et par conséquent les esquives, aisés notamment dans les marches arrière. C'est bien simple, même Touhou 2 qui proposait un gameplay très rigide était moins lourd, et pourtant il date de 1997, soit 8 ans avant ce premier Exceed. Alors avec tout ça, on serait en droit de s'attendre à ce que Exceed soit un monstre de difficulté même en mode facile. Eh bien non, même pas, pour la simple et bonne raison que la difficulté est atrocement mal dosée, proposant des patterns bien plus difficiles à esquiver qu'ils ne devraient l'être, mais avec un stock de vies conséquent, chacune accompagnée de son lot de bombe se déclenchant automatiquement à chaque coup reçu. Ainsi, même un manchot pourrait voir la fin de ce Exceed tant il faut le vouloir pour voir l'écran du game over, sans pour autant s'en sentir grandi et fier de sa performance puisque le jeu ne vous demande rien de tel, juste de vous assoir devant votre écran en attendant que le jeu arrive à son terme, accessoirement en essayant de détruire les vagues d'ennemis insipides qui peuplent les niveaux et de se défendre contre les boss à la fin de ces derniers, mais cela reste au bon vouloir de chacun.

Et puis à quoi bon terminer ce jeu au final ? Aucune musique marquante, on se souvient juste d'avoir écouté une techno dégueulasse pendant bien trop longtemps, le scénario sera difficilement compréhensible à tous ceux qui ne sont pas adeptes du japonais (et même pour ceux-là, à moins de passer son ordinateur en unicode japonais, difficile de comprendre le charabia buggé qui s'affiche sans honte), et ce n'est clairement pas au niveau de sa réalisation que le jeu marquera les esprits.

Au final, pas grand chose à garder de ce titre que l'on pourra à peine conseiller aux adeptes du genre qui voudraient se faire leur propre avis, autrement, ce n'est pas avec ce jeu que vous commencerez à aimer les danmaku, même les shoot'em up en général.
ultimafouina
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le 29 déc. 2014

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