Pure Nostalgie que cette note
Je n'ai aucune idée en réalité de la valeur réelle de ce jeu. Tout ce que je sais, c'est que j'avais le choix entre F19 et Kick Off II à la Fnac. Et j'ai opté pour le simulateur d'avion furtif.
Tout d'abord il y eu la boite. Enorme, lourde, en carton noir épaix et feutré, avec cette jaquette en papier glacé que l'on ôtait avec précaution. Il fallait faire attention car la déchirure sanctionnait l'impatience.
Puis il y avait le manuel. Le nombre d'heures passées à le consulter, à lire les fiches technique de chaque avion rencontré dans le jeu, à comprendre à chaque fois de nouveaux concepts d'avionique, d'armement, et de guerre electronique…
Enfin, il y a le jeu. On est sur Atari, donc ça devait tourner sans doutes à moins de quelques images par secondes par moment, et je jouais sur une minuscule télé à l'écran bombé, et pourtant j'étais happé dans l'univers. J'étais un pilote, j'enchaînais mission sur mission, briefing sur préparation de l'armement. J'étudiais les cartes en imaginais par quel corridor, quelle vallée j'allais passer pour frapper le site anti-missile Lybien sans me faire détecter. Je pouvais agir comme une brute aussi et foncer, tant pis pour la discrétion! J'engagerai ces vieux migs 21 à coup de missiles air-air dans les cieux d'Europe de l'Est et je mettrai hors d'usage les avions de détection perchés à haute altitude.
Missions de jour et de nuit. Je surveille mes deux écrans de renseignement. Je vois les ondes radars émises, je surveille l'état de mon avion, je selectionne mes cibles. Je sais que j'en ai pour 10 minutes de vol lent et à basse altitude avant d'arriver sur ma première cible, un hangar, alors j'engage l'auto-pilote et consulte une fiche dans manuel au sujet du F-14.
J'ai appris les commandes de mon chasseur bombardier furtif par coeur, chaque touche du clavier. Les flaps, les trains, changer les modes radar.
J'ai eu des médailles. Je me suis écrasé, je suis rentré à la base avec un appareil endommagé, survolé des champs et des portes avions.
Lorsque la première guerre du golfe a commencé, quelque temps plus tard (il me semble) je connaissais tous les avions, tous les missiles attachés sous les ailes. J'étais prêt.